La commune de Ban-sur-Meurthe-Clefcy est née de la fusion le des communes de Ban-sur-Meurthe et de Clefcy. Auparavant, le même bâtiment abritait les deux mairies, ce qui constituait une situation unique en France.
Le gentilé le plus ancien, rassemblant des membres de petites communautés montagnardes, parfois solidaires, parfois fortement hostiles entre elles, est en dialecte vosgien « li(z) ames », c'est-à-dire les Hommes[Note 1]. En patois, on disait aussi les Bohos. Consultés le 30 août 2015, à l'occasion du vingtième anniversaire de la fusion, les habitants ont choisi de s'appeler les Clébantois[1].
Géographie
Situation
Représentation cartographique de la commune
Parfois très encaissée, comme au défilé de Straiture, la vallée est parcourue par la D 73 qui rejoint au col du Surceneux à 810 mètres d'altitude la D 23 reliant Le Valtin à Xonrupt-Longemer. C'est au voisinage de cette dernière qu'est implanté le hameau du Grand Valtin qui dépend de la commune de Ban-sur-Meurthe-Clefcy et culmine à plus de 900 mètres sur l'adret du signal de Sérichamp (1 142 m). En aval du défilé de Straiture, on rencontre successivement Sachemont, Le Vic, Le Chêne, Les Évaux et Sondreville.
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meurthe, la Petite Meurthe, le ruisseau de Belbriette, le Noir Ruxel, le ruisseau de Foincelle, le ruisseau de l'Abreuvoir et le ruisseau du Seucy[5],[Carte 1].
La Meurthe, d'une longueur totale de 160,6 km, prend sa source dans la commune du Valtin et se jette dans la Moselle à Pompey, après avoir traversé 53 communes[6].
Malgré son nom, la commune n'est qu'effleurée au nord par la Meurthe. En revanche, elle occupe la quasi-totalité du bassin de son affluent gauche, la Petite Meurthe. Celle-ci naît dans le vallon du Vimbar entre 880 et 1 000 m d'altitude sur le versant nord-ouest du massif du Gris Talet et conflue vers 460 mètres d'altitude dans les prés des Graviers avec la Meurthe[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 457 mm, avec 13,5 jours de précipitations en janvier et 11,1 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gérardmer », sur la commune de Gérardmer à 13 km à vol d'oiseau[10], est de 9,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 797,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 37 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,5 °C, atteinte le [Note 2],[11],[12].
Au , Ban-sur-Meurthe-Clefcy est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Dié-des-Vosges[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant 16 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 4],[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Dié-des-Vosges, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[17]. Cette aire, qui regroupe 47 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18],[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (82,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (82,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (79,6 %), prairies (8,1 %), zones agricoles hétérogènes (7,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,2 %), zones urbanisées (1,2 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le ban désigne le territoire où s'exerce la juridiction d'un suzerain. Le ban permettait en outre au seigneur d'exiger un droit de passage sur ses terres, un péage.
Durant la Révolution, la commune de Ban-sur-Meurthe, précédemment dénommée Ban-le-Duc[22], reçut son nom qu'elle porta jusqu'à la fusion avec Clefcy.
Histoire
Les communautés montagnardes de la vallée de la Petite Meurthe semblent étonnamment hétérogènes. Les habitants de Clefcy entretiennent des liens très étroits avec le chapitre de Saint-Dié, au point de gager communément des terres de prés pour y obtenir le droit de cultiver une vigne de la fabrique de Saint-Roch. Les grandes chaumes parfois leur échappent, telles celle de Charbonichamp rejoignant Sérichamp longtemps réservée aux troupeaux du chapitre, ou les autres amodiées à des fermiers ou des censiers indépendants. L'administration des chanoines, rigoureuse sur le long terme, a permis de conserver de belles forêts et de bonnes sources.
Les hommes des hameaux ducaux ont apparemment rejeté autant l'ordre externe des religieux privilégiés que la nécessité immuable d'une bonne gestion centralisée, pour finir par être contraints de ployer sous le joug ducal ou abusés par ses administrateurs qui leur sont envoyés. Aux époques de croissance, la partie ducale est dévastée de ses ressources naturelles. Les familles semblent venir par chariots pleins des centres ducaux, Bruyères ou autres terres ducales, au point de changer les vieux noms de la vallée.
