La Technique et le temps (d), Aimer, s'aimer, nous aimer : du 11 septembre au 21 avril (d), De la misère symbolique (d), Réenchanter le monde : la valeur esprit contre le populisme industriel (d)
Après avoir travaillé deux ans comme agent de planning pour les travaux d'entretien à la ville de Sarcelles, ayant de grandes difficultés financières, âgé de vingt-deux ans, Bernard Stiegler part avec sa famille, sa première épouse et leur fille Barbara, à la campagne et s'installe dans une ferme de la famille de sa femme, près de Monflanquin, où il élève des chèvres[5]. Mais la sécheresse de 1976 est une catastrophe qui l'oblige à vendre sa ferme[6]. Il monte ensuite un petit restaurant à Toulouse, puis rachète un bar à prostituées qu'il transforme en bar à concerts, nommé « L'Écume des jours »[7], où il invite des musiciens de jazz. C'est là qu'il rencontre le philosophe Gérard Granel, passionné de jazz, qui devient son ami[6]. Mais les finances sont très tendues et, quand son banquier supprime son autorisation de découvert, il décide, pour subvenir à ses besoins, de braquer sa propre agence bancaire[7]. Suivront trois autres attaques à main armée, dont la dernière, en juin 1978, se conclut par son arrestation[7] en flagrant délit par une patrouille de police. Il est condamné à huit ans de réclusion criminelle et sera libéré au bout de cinq ans. Il avouera : « J'aurais pu en prendre pour quinze ans mais j'avais un très bon avocat[4]. » Entre 1978 et 1983[7], il est incarcéré à la prison Saint-Michel de Toulouse, puis au centre de détention de Muret.
Bernard Stiegler met à profit ses années de prison pour étudier la linguistique et la philosophie[8]. Il suit par correspondance des études de philosophie à l'université Toulouse II-Le Mirail et reçoit le soutien de Jacques Derrida[9]. Œuvrant comme écrivain public, il prend goût à l'enseignement et aide des détenus à préparer le baccalauréat[4]. Plus tard, dans un essai publié en 2003 intitulé Passer à l'acte, il évoque cette incarcération, provoquée par un « passage à l'acte » accidentel, et surtout la véritable ascèse qu'il s'est imposée pour sa formation philosophique, ce qu'il nomme « [s]on devenir-philosophe en acte »,
« [qui] fut l’effet d’une anamnèse produite par une situation objective dans le cours accidentel de mon existence. […] cinq années de pratique philosophique, de phénoménologieexpérimentale, et de passage aux limites de la phénoménologie, après ce “passage à l’acte” qui n’avait, en soi, strictement rien de philosophique. On doit toujours être prêt à philosopher à mort, comme le fait Socrate, et philosopher dans le mourir qu’est une vie ; mais “une vie”, cela veut dire ici une existence et une facticité, c’est-à-dire une accidentalité[10]. »
Années 1980
En 1983, il est consultant au cabinet TEN, spécialisé dans les questions de développement technologique et urbain.
En 1989, il est chargé de constituer et présider un groupe de recherches auprès de la Bibliothèque nationale de France pour la conception de postes de lecture assistée par ordinateur. Ce travail donnera lieu à de nombreuses publications, et à la réalisation d'un prototype industriel par la société AIS Berger-Levrault. Un changement de gouvernement et un changement de direction à la BNF, en 1993, interrompent le projet.
Arrivé à l'Université de technologie de Compiègne (UTC) en 1988, à l’issue d’un programme de recrutement qui a abouti à la constitution du département TSH (Technologie et Sciences de l’Homme), il y exerce comme professeur et directeur de l'unité de recherche COSTECH (Connaissances, organisations et systèmes techniques)[13],[14], qu'il a fondée en 1993. Bernard Stiegler a également été directeur général adjoint de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), chef du département Innovation, de 1996 à 1999.
Il a lancé le projet Lecao (« lecture et écriture critiques assistées par ordinateur ») avec le soutien du ministère de la Recherche ; il a créé et lancé le séminaire de sciences et technologies cognitives de Compiègne, qui se poursuit depuis, chaque année, au cours de la dernière semaine de janvier, et qui aura reçu plus de mille doctorants et chercheurs français et étrangers ; il a lancé le programme Open (« outil personnalisable d'édition numérique », logiciel réalisé sur la base du logiciel 4D).
Années 2000
Bernard Stiegler poursuit son travail sur le numérique et la société, et publie de nombreux ouvrages, seul ou en collaboration, notamment sur ces thèmes.
En 2005, avec Marc Crépon, George Collins, Catherine Perret et Caroline Stiegler, il fonde l'association Ars Industrialis, qui devient très vite internationale, et regroupe des chercheurs de multiples domaines (philosophes, psychanalystes, anthropologues, sociologues, mathématiciens, physiciens, informaticiens, ingénieurs, linguistes, juristes, architectes, mais aussi des écrivains, artistes) « pour une politique industrielle des technologies de l'esprit »[23]. Engagée dans différents champs d'activité et de réflexion, l'association cherche à dégager « la vie de l'esprit » de la soumission aux impératifs de l'économie de marché[24].
Parallèlement à Ars Industrialis, à partir d', il dirige au sein du centre Georges-Pompidou, l'Institut de recherche et d'innovation (IRI) qu'il a créé avec Vincent Puig. Conçu à la fois comme un observatoire et un laboratoire, cet institut a pour but de développer de nouvelles pratiques et technologies culturelles et cognitives, dans le contexte de la révolution numérique[25].
Il est membre du comité d’orientation et de prospective du forum Vies Mobiles[27], think tank de la SNCF.
À partir d', il est membre du conseil scientifique de l'observatoire B2V des Mémoires.
Mort
Bernard Stiegler meurt le [28],[29] à l’âge de 68 ans. Il met fin à ses jours[30] dans sa maison d'Épineuil-le-Fleuriel[31], un ancien moulin où il s'était installé en 2012[32]. Dans son blog, Paul Jorion évoque ses problèmes de santé, dus aux complications d'une occlusion intestinale[33] et Philosophie Magazine fait également mention de sa maladie[34]. Par ailleurs, Stiegler lui-même avait à plusieurs reprises fait état de son « état dépressif » et de sa « pulsion suicidaire »[35].
Huit jours avant sa mort, Bernard Stiegler contacte Philosophie Magazine dans l'objectif de publier rapidement divers articles récents qu'il avait écrits[36]. Il devait par ailleurs participer au colloque « Agir pour le vivant », programmé à Arles du 24 au .
Vie privée
De son premier mariage, Bernard Stiegler eut deux enfants dont Barbara Stiegler, sa fille aînée[37] née en 1971, philosophe et professeure au département de philosophie de l’université Bordeaux-Montaigne. Il se maria en secondes noces avec Catherine Malabou, une autre élève de Derrida[38],[39]. Le 30 mai 1998, il épousa en troisièmes noces Caroline Fayat, une magistrate[40], avec laquelle il eut deux enfants.
Selon Bernard Stiegler, la philosophie grecque se constitue en oubliant la question de la technique. C'est en reléguant ce qu'elle surnomme la technique à un simple « dehors » que la philosophie crée ce « dedans », cette enceinte de savoir plein à laquelle elle s'identifie. La philosophie grecque s'articule en se démarquant ainsi de ce qu'elle nomme la technè, dont s'inspirent les sophistes, en opposition à l'épistémè. Ce dehors de la technique est supposé ne contribuer en rien au savoir plein du dedans, et n'a par conséquent de statut que comme auxiliaire. Le philosophe peut bien se servir de la technique (de l'écriture, par exemple), mais la technique n'est pas supposée participer à la constitution de la vérité philosophique. La technique n'a rien d'original ou d'originaire, elle est toujours dérivée, et elle est donc la supposition même de l'origine (la vie et le savoir pleins).
