Aviation royale canadienne
L'Aviation royale canadienne ou ARC (en anglais : Royal Canadian Air Force ou RCAF), anciennement connue sous le nom de Commandement aérien des Forces canadiennes[1], est la branche aérienne des Forces armées canadiennes de Sa Majesté. Elle est responsable des opérations aériennes qui se déroulent au Canada et à l'étranger. Les unités opérationnelles de l'ARC font partie de la 1re Division aérienne du Canada qui se divise en treize escadres réparties sur l'ensemble du territoire canadien. L'ARC est responsable de la région canadienne du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD). La Force aérienne du Canada a été créée en 1920. Elle devint officiellement l'Aviation royale du Canada en 1924. Avant 1920, des Canadiens servaient avec le Royal Flying Corps et le Royal Naval Air Service britanniques. Le Corps d'aviation canadien fut la première tentative de créer une force aérienne au Canada en 1914, mais il cessa d'exister en 1915. L’Aviation royale canadienne fut unifiée avec la Marine royale canadienne et l'Armée de terre canadienne sous une structure unifiée, les Forces canadiennes, en 1968. À ce moment, les éléments aériens furent placés sous différents commandements, avant d'être regroupés sous le Commandement aérien des Forces canadiennes1 en 1975. En 2011, ce dernier fut renommé en Aviation royale canadienne. RôleL’Aviation royale canadienne est responsable des opérations de tous les aéronefs des Forces armées canadiennes et possède plusieurs mandats. C'est un outil essentiel à la défense de la souveraineté canadienne et à la protection de son espace aérien. Au Canada, elle effectue des opérations de recherche et sauvetage, d'interception d'aéronefs et de navires transporteurs de drogues illicites ainsi que de soutien aux sinistrés en cas de catastrophes naturelles. De plus, elle aide l'Armée canadienne et la Marine royale canadienne en fournissant le support aérien nécessaire à l'accomplissement de leurs missions. L'ARC joue aussi un rôle important dans la défense de l'espace aérien de l'Amérique du Nord avec les États-Unis sous le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD)[2]. StructureLe commandant de l’Aviation royale canadienne est le chef d'état-major de la Force aérienne. Son quartier général est localisé avec les quartiers généraux de la Défense nationale à Ottawa en Ontario. L'ARC comprend en 2011 un effectif total d'environ 19 600 employés dont 14 500 réguliers, 2 600 réservistes et 2 500 fonctionnaires civils[3]. L’Aviation royale canadienne comporte trois divisions[4]. La 1re Division aérienne du Canada est celle opérationnelle tandis que la 2e Division est celle responsable de la doctrine et de l'entraînement[5],[6]. En fait, la 1re Division est responsable de toutes les opérations de la force aérienne au Canada et à l'étranger et est commandée par le major-général J.J.P. St-Amand[3]. Ses quartiers généraux sont situés à Winnipeg au Manitoba[3]. Elle comprend quinze escadres réparties sur l'ensemble du territoire du Canada[7].
AéronefsLes appareils en service en 2016 sont les suivants[21] :
HistoireLa première tentative de créer une force aérienne militaire au Canada a été réalisée le avec la création du Corps d'aviation canadien (CAC) et l'acquisition d'un hydravion Burgess-Dunne (en) alors que Sam Hughes était le ministre de la Milice et de la Défense[25]. L'hydravion arriva au Canada le 29 septembre et fut envoyé en Europe le jour suivant[26]. Le corps ne fut composé que de deux officiers et d'un mécanicien, et démantelé en 1915[25]. De plus, le Burgess-Dunne n'effectua jamais de mission de vol[25]. Au cours de la Première Guerre mondiale, plusieurs aviateurs canadiens servirent au sein du Royal Flying Corps et du Royal Naval Air Service des forces aériennes britanniques. D'ailleurs, le recrutement de Canadiens au sein de ces corps était encouragé. Par exemple, en 1918, le Royal Flying Corps recruta un total de 16 663 Canadiens[25]. De plus, plusieurs aviateurs canadiens se distinguèrent au sein des forces britanniques en recevant plus de 800 décorations dont trois croix de Victoria, la plus haute distinction des forces du Commonwealth, reçues par le major William (Billy) Bishop, le sous-lieutenant Alan McLeod et le major William Barker[25]. Le , le ministère de l'Air du Royaume-Uni annonça la création de deux escadrons de la Royal Air Force (RAF) dirigés exclusivement par des Canadiens. Ceux-ci furent mobilisés par le gouvernement canadien dix semaines plus tard à la station RAF Upper Heyford (en) au Royaume-Uni. Par la suite, ces deux escadrons furent regroupés sous une escadre canadienne au sein de la RAF[27]. En septembre 1918, la Marine royale canadienne créa le Service aéronaval de la Marine royale du Canada dont le rôle principal était la lutte anti-sous-marine[27]. Au total, 22 812 Canadiens servirent avec les forces aériennes britanniques en temps de guerre et 1 563 y moururent[27]. La Force aérienne du Canada (FAC) fut créée en 1920 avec le rapatriement des effectifs des deux escadrons canadiens au Royaume-Uni qui ont été dissous. La FAC comprenait un effectif provisoire de 1 340 officiers et 3 905 aviateurs et faisait partie de la Commission de l'Air civile[28]. En mars 1923, la FAC devint l’Aviation royale du Canada[29]. Le service régulier de l'ARC, l'Aviation active permanente, fut créé le et comprenait 66 officiers et 194 militaires du rang[29]. Cette date est considérée comme celle de la naissance de la Force aérienne du Canada[29]. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'ARC servit exclusivement des intérêts civils comme la lutte contre la contrebande et la photographie aérienne de vastes territoires inexplorés[28]. Le Canada entra en guerre le alors que l'ARC comprenait 4 061 militaires et 270 aéronefs dont le tiers étaient hors d'usage. Néanmoins, l'ARC servit dans diverses opérations en Europe et, à la fin de la guerre, était la quatrième force aérienne au monde en importance avec un effectif maximal de 211 151 militaires atteint le [30]. 79 aviateurs de la RCAF tués en 1944 en Normandie reposent au cimetière militaire canadien de Bretteville-sur-Laize, Calvados. De plus, de 1940 à 1945, le Canada était le terrain d'entraînement pour le Programme d'entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB) dans le cadre duquel plus de 130 000 aviateurs de plusieurs pays se sont entraînés[31]. De 1950 à 1953, 22 pilotes canadiens participèrent à des missions de vol avec des escadrons américains en Corée avec le F-86 Sabre sans compter le transport de personnel et de fret vers la Corée[32]. Le , l’Aviation royale canadienne fut unifiée avec la Marine royale canadienne, l'Armée canadienne sous une même structure pour former les Forces canadiennes[34]. À ce moment, les aviateurs adoptèrent l'uniforme vert et les grades de l'armée de terre. De plus, les éléments aériens furent placés sous différents commandements. Le Commandement de la défense aérienne des Forces canadiennes (en) comprenait principalement les CF-101 Voodoo et les réseaux de radar. De son côté, le Commandement du transport aérien des Forces canadiennes (en) était responsable du transport aérien et le ravitaillement avec le CC-137 Husky dont la charge principale était de transporter les troupes du Commandement mobile vers et à partir des zones de combat en Europe. Les hélicoptères tactiques et le CF-104 Starfighter furent placés sous le Commandement mobile. De plus, le Commandement maritime avait la responsabilité des aéronefs qui supportaient les navires de la Marine royale canadienne tels que le CH-124 Sea King, le CP-107 Argus et le CP-121 Tracker. Le , tous les aéronefs furent regroupés sous le Commandement aérien qui venait d'être créé. Plusieurs bases aériennes furent fermées durant les trois dernières décennies du XXe siècle à la suite de remaniements des aéronefs. Par exemple, au début des années 1970, le CP-107 Argus et le CP-121 Tracker furent remplacés par le CP-140 Aurora et sa variante le CP-140A Arcturus. De plus, les CF-104 Starfighter et les CF-101 Voodoo furent graduellement abandonnés alors que des CF-188 Hornet étaient acquis au milieu des années 1980 entraînant la fermeture des bases qui leur étaient exclusivement dédiées. En 1985, la Force aérienne réadopta son uniforme bleu pâle, mais conserva la structure des grades de l'armée de terre[35]. Le , le Commandement aérien réadopta le nom d’Aviation royale canadienne[36]. Symboles, drapeau et identification
La marque d'identification des aéronefs de l'Aviation royale du Canada est basée sur celle de la Royal Air Force (RAF) britannique, mais comporte une feuille d'érable rouge au lieu du cercle rouge central. Avant 1946, la marque d'identification britannique était utilisée par l'ARC. De son côté, le drapeau de l'ARC est également basé sur celui de la RAF. Il comprend, dans le canton supérieur, le drapeau du Canada et, au centre, la marque d'identification des aéronefs de l'ARC. Jusqu'en 1965, le drapeau de l'ARC comportait le drapeau du Royaume-Uni au canton. Avant 1940, le drapeau de la RAF était utilisé par l'ARC. L'insigne de l'Aviation royale canadienne comprend la couronne de saint Édouard, un aigle volant et une inscription comportant la devise de l'ARC Sic itur ad astra, latin pour « Telle est la voie vers les astres. » Elle fut adoptée en 2013 et ressemble davantage à l'insigne de l'Aviation royale canadienne d'avant l'unification des Forces canadiennes en 1968 tout en conservant le cadre des insignes de commandement modernes des Forces armées canadiennes. Le tartan de l'Aviation royale canadienne est basé sur celui des Anderson et fut enregistré en 1942. Ainsi, l'ARC fut la première force aérienne du monde à avoir son propre tartan[37]. Il est utilisé par le pipe band de l'ARC. Grades
Notes et références
AnnexesArticles connexes
Bibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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