L'histoire de l'armée de l'air iranienne commence avec l'Imperial Iranian Air Force(en), fondée en 1920 par le shahReza Pahlavi, opérationnelle avec les premiers pilotes complètement formés le 25 février 1925.
Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la flotte de l'armée de l'air consista entièrement en des appareils européens (principalement allemands). Cependant, après l'invasion anglo-soviétique de l'Iran pendant la guerre à la suite de la déclaration de neutralité de Reza Shah, les bases de l'armée de l'air iranienne furent occupées par les Alliés et tous les appareils existants furent détruits ou démantelés par les Britanniques.
Pendant la Guerre froide, l'Iran fut allié aux États-Unis. Ceux-ci fournirent la majeure partie d'un équipement de plus en plus important et sophistiqué. L'Iran intervint en outre durant la crise congolaise par la fourniture d'un escadron aux forces engagées dans l'opération des Nations unies au Congo puis durant la guerre du Dhofar dans les années 1970 pour écraser une rébellion en Oman.
La chute du shah issue de la révolution iranienne modifia l'organisation de l'armée iranienne qui prend son nom de force aérienne de la république islamique d'Iran en février 1979 . L'armée de l'air disposant de 730 hélicoptères et 420 avions de combat est elle-même fut décimée par des purges et de nombreux pilotes furent écartés ou quittèrent le pays. On estime que la moitié des effectifs des forces aériennes fut expulsée du pays. Cela laissa l'armée de l'air peu préparée à la guerre Iran-Irak. Cette situation contribua à conforter le leader irakien Saddam Hussein dans l'idée que les forces aériennes d'Iran seraient incapables de s'opposer à l'invasion irakienne qu'il avait préparé. Mais contre toute attente, l'armée de l'air, bien qu’affaiblie, ne perdit rien de sa combativité et s'opposa avec succès au premières frappes irakiennes (Opération Kaman 99), facilitant ainsi la préparation des forces terrestres iraniennes à l’invasion des troupes irakiennes. On estime que ce conflit voit 244 victoires aériennes en faveur des Iraniens contre 70 victoires irakiennes mais devant le manque de pièces de rechange, seule une centaine d'avions était opérationnelle à la fin de la guerre. 60 % (250 sur 430) des aéronefs iraniens perdus au combat ont été détruits par la défense antiaérienne irakienne[6].
L'Iran fut le seul pays au monde à acquérir des avions de chasseGrumman F-14 Tomcat américains hors US Navy dans les années 1970 à une époque où les relations entre les États-Unis et ce pays étaient très bonnes. La réception du 80e appareil commandé fut annulée à la suite de la prise de pouvoir par les islamistes. À cause des relations conflictuelles entre l'Iran et le monde occidental, l'Iran dut se procurer de nouveaux équipements en Russie et en Chine.
Depuis la révolution, la composition exacte de l'armée de l'air iranienne est difficile à déterminer, mais des estimations existent. De nombreux appareils appartenant à l'armée de l'air irakienne ont trouvé refuge en Iran pendant la guerre du Golfe et nombreux sont les appareils qui ont été mis en service dans l'armée de l'air iranienne ou démantelés pour leurs pièces détachées.
À cause de manques continus de pièces détachées, la décision a été prise à la fin des années 1990 de développer une industrie aéronautique locale pour soutenir l'armée de l'air.
La compagnie nationale HESA a ainsi développé les avions de chasse iraniens Azarakhsh, Saeqeh, Shafaq, Qaher-313 et Kowsar.
Depuis début 2009, l'armée de l'air a perdu sa composante de défense anti-aérienne, laquelle est devenue une armée indépendante au même titre que l'armée de terre ou la marine[7].
XXIe siècle
En 2006, après que les médias iraniens aient publié une série de rapports suggérant que le Venezuela était intéressé par la vente de ses 21 F-16 Fighting Falcon à l’Iran un conseiller d’Hugo Chavez a confirmé à l’Associated Press que « l’armée vénézuélienne envisage de vendre sa flotte d’avions de combat F-16 de fabrication américaine à un autre pays, peut-être l’Iran, en réponse à une interdiction américaine des ventes d’armes au gouvernement du président Hugo Chávez ». En réponse, Sean McCormack, porte-parole du département d’État américain, a averti le Venezuela que « sans le consentement écrit des États-Unis, le Venezuela ne peut pas transférer ces articles de défense, et dans ce cas des F-16, à un pays tiers ».
Selon Moscow Defense Brief, la Russie a livré 6 chasseurs d’entraînement et d’attaque au sol Su-25UBK, 12 hélicoptères de transport militaire Mi-171Sh, 21 hélicoptères de transport Mi-171 et 3 hélicoptères médicaux Mi-17B-5 à l’Iran entre 2000 et 2006. Un programme de réparation et de modernisation de 700 millions de dollars des chasseurs MiG-29 et Su-24 de l’IRIAF a également été achevé.