Toute « pensée » de la technique excède nécessairement les limites de la philosophie. Une approche « pensante » de la technique ne peut que toucher aux bords de la pensée, ne peut que mettre en péril les schémas philosophiques. Néanmoins, à partir de son premier essai, La Faute d’Épiméthée (Galilée, 1994), qui constitue le premier tome de La Technique et le Temps, Bernard Stiegler s'attache à montrer, en reprenant notamment les travaux d'André Leroi-Gourhan, Gilbert Simondon ou encore Bertrand Gille, et en critiquant le discours de Martin Heidegger, que la technique n'est pas extérieure à l'homme, mais constitutive de l'homme, participant au processus même d'hominisation. Ainsi, selon lui, tous les savoirs, et les savoir-faire, sont liés à des techniques, depuis le premier silex taillé jusqu'à l'ordinateur, en passant par l'écriture, l'imprimerie, etc. « L'esprit [...] suppose toujours des techniques ou des technologies de l'esprit, des “instruments spirituels”[42] ». Bernard Stiegler recourt à la figure mythologique d'Épiméthée, le frère jumeau de Prométhée, comme image symbolique de l'homme sans essence et inachevé, dont « le défaut d'origine » le rend toujours perfectible, dans un devenir lié à la technique. Les techniques, les artifices, les artefacts, tout comme les arts, sont donc indispensables à la vie de l'homme, mais selon l'acception donnée par Socrate et Platon, ils sont des pharmaka, c'est-à-dire à la fois des remèdes et des poisons. Tout objet technique est ainsi « pharmacologique » : à la fois poison et remède[43] ; et par conséquent toute technologie est porteuse du pire comme du meilleur. À partir de cette vision, dans ses recherches et dans le cadre collectif de son association Ars Industrialis, Stiegler étudie les effets suscités par ces techniques sur la société, les comportements, la sensibilité, etc., en montrant que leur utilisation industrielle et leur soumission au marché, au consumérisme, à l'ultralibéralisme, au « populisme industriel[44] » et au capitalisme « culturel » ou « cognitif », aboutissent à une « baisse de la valeur esprit » (selon l'expression de Paul Valéry), et même à une « crétinisation des esprits ».
Face à ces dérives et catastrophes, dans un souci de « réenchanter le monde », à travers sa pratique de la philosophie, axée sur les techniques, et notamment les nouvelles technologies numériques[45], Stiegler cherche à combattre leur toxicité, en se les appropriant, car selon lui il ne s'agit pas de « rejeter les techniques, mais de les critiquer et de les transformer », comme il le redit dans son dernier entretien radiophonique[46]. La pensée qui ne prend pas soin du monde qui l'entoure n'est qu'une spéculation, il convient donc, selon lui, de réévaluer le rôle de l'esprit dans les pratiques, l'agencement et l'utilisation que nous faisons de ces techniques.
La question de l'homme
Selon Stiegler, la technique doit être appréhendée comme une constituante anthropologique. La technicité participe originairement à la constitution de l'homme (l’hominisation). C'est pourquoi l'homme n'a d'essence que par accident, ainsi que l'écrit le philosophe : « L'homme est cet accident d’auto mobilité que provoque une panne d'essence[47]».
L'homme est ce vivant qui n'a de qualités que dans un ajout originaire d'artificialité. Son essence est faite d’artéfacts. Sa nature est originairement secondaire et inachevée ; c'est pourquoi Bernard Stiegler la rapproche du défaut d'origine illustré par le mythe d'Épiméthée, « celui qui réfléchit après coup ». Si l'essence de l'homme (sa destination, ses fins) est « artéfactuelle », elle est toujours sujet de débat, de controverse, de polémique et même de guerre : les hommes ne peuvent que se disputer sur leurs qualités. La technicité de l'homme contient toujours le risque du combat, amical ou belliqueux. Ce risque est sans fin.
C'est ainsi que la constitution technique (ou factice) de l'homme fait la nature politique de l'homme : la technicité, c'est la question de l'essence de l'homme (fins, destination, origine : des questions philosophiques, donc), ainsi que la question politique (comment vivre ensemble ?).