Les glissements de terrains ravageurs pendant le petit âge glaciaire mettent aux prises des communautés qui veulent récupérer les bois ou terres glissés de rapport, induisant des procès sans fin et de sourdes vengeances.
Clefcy est une mairie ancienne dépendant au XIIIe siècle de la collégiale de Saint-Dié. Ce très vieux lieu de pouvoir, circonscrit, ayant gardé des relations avec des communautés montagnardes éparses de la vallée de la Petite Meurthe est devenu un centre religieux, doté d'une église paroissiale et d'un cimetière. D'autres petites communautés montagnardes dépendant directement de l'administration ducale sous forme d'un doyenné ont été rassemblées tardivement sous le nom de Ban-le-Duc et administrées dans la petite bourgade religieuse de Clefcy. Ban-le-Duc s'est nommé Ban-sur-Meurthe peu après la Révolution mais n'a pas repris la référence noble à la Restauration.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30].
En 2022, la commune comptait 961 habitants[Note 6], en évolution de +1,05 % par rapport à 2016 (Vosges : −2,96 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Culture de légumes, de melons, de racines et de tubercules.
Élevage d'ovins et de caprins.
Élevage d'autres bovins et de buffles.
Élevage de vaches laitières.
Sylviculture et autres activités forestières.
Tourisme
Hébergements et restauration à Ban-sur-Meurthe-Clefcy, Fraize, Anould.
Loisirs : Ban-sur-Meurthe compte une colonie de vacances située au lieu dit Sachemont.
Son entretien et l'organisation de séjours de vacances pour enfants y est assurée par l’association Saint-Jacques de vacances et loisirs ruraux[36] dont les membres sont originaires du Bayonnais.
Ban-sur-Meurthe-Clefcy compte une église et deux chapelles[37] :
Église Sainte-Agathe, et son orgue de 1922 de Didier Van Caster[38] (provenant de Villers-lès-Nancy)[39]. Elle renferme également plusieurs objets monuments historiques[40].
Minoterie dévastée pendant la Seconde Guerre mondiale, reconstruite en 1952 sur la base des plans réalisés par l'architecte Albert Bourneix et validés par Georges Michau, architecte en chef, le . Par la suite, elle a été rapidement agrandie avec une remise à silo et plusieurs silos métalliques extérieurs[51],[52].
Monuments commémoratifs :
Monument aux morts commun, monument aux morts du hameau du Grand Valtin,
D'argent à trois sapins arrachés de sinople soutenus par une fasce ondée abaissée d'azur.
Commentaires : La géographie de la commune est décrite par ce blason : forêts et cours d'eau. Son logo représente une roue hydraulique surmontant trois sapins, avec pour légende Le Pays de la Petite Meurthe[57].
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région
↑Tels qu'ils sont à l'assemblée, encore appelée église ou ecclesia. En particulier, le dernier rassemblement chrétien au cimetière où chacun a son espace et son parcours de vie définitivement individualisés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Saint-Dié-des-Vosges comprend une ville-centre et 15 communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Les électeurs étaient appelés aux urnes afin de se prononcer sur le nom que porteront les habitants de la commune de Ban-sur-Meurthe/Clefcy. A l’unanimité, ils ont retenu les « Clébantoins ». Vosges Matin 02/09/2015.
↑André Nordon, « Morphologie glaciaire du Bassin de la Haute-Meurthe », Annales de géographie, vol. 37, no 210, , p. 538–543 (DOI10.3406/geo.1928.9514, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Ban-le-Duc, nom de Ban-sur-Meurthe, non avéré sur la base Ehess-Cassini mais confirmé sur NMD Ban-sur-Meurthe 1793, p. 1, sur le site des Archives départementales des Vosges.
↑Association d’Étude pour la Coordination des Activités Musicales (ASSECARM), Orgues Lorraine Vosges, Metz, Éditions Serpenoise, , 677 p. (ISBN2-87692-093-X), p. 190 à 191.