La commune, réputée pour l'industrie locale du marbre qui s'y est développée durant les XIXe et XXe siècles, est traversée par la rivière l'Hogneau, affluent de l'Escaut.
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par l'Hogneau, le ruisseau de Bavay, le riez[1], le ruisseau d'Eugnies[2] et un autre petit cours d'eau[3],[Carte 1].
L'Hogneau, d'une longueur de 38 km, prend sa source dans la commune de La Longueville et se jette dans le canal de Mons à Thivencelle, après avoir traversé neuf communes en France et une partie en Belgique[4]. Les caractéristiques hydrologiques de l'Hogneau sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 0,778 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 15,613 janvier 201 137,8 m3/s, atteint le [5].
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : Trou Lélette (0,3 ha)[Carte 1],[7].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Escaut ». Ce document de planification concerne un territoire de 2 005 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Escaut. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Escaut et Affluents (SyMEA)[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 795 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 9,8 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Valenciennes à 18 km à vol d'oiseau[11], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 694,1 mm[12],[13]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Urbanisme
Typologie
Au , Bellignies est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle appartient à l'unité urbaine de Bavay[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant trois communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 3],[16],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Maubeuge (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 65 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (66,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (32,2 %), terres arables (20,9 %), forêts (15,4 %), zones urbanisées (13,6 %), mines, décharges et chantiers (9 %), zones agricoles hétérogènes (8,9 %)[19]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 371, alors qu'il était de 358 en 2014 et de 404 en 2009[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Bellignies en 2019 en comparaison avec celle du Nord et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (2,4 %) supérieure à celle du département (1,6 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 78,6 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (77 % en 2014), contre 54,7 % pour le Nord et 57,5 pour la France entière[I 4].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
2,4
1,6
9,7
Logements vacants (en %)
8,1
7,8
8,2
Toponymie
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Histoire
Bellignies est la forme romanisée de Bellingen, le même nom que celui du village de Bellingen, francisé Bellaing, dans l'arrondissement de Valenciennes. Sur la signification du nom, partant de la racine bel, "beau", les spéculations mentionnent Belenos, dieu gaulois comparable à Apollon, ou bien le domaine d'un personnage nommé Bel/Bellus.
On a signalé sur le territoire de Bellignies des monuments gaulois. Près de Bellignies, les Romains ont exploité les couches calcaires du Crétacé dans des carrières souterraines pour en extraire les pierres qui ont servi à construire Bagacum Nerviorum, l'actuel Bavay. Situées dans la commune voisine de Houdain-lez-Bavay, ces vastes excavations sont appelées localement le Trou des Sarrasins.
Bellignies faisait partie de la paroisse de Gussignies jusqu'en 1454. Cette année-là, le village est érigé en paroisse par Jacques de Harchies, propriétaire du château. Au XVIIe siècle, la terre de Bellignies est la propriété de la famille belge des Chasteler et consiste en un village avec église et château féodal. Du château subsistent encore une tour, appelée Tour de Bel, du XIIIe siècle et un corps de logis du XVIIIe siècle.
La commune décide en 1847 la construction d'une nouvelle église Saint-Barthelémy, réalisée entre 1847 et 1855 par l'architecte départemental Jules Fiévet. L'ancienne église, qui datait du XVIe siècle a été démolie en 1849, son portail a été sauvegardé et mis au calvaire du cimetière.
Bellignies possédait de nombreuses carrières de pierre bleue ou de marbre. Ces carrières ont été exploitées de l'antiquité au XIXe siècle pour extraire des pierres de taille. Vers 1820-1830 plusieurs scieries de marbre s'installaient dans le village, dont trois sont aujourd'hui des monuments historiques, et une d'elles héberge le Musée du marbre et de la pierre bleue. Au-dessus du calcaire se trouve une couche de pierre ferrugineuse d'un mètre d'épaisseur environ. En 1833, M. Crapez va exploiter cette couche ferrugineuse en transformant une scierie de marbre en forge. En 1880, cette forge redevient scierie de marbre[20].
Une carrière de calcaire, située à cheval sur Bettrechies et Bellignies, était exploitée depuis plusieurs générations. Depuis 1970, la SECAB (Société d'Exploitation des Carrières de Bellignies) exploite industriellement le site. Chaque année, 950 000 tonnes de granulats sont produits par les concasseurs qui transforment la roche en sable et gravillon. Ce granulat, concassé, réduit aux dimensions, calibré, sera mélangé à du bitume pour les routes ou du ciment pour faire du béton, et ensuite utilisé par le bâtiment et les travaux publics. L'entreprise emploie 35 personnes (2009).
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Bavay[22]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30].
En 2021, la commune comptait 809 habitants[Note 5], en évolution de −4,37 % par rapport à 2015 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 23,9 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 400 hommes pour 419 femmes, soit un taux de 51,16 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,77 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[32]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,2
5,8
75-89 ans
7,8
15,1
60-74 ans
17,3
26,2
45-59 ans
19,6
19,1
30-44 ans
19,9
14,1
15-29 ans
16,7
19,3
0-14 ans
17,4
Pyramide des âges du département du Nord en 2021 en pourcentage[33]
La Pierre Croûte : probable menhir transporté en 1810 dans le parc du château.
Le château de Bellignies : Il date du XVIIIe siècle avec tour du XIIIe siècle, inscrit aux M.H., ainsi que le parc du château.
L'Église paroissiale Saint-Barthélémy et le presbytère, tous deux de 1847-1855, classés ; la chapelle du cimetière que l'on a construit en y insérant le portail de l'ancienne église démolie, classée.
Quelques chapelles et oratories disséminés dans la commune, dont la niche 1 chemin d'Héricamp, XIXe siècle, est classée.
La scierie de marbre Lerat (moulin), 1821, qui a été quelque temps la grosse forge Crapez vant de redevenir scierie de marbre, classée.
L'usine de taille de marbre (atelier), 1826, devenu par la suite la Nouvelle Confiturerie du Nord, classée.
Une brasserie, devenu par la suite scierie de marbre, et une ferme-brasserie, les deux du XIXe siècle et classées.
Dans la liste des monuments classées se trouvent aussi quelques maisons et une ferme.
Kiosque à musique, type kiosque à concert, destiné pour grands orchestres, caractéristique pour l'Avesnois.
Abreuvoir (hameau de Bréaugies) construit entre 1830 et 1920. Assez exceptionnel de par sa forme de goutte d'eau, restauré par le club du vieux manoir en 2008-2011 dans le cadre d'un projet du parc de l'Avesnois[35].
Le cimetière de Bellignies héberge quatre tombes de la Commonwealth War Graves Commission de soldats morts à la libération du village le 7 novembre 1918[36].
Marie de Croÿ (1875-1968), princessebelge qui s'est signalée par ses actions de résistance pendant les deux Guerres mondiales. Sa mère Elisabeth-Marie Parnall et ses frères Réginald et Léopold de Croÿ, habitent Bellignies en 1906[37]
Louise Thuliez (1881-1966), institutrice et licenciée en lettres, est une résistante durant les deux guerres mondiales.
Le nom de certains seigneurs du lieu nous sont parvenus :
Gabriel Jean du Chasteler, seigneur de Bellignies, mort le 26 août 1652. Marié à Gertrude Françoise d'Andelot, morte le 29 septembre 1669, et inhumée à Bellignies, fille de Gertrude d'Andelot, dame de Bellignies.
Bonne Jeanne Françoise du Chasteler, leur fille, héritière de Bellignies, comtesse de Hertaing, morte le 26 avril 1706. Mariée, par contrat du 21 octobre 1679, à Philippe de la Tramerie, comte de Hertaing[38]
Héraldique
Blason
Écartelé aux 1 et 4 : d'or à cinq bâtons de gueules mis en bande et un canton du même chargé d'une étoile à cinq rais d'or et aux 2 et 3 échiqueté d'or et de gueules.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 10/07/2024 à 02:07 TU à partir des 222 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/10/2005 au 01/06/2024.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l'agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Bavay comprend une ville-centre et deux communes de banlieue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Bellignies: des projets menés à terme lors du mandat de Danièle Druesnes : Danièle Druesnes est maire depuis février 1998, où elle a remplacé Avit Duronsoy qui était démissionnaire. Elle termine donc son troisième mandat et demi. Danièle Druesnes compte se présenter à nouveau pour poursuivre ce qui a été commencé », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Réélue pour le mandat 2014-2020 : « Danièle Druesnes retrouve son fauteuil de maire », La Sambre La Frontière, no 1921, , p. 28
↑Archives départementales du Nord en ligne - Recensement 1906 de Bellignies
↑La Belgique héraldique: recueil historique, chronologique, généalogique et biographique complet de toutes les maisons nobles reconnues de la Belgique - Charles Emmanuel Joseph Poplimont - 1866 (page203)