Dérèglement du climat et risques d'effondrement
Bernard Stiegler est l'un des rares philosophes français (avec Bruno Latour et Dominique Bourg) à traiter à bras le corps l'urgence écologique et les risques d'effondrement de la civilisation industrielle. Le deuxième tome de ce qui devait être sa trilogie Qu'appelle-t-on panser ? a pour sous-titre "La leçon de Greta Thunberg"[48], dans lequel il considère que « la génération Greta » est bien plus éclairée et responsable que ses aînés face au dérèglement climatique et qu'il faut créer des liens entre les générations et des passages entre les savoirs afin d'œuvrer contre l'entropie, cette déperdition d'énergie qui mène à l'effondrement systémique[49],[50] – un risque d'effondrement que Bernard Stiegler relie essentiellement à l'ultralibéralisme – à l'exploitation et à la destruction du monde qu'il opère – selon une véritable « doctrine du choc[51] ». Face à ces catastrophes en cours, soucieux de l'avenir et des générations futures, Stiegler nous invite donc à penser par nous-mêmes, sachant que penser est aussi panser, donc « prendre soin »[52] de la société et de notre environnement, et qu'il n'y a pas de je sans un nous. Cette vision des relations entre les êtres humains, et d'une pensée foncièrement expérimentale, ancrée dans le monde et le vivant, le conduit donc à privilégier la coopération, la transdisciplinarité et la « mutualisation » des connaissances et des savoir-faire, dans un souci, politique et éthique, d'agir sur le monde[53].
Des pieds et des mains. Petite conférence sur l'homme et son désir de grandir, Paris, Bayard, 2006 (ISBN2227475668)
La Télécratie contre la démocratie. Lettre ouverte aux représentants politiques, Paris, Flammarion, 2006 (ISBN2082105695)
Prendre soin, de la jeunesse et des générations, Paris, Flammarion, 2008
Économie de l'hypermatériel et psychopouvoir, entretiens avec Philippe Petit et Vincent Bontems, Paris, Mille et une Nuits, 2008
Pour une nouvelle critique de l'économie politique, Paris, Galilée, 2009
Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue, de la pharmacologie, Paris, Flammarion, 2010 (ISBN9782081220355)
États de choc - Bêtise et savoir au XXIe siècle, Paris, Fayard/Mille et une nuits, 2012 (ISBN9782755506457)
Pharmacologie du Front National, suivi du Vocabulaire d'Ars Industrialis par Victor Petit, Paris, Flammarion, 2013
La Société automatique : 1. L'avenir du travail, Paris, Fayard, 2015, 300 p. (ISBN978-2213685656)
L'emploi est mort, vive le travail ! entretien avec Ariel Kyrou, Paris, Fayard/Mille et une nuits, 2015, 118 p. (ISBN978-2755507461)
La Technique et le Temps. 1. La faute d’Épiméthée — 2. La désorientation — 3. Le temps du cinéma et la question du mal-être. Suivis de Le nouveau conflit des facultés et des fonctions dans l’Anthropocène, Paris, Fayard, 2018, 970 p. (ISBN978-2213700878)
L'École, le numérique et la société qui vient, avec Denis Kambouchner, Philippe Meirieu, Julien Gautier, Guillaume Vergne, Paris, Fayard/Mille et une nuits, 2012
Avec Daniel Bougnoux, Pour Jacques Derrida, précédé de Jacques Derrida, Trace et archive, image et art, avant-propos de François Soulages, Bry-sur-Marne, Institut National de l'Audiovisuel, coll. « Collège iconique », 2014.
Digital studies: organologie des savoirs et technologies de la connaissance, dir. d'ouvrage, FYP Editions, 2014
Avec Maryanne Wolf : Proust et le calamar de Maryanne Wolf, trad. de l'anglais par Lisa Stupar, préface et entretien avec Bernard Stiegler, Angoulême, Éditions Abeille et Castor, 2015
2011 : intervention dans Après la gauche[59], documentaire de Jeremy Forny sur les problèmes de la gauche en France
2012 : interventions dans Un monde sans humains ?[60],[61] (96 min, Cinétévé/Arte), film documentaire[62] de Philippe Borrel[63], d'après une idée originale de Noël Mamère
Jean-Hugues Barthélémy, « De la finitude rétentionnelle. Sur La technique et le temps de Bernard Stiegler » in Pierre-Étienne Schmit et Pierre-Antoine Chardel (dir.), Phénoménologie et technique(s), Paris, Le Cercle herméneutique éditeur / VRIN, 2008.
Jean-Hugues Barthélémy, « Memoria, Immaginazione e Tecnica nell’opera di B. Stiegler » (trad. M. Feyles), in Martino Feyles (dir.), Memoria, Immaginazione e tecnica, Rome, NEU, 2010, p. 189-198.
