Camille Claus est né le , ses parents étant Camille Claus (1889-1948), boucher à Strasbourg, et son épouse née Caroline Lehmann (1895-1973), originaire de Soufflenheim où son père Joseph Lehmann (1885-1968) exerce la profession de potier[2].
Camille Claus expose pour la première fois à Strasbourg en 1949 avant de présenter son œuvre à la galerie Creuze de Paris à partir de 1953[4]. En 1955 et 1956, il travaille dans l'atelier de Johnny Friedlaender[5] Les dernières années de sa création ont connu une jubilation colorée contrastant avec la sobriété de son œuvre antérieure : c'est en 1981 que Gérald Schurr peut observer que, s'il pratiqua « un art abstrait post-cubiste aux éléments schématiques et géométriques indiqués, comme chez Herbin, en couleurs pures, son art s'est assoupli et son inspiration s'oriente dès lors vers l'onirisme »[6]. Il était aussi l'auteur de plusieurs publications poétiques publiées en Alsace, il a également illustré les ouvrages poétiques de nombreux auteurs tels Françoise Urban-Menninger (L'âme éclose, L'or intérieur), Anne-Marie Soulier, André Muller, Marguerite Gable…
Depuis 2006, une école maternelle située à Koenigshoffen, au no 9 rue Gerlinde[8], ainsi que le centre socio-culturel du même quartier, portent désormais son nom. À Eschau, le Centre culturel et sportif porte également son nom.
Œuvres
Illustrations bibliophiliques
Pour Eschyle, suite de seize lithographies originales sous couverture noire par Camille Claus, soixante-cinq exemplaires numérotés, 1949.
Ouvrage collectif (préface de Hans Haug), Artisans et ouvriers d'Alsace, Publications de la Société savante d'Alsace et des régions de l'est, Librairie Istra, 1965.
Camille Claus, Frédéric le peintre, lithographies originales de Camille Claus, aux dépens d'un groupe de bibliophiles, 1966.
Anthologie réunie par Madeleine et Théodore Lang, Vers et proses d'Alsace, lithographies originales de Camille Claus; Les Bibliophiles de l'est, 1967.
Bernard Schmitt, dix-neuf contes pour innocents voyageurs et coupables adultes, illustrations de Camille Claus, Éditions Kent-Segep, 1976.
Hervé David, Eaux lourdes, je tire mon char à coups de silence, dessins de Camille Claus, Éditions L'Athanor, Paris, 1979.
Jacques Flamand, Été d'aube, poèmes enrichis d'une suite de dessins de Camille Claus intitulée Suite sensuelle, Éditions Naaman, 1980.
Camille Claus, Une mythologie du Rhin, préface d'Adrien Fink, trente-huit sérigraphies en couleurs de Camille Claus, cent cinquante exemplaires numérotés, Éditions Antoine Graff, Strasbourg, 1986.
Auguste Vackenheim, Geister üs'em Elsàas, dessins de Camille Claus, Éditions Oberlin/Conseil général du Bas-Rhin, 1986.
Lucien Baumann, Brûlures du silence - Poèmes élégiaques, illustrations de Camille Claus, deux cent quatre-vingt-dix-neuf exemplaires numérotés, Éditions Oberlin, Strasbourg, 1989.
Françoise Urban-Menninger, L'or intérieur, poèmes enrichis d'aquarelles et lavis de Camille Claus, Editinter, 1997[9].
Françoise Urban-Menninger, "L'âme éclose", poèmes avec en couverture une aquarelle (rose) de Camille Claus, Pays d'Herbes 1997
Catherine Winter, La chanson en images, illustrations en couleurs de Camille Claus, BF Éditions, 2002.
Charles Mitschi, Tambov : chronique de captivité, illustrations de Camille Claus et Albert Thiam, Éditions J. Do Bentzinger, Colmar, 2002.
Maurice Carême, Et puis après (poèmes), couverture de Camille Claus, Les cahiers d'Arfuyen, 2004.
François Arnold et André Weckmann, Elsassischi Liturgie : essai d'une liturgie en dialecte alsacien, illustrations de Camille Claus, Éditions Hirlé, 2004.
Matthieu Arnold, Un enfant nous est né - Pensées et regard sur Noël, illustrations de Camille Claus, Le Verger éditeur, Strasbourg, 2005.
André Muller, L'envers du temps, illustrations de Camille Claus, Éditions Diateino, 2005.
Publications
La traversée de l'ombre, suivi de La vie cachée, pièce en trois actes, Éditions Oberlin, 1988.
Une pensée vive : trente ans de chroniques dans la revue « Élan », Strasbourg, B.F. Éditions, 2009.
Expositions
Expositions personnelles
Galerie Aktuarius, Strasbourg, 1946, 1949.
Galerie Bergamasques, Paris, 1948.
Galerie Suillerot, Paris, 1948, 1968.
Galerie Raymond Creuze, Paris, 1953, 1960, 1966[4].
L'œil du collectionneur - Collections privées strasbourgeoises, musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, septembre-octobre 2016.
Portals, La Fraise Gallery , Zurich, octobre-novembre 2022 [14].
Réception critique
« La lumière de ses tableaux est palpable, comme naturellement vécue. Ses effets de teintes grises, le fond de certaines de ses peintures sont vrais, recréant une correspondance directe entre la vie et la poésie moderne. Sa mythologie personnelle, par exemple dans Paysage avec chute d'Icare, montre son refus de s'inspirer du solennel dans ses inventions. Les lignes, très belles, donnent au tableau une unité absolue, parfaite qu'on dirait atteinte sans effort. L'apport et la source de Camille Claus nous paraissent résider non pas dans l'inconscient, mais dans l'imagination raisonnable, amoureuse du sujet, de l'anecdote qui fait que chaque tableau un sujet de rêve. » - Hubert Decaux[10]