En 2007, l’Irak a demandé à l’Iran de restituer certains des dizaines d’avions de chasse irakiens qui y avaient volé avant la guerre du Golfe en 1991. En 2014, l’Iran était réceptif aux demandes et travaillait à la remise à neuf d’un nombre indéterminé d’avions. Fin 2014, l’Iran a renvoyé 130 avions militaires à l’Irak[8].
Le 22 septembre 2009, un Il-76 de l’IRIAF est entré en collision avec un F-5E peu après un défilé annuel à Téhéran et s’est écrasé près de Varamin, tuant les sept personnes à bord[9].
Fin 2014, il y avait des preuves que l’IRIAF était impliqué dans l’intervention militaire de 2014 contre l’État islamique en Irak et au Levant. Une vidéo publiée par Aljazeera semblait montrer un F-4 Phantom II iranien bombardant des bâtiments de l’EIIS dans le gouvernorat de Diyala[10].
La flotte aérienne de l’IRIAF est vieillissante, certains avions ont plus de 40 ans, ce qui a entraîné plusieurs accidents.
Le 24 mai 2022, deux Chengdu J-7 de construction chinoise se sont écrasés à l’est d’Ispahan, tuant les pilotes.
Un F-5F s’est écrasé sur une école à Tabriz le 21 février 2022, tuant à la fois l’équipage et une personne au sol.
En juin 2021, un autre F-5F s’est écrasé près de Dezful, tuant les deux membres d’équipage.
De plus, le 25 décembre 2019, un MiG-29 s’est écrasé dans les montagnes de Sabalan, et le 26 août 2018, un F-5F s’est écrasé près de Dezful, tuant le pilote et blessant le copilote.
Ce tableau est à prendre avec beaucoup de précaution, il n'y a que peu de sources fiables ouvertes sur l'ordre de bataille iranien. La source principale du tableau ci-dessous est le document World Air Forces 2021[12] et date de 2021.
14 MiG-29 livrés en 1990. 20 autres ont été livrés en 1991. 6 autres ont été livrés en 1993-1994. L’Iran a également pris 4 avions MiG-29 ex-irakiens survolés en 1991, dont un MiG-29UB. Un seul biplace est mis en service avec 3 monoplaces cannibalisées pour les pièces détachées. Le nombre actuel de MiG-29 en service actif est inconnu. Selon les médias russes, jusqu’à 30 (24 MiG-29A produit 9.12A et 6 MiG-29UB 9.51). 19 en 2021[12] 24 en 2024[14]
12 avions fournis par la Russie en 1991. 24 exemplaires irakiens ont été évacués vers l’Iran pendant la guerre du Golfe de 1991 et ont été mis en service avec l’IRIAF. 30 Su-24MK en service en janvier 2013. L’Iran a testé des missiles intelligents anti-radar produits dans le pays et transportés par des avions Su-24 en septembre 2011, a déclaré le commandant adjoint de l’IRIAF, le général Mohammad Alavi, selon IRINN TV. 23 en 2021[12].
24 Su-35 commandés en 2023, initialement destinés à l’Égypte[15]. Les livraisons d'avions devraient commencer début 2023. Remplace les F-4 et F-14[16].
225 exemplaires commandés et livrés. Selon Global Security, il reste 60 F-4D/E et 4 RF-4E. 10 sont des F-4D et 50 sont des F-4E. Les F-4D/E font actuellement l’objet d’un programme de mise à niveau qui comprend un nouveau radar de construction chinoise et d’autres avioniques et armes, à savoir PL-5E, PL-11 et C-801. 63 en 2021[12]
80 exemplaires commandés, 79 ont été livrés à l’origine ; le seul avion à utiliser le missile Phoenix[17]. 40 à 43 en inventaire. L’Iran dispose actuellement d’environ 40 F-14 restants, deux d’entre eux ayant été mis à niveau en F-14AM[18] environ 20 entièrement aptes à la mission et les 20 autres partiellement aptes à la mission. 26 en 2021[12]. 26 à 41 en service.
Pendant la guerre du Golfe (1990-1991), de nombreux pilotes irakiens ont piloté des avions Mirage F1 vers l'Iran[22]. L'Iran les aurait modernisé[23]. 17 en 2021[12].
Neuf visibles sur Google Maps à la base aérienne de Mehrabad, avec divers magasins sous les ailes et certains ne semblent pas avoir les quatre moteurs installés. 27 en 2021[12].
Comparé au Spewer, rayon d'action d'une centaine de kilomètres, vitesse de 300 km/h, équipé de caméras TV et Infrarouge, ses missