Sur le plan historique et culturel, Bunus fait partie de la province de la Basse-Navarre, un des sept territoires composant le Pays basque[Note 3],[8]. La Basse-Navarre en est la province la plus variée en ce qui concerne son patrimoine, mais aussi la plus complexe du fait de son morcellement géographique[9]. Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ou Euskalzaindia divise la Basse-Navarre en six zones[10],[11]. La commune est dans le pays d’Ostabarret (Oztibarre), à l’est de ce territoire[12].
La région est située en zone sismique 4[16] correspondant à un risque moyen. Les évènements récents (depuis 1980) les plus importants se sont produits en 2000, 2002 et 2004. Situés à 2 et 5 km de profondeur, leur magnitude était ML=2,0[17], donc trop faibles pour être ressentis.
Hydrographie
La commune est drainée par la Bidouze, Hosta ur Handia, le ruisseau de Laminosine, Babatzeko erreka, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 8 km de longueur totale[18],[Carte 3].
La Bidouze, d'une longueur totale de 82,2 km, prend sa source dans la commune d'Aussurucq et s'écoule du sud vers le nord. Elle traverse la commune et se jette dans l'Adour à Guiche, après avoir traversé 26 communes[19].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 559 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[22]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bustince-Iriberry à 10 km à vol d'oiseau[23], est de 13,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 327,4 mm[24],[25]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[26].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
les « landes, bois et prairies du bassin de la Bidouze » (11 263,46 ha), couvrant 25 communes du département[31] ;
le « réseau hydrographique de la Bidouze et annexes hydrauliques » (2 867,4 ha), couvrant 30 communes dont 1 dans les Landes et 29 dans les Pyrénées-Atlantiques[32].
Urbanisme
Typologie
Au , Bunus est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[33].
Elle est située hors unité urbaine[3] et hors attraction des villes[34],[35].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (47,5 %), zones agricoles hétérogènes (29,7 %), forêts (16,4 %), prairies (6,3 %)[36]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 6].
Lieux-dits et hameaux
Elizatea ou Elliçathia ;
Plazagaïna ou Plaçagagna.
Logement
En 2018 les 74 résidences se partagent en 61 maisons (81,6%) et 14 appartements (18,4%). Le nombre moyen de pièces est de 6,0 pour les maisons et 4,0 pour les appartements[37].
Logements en 2018
nombre
pourcentage
résidences
74
---
principales
55
74,3
secondaires
14
18,9
vacantes
5
6,8
Date de construction des résidences principales
nombre
pourcentage
avant 1919
17
32,1
1919-1945
9
16,1
1946-1970
9
16,1
1971-1990
6
10,7
1991-2005
5
8,9
2006-2015
9
16,1
Voies de communication et transports
Histoire
La D 918 entre Larceveau et Mauléon s'est appelée RD 2 jusqu'en 1933. Devenue nationale, elle a été déclassée dans les années 70.
Le tronçon Cibits - col d'Osquich a été entièrement modifié à la fin du XVIIIe siècle, en particulier au niveau de Bunus[38].
En 1881 une ligne de tramway à voie métrique est envisagée entre Saint-Palais et Saint-Jean-Pied-de-Port avec un embranchement à Larceveau vers Bunus et Saint-Just[39]. En 1912 la ligne est déclarée d'intérêt public et les expropriations commencent en 1914. La première guerre mondiale provoquera l'arrêt du projet.
Actuellement
Saint-Just-Ibarre est desservie par la route départementale D 918Musculdy-Larceveau, par la D 120 vers Ibarrolle, ainsi que par la D168 vers Hosta.
93 % des ménages ont au moins une voiture et 54,4 % en ont deux ou plus en 2018[37]. Les transports utilisés en 2018 pour se rendre au travail sont les suivants[37] :
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment la Bidouze. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 2008, 2009 et 2014[42],[40].
Bunus est exposée au risque de feu de forêt. En 2020, le premier plan de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2020-2030[43]. La réglementation des usages du feu à l’air libre et les obligations légales de débroussaillement dans le département des Pyrénées-Atlantiques font l'objet d'une consultation de public ouverte du 16 septembre au 7 octobre 2022[44],[45].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[46]. 96,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 7]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 6],[47].
Toponymie
Attestations anciennes
Le toponyme Bunus est documenté sous la forme[48]Bunes (1365) ainsi que sous les formes[49]Bunos (1439, notaires de Labastide-Villefranche[50]) et
Bunuz (1621, Martin Biscay[51]).
