Bataille de Z'Moul NiranBataille de Z'Moul Niran
Batailles Attaques sur le mur des sables (1980-1991)
Géolocalisation sur la carte : Sahara occidental
La bataille de Z'Moul Niran est livrée le pendant la guerre du Sahara occidental. Elle marque le déclenchement de l'offensive Grand-Maghreb du Front Polisario. L'armée marocaine inflige une sévère défaite aux colonnes blindées du Polisario qui attaquaient le mur des sables. ContexteUn mois avant le 20e sommet de l'OUA à Addis-Abeba, qui doit s'exprimer sur l'adhésion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) dans l'organisation[L 1], le Front Polisario lance l'offensive Grand-Maghreb en réponse à l'accord d'union marocco-libyenne, signé il y a deux mois jour pour jour entre le Maroc et la Libye de Mouammar Kadhafi, qui renonce à fournir en armement le Polisario, et ainsi qu'au rapprochement récent entre le Maroc et l'Algérie de Chadli Bendjedid. Le but de cette offensive est de démontrer que la réputation du « mur infranchissable » est un « mythe », et que même sans l'aide militaire libyenne, le Polisario a la capacité militaire de poursuivre sa lutte[L 2]. De plus, l’appellation de cette offensive est un moyen de faire savoir aux pays de la région qu'il ne peut y avoir d'union du Maghreb sans la présence du Polisario, « seul représentant légitime du peuple sahraoui »[L 2]. Préparation de l'attaque![]() Le , le Polisario rassemble une colonne de 2 000 combattants[N 3], 100 Land Rover et Toyota, 80 blindés à savoir des BMP-1 et des chars T-55, en plus d'éléments du génie de déminage, d'artillerie et de défense antiaérienne[2]. Les Sahraouis disposent de missiles sol-air 9K32 Strela-2[L 3], de canons de 122 mm, de mortiers de 160 mm (en)[3], de lance-roquettes multiples BM-21 Grad, de mortiers de 81 mm et de véhicules légers armés de canons sans recul B-10, de canons automatiques de 23 mm, de mitrailleuses lourdes de 14,5 et de mitrailleuses de 12,7 mm. Pour la première fois de la guerre, les BMP-1 sahraouis sont équipés de missiles 9M14 Malyutka[4]. Dispositif marocainLe mur des sables est protégé par plusieurs points d'appui. Dans la doctrine défensive marocaine, ces positions sont tenues par une compagnie d'infanterie[N 4] renforcée de quelques canons anti-chars, et sont uniquement destinées à donner le temps aux forces d'intervention d'intervenir[4]. Les unités d'intervention viendront des secteurs de Zag et Haouza[L 4], commandés respectivement par les colonels Hammou Arzaz et Abid Tria[5], avec des unités de chars M48A3 et SK-105[N 5]. DéroulementLe Polisario s'attaque à l'aube[N 6] au 4e mur de défense marocain[L 3], dans le secteur de Zag, à Khachbyine et à Z'Moul Niran, situés dans le nord du Sahara occidental, au sud-est de Zag. Si l'attaque de Khachbyine n'est qu'une diversion, la principale cible est la crête de Z'Moul Niran[réf. nécessaire]. Après une forte préparation d'artillerie[4], les forces du Polisario réussissent à percer le mur, puis investissent quatre points d'appui des forces armées royales dans la ceinture entre Khachbyine et Z'Moul Niran[6]. Les unités de secteur se replient vers le poste de commandement et les positions de l'artillerie marocaine éloignées de 5 kilomètres du lieu des combats, en attendant l'arrivée des chars[réf. nécessaire]. Les renforts marocains arrivent par le sud et le nord, de Haouza et Zag[L 4]. Les T-55 du Polisario, trop précieux pour être mis en danger, restent en soutien à l'arrière de l'attaque et sont séparés des BMP-1. Ces derniers, pris au piège, tentent alors également de fuir à travers la brèche faite dans le mur mais laissent sur le terrain 12 BMP-1[4]. Les combats particulièrement violents ont donné lieu à des corps-à-corps[6]. L'aviation marocaine serait intervenue avec ses Mirage F1 et Northrop F-5[L 5]. Après six heures de combat, les unités sahraouies battent en retraite vers l'Algérie. Le combat se poursuit pendant deux jours par un duel d'artillerie entre les deux forces[4]. Bilan et conséquencesRabat affirme que le Polisario a subi de lourdes pertes, à savoir 176 tués[L 6], 12 BMP-1, certains tout neufs[2] et cinq intacts, et 30 Technicals détruits ou capturés, ainsi qu'un important matériel récupéré, tout en admettant avoir perdu 37 soldats[4]. Selon le général Bennani, commandant de la zone sud, les forces armées marocaines auraient fait « quelques » prisonniers[7], dont le commandant du bataillon de BMP sahraouis[4]. De son côté, le Polisario fait état de 275 soldats marocains mis hors de combat, dont 75 tués et 10 prisonniers[1]. Au moins un char marocain a été détruit par un lance-roquette[8]. Selon le journal espagnol ABC, cette attaque, loin de « démystifier » le mur, démontre l'impossibilité pour le Polisario d'obtenir une victoire militaire[9]. La montée en ligne d'une très importante force reste toutefois une belle réussite pour le Polisario[L 7]. SuitesEn novembre, les combats se poursuivent plus au sud, dans les régions de Dakhla et Haouza[L 8]. Un responsable du Polisario au Mozambique revendique la destruction de 30 blindés M113, M48 et SK-105, de 22 véhicules légers et de 8 bases marocaines entre octobre et début novembre 1984, ainsi que 274 tués marocains[10]. AnnexesNotes
Sources bibliographiquesRéférences
Bibliographie
Voir aussi |
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