Jean-Hugues Barthélémy, « Penser après Simondon et par-delà Deleuze », Cahiers Simondon N° 2, Paris, L'Harmattan, 2010.
Jean-Hugues Barthélémy, Individuation and knowledge. The refutation of idealism in Simondon’s Heritage in France, trad. M. Hayward & A. De Boever, SubStance, no 3, University of Wisconsin Press, 2012.
Pierre-Antoine Chardel, « De l’écriture aux télé-technologies (ou le jeu de la différence en question) », in P-E Schmit et P-A Chardel, (dir.), Phénoménologie et technique(s), Paris, Le Cercle Herméneutique éditeur / VRIN, 2008.
Pierre-Antoine Chardel, « L’identité de la conscience à l’épreuve des industries culturelles. Réflexions à partir de La technique et le temps. 3. Le temps du cinéma et la question du mal-être de Bernard Stiegler », in Sophie-Jan Arrien & Jean-Pierre Sirois-Trahan, (dir.), Le montage des identités, PUL, Québec, 2008.
Alain Jugnon, Individu premier, Cinématographie de Bernard Stiegler, Bordeaux, Éditions de l’Attente, 2012.
Christina Howells, Gerald Moore (dir.), Stiegler and Technics, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2013.
Benoît Dillet & Alain Jugnon (dir.), Technologiques. La Pharmarcie de Bernard Stiegler, Nantes, Éditions Nouvelles Cécile Defaut, 2013.
Anne Alombert, « De l’infidélité du milieu aux transformations du monde : la question du Néguanthropocène chez Bernard Stiegler. », La Deleuziana, n°4, 2016.
Anne Alombert, « Des fins de l’homme à l’invention de l’homme : de la grammatologie à la néguanthropologie », Lo Sguardo, n° XXII, 2016.
Alexandre Moatti, Carnet Zilsel, septembre 2017 (étude critique).
Anne Alombert, « From Derrida’s deconstruction to Stiegler’s organology : thinking after postmodernity », Derrida Today, Vol. 13, Edinburgh University Press, 2020.
Anne Alombert et Michał Krzykawski, « Vocabulaire de l’Internation. Introduction aux concepts de Bernard Stiegler et du collectif Internation », Appareil, articles, mis en ligne le 3 février 2021[64].
↑Passer à l'acte, Galilée, 2003, quatrième de couverture. Il confie plus tard : « La prison a été ma grande maîtresse », entretien dans Philosophie Magazine, 28 septembre 2012.
↑Simon Sarazin travaille sur le thème des « communs », il est notamment cofondateur de la Coroutine, tiers-lieu lillois consacré au coworking et à la création de communs.
↑Innovation sociale et numérique, président d’ANIS, responsable du Pôle numérique de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille
↑Par exemple dans son essai Dans la Disruption. Comment ne pas devenir fou ?, Les Liens qui libèrent, 2016, sous-chapitre « Laroxyl et écriture », p. 299-300, et aussi p. 315. Dans son entretien avec Ariel Kyrou, il disait aussi ceci : « Les gens sont malheureux et dépressifs [...] Je suis moi-même dépressif et accablé par tout cela [l'Anthropocène et les destructions liées de la planète] », L'emploi est mort, vive le travail !, Mille et Une Nuits / Fayard, 2015, p. 90.
↑Arrêté du 23 décembre 2016 portant nomination des candidats admis à l'issue du concours de recrutement de magistrats du second grade de la hiérarchie judiciaire (session 2016) (lire en ligne)
↑Bernard Stiegler reprend ainsi et modifie la traduction en français du livre de Naomi KleinLa Stratégie du choc, dont le titre original est The Shock Doctrine. Voir « Nous avons à devenir la quasi-cause du décès de Bernard Stiegler », Mediapart, 15 août 2020 [4].
↑Prendre soin, de la jeunesse et des générations est le titre d'un essai qu'il publie chez Flammarion en 2008.
↑En partant de la phrase de Patrick Le Lay, ancien directeur de TF1, « ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible », Bernard Stiegler expose son analyse d'une société poussée à un comportement pulsionnel par des stratégies de marketing à court-terme.