Étymologie
Bunus a suivi l'évolution d'un ancien Bun-oz, Munhoz[52] qui signifie simplement « hauteurs » ou « collines »[53] (de la racine basquebun-/mun- « colline » ; voir aussi le village de Bun).
Bunus, comme toute la région, est peuplée à l'époque protohistorique comme en témoigne les vestiges d'un tumulus au sommet du Gainzale[54].
Au Moyen Âge on voit apparaître un certain nombre de maisons nobles : Elissagaray (1350 eliçagaray), Jaureguy (1301 la salle de Jauregi, 1350 la salle de bunos, 1365 iaureg(ui)), Garat (1304 garat de bunos)[55].
Les tentatives de réunion avec les communes avoisinantes, en particulier Ibarrolle échoueront une première fois dans la période 1841-1842, période durant laquelle ont lieu de nombreuses fusions dans la région. Il y aura un nouvel échec du projet en 1973[56].
Dans la seconde moitié du XIXe siècle de nombreux basques tentent l'expatriation vers l'Amérique du sud. Bunus est touché par le phénomène puisqu'une quarantaine de ses habitants tentent l'aventure, soit plus de 10 % de la population[57].
La Première Guerre mondiale entraîne une hécatombe d'hommes jeunes puisque 8 d'entre eux meurent. Cela représente environ un quart des hommes de la tranche 21-49 ans susceptibles de porter une arme[58].
le syndicat intercommunal pour l'aménagement et la gestion de l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port ;
le syndicat intercommunal pour le soutien à la culture basque ;
le syndicat pour le fonctionnement des écoles d'Ostibarret.
Population et société
Démographie
Le recensement[67] à caractère fiscal de 1412-1413, réalisé sur ordre de Charles III de Navarre[68], comparé à celui de 1551 des hommes et des armes qui sont dans le présent royaume de Navarre d'en deçà les ports[69], révèle une démographie en forte croissance. Le premier indique à Bunus la présence de 8 feux, le second de 39 feux.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[70]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[71].
L'association Supastera organise chaque année à la fin août « les entretiens d’Inxauseta », manifestation consacrée au logement en France à laquelle participent les personnalités françaises du domaine, professionnels et politiques[76].
Le village est scindé en deux par la départementale D 918. D'un côté, l'on trouve le bâtiment de l'école communale qui abrite également la mairie, des habitations, des champs de maïs et le bourg du village avec son fronton et son église entourée du cimetière. De l'autre côté de la route, se trouvent la boulangerie et le petit café du village. Ce côté regroupe également différents corps d'artistes-artisans : un menuisier et un potier. Le village est rythmé par la vie agricole : troupeaux de brebis et de vaches font partie intégrante du paysage.
Patrimoine civil
La maison de maître dite maison Lafaurie[77] date du XVIIe siècle.
Les moulins d'Espil[Carte 8] et d'Etchebarne[Carte 9] sur la Bidouze ont été transformés en habitations. Le moulin Etchebers qui figure sur le cadastre napoléonien[Carte 9] a disparu[78].
Patrimoine religieux
L'église Saint-Jean-Baptiste[79] date du XVIIe siècle. Elle remplace dans le diocèse l'église Saint-Martin qui existait depuis le XIIe siècle au lieu-dit Elizatea, vraisemblablement détruite par les troupes de Gabriel Ier de Montgommery durant la 3ème guerre de religion[80].
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes par la voie routière et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
↑Le Pays basque comprend sept provinces dont trois au nord qui forment le pays basque français : le Labourd, la Soule et la Basse-Navarre.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[27].
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Derecho de naturaleza que la merindad de San-Juan-del-pie-del-puerto, una de las seys de Navarra, tiene en Castilla - 1622 petit in-4°
↑Jean-Baptiste Orpustan, Nouvelle toponymie basque : noms des pays, vallées, communes et hameaux, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Centre d'études linguistiques et littéraires basques », , 246 p. (ISBN2-86781-396-4 et 9782867813962, lire en ligne).
↑Recensements cités par Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque III : Évolution économique et sociale du XVIe au XVIIIe siècle, t. 3, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 411 p. (ISBN8483317443 et 9788483317440, OCLC466971263), p. 25. Le même ouvrage de Manex Goyhenetche indique (page 284) qu'il faut compter une moyenne démographique de 5.5 par feu.
↑Transcrit et publié par Ricardo Cierbide, Censos de población de la Baja Navarra, Max Niemeyer Verlag, Tübingen, 1993
↑Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, E 575, transcrit par Louis Baratchart dans Les amis de la vieille Navarre, janvier 1995, pages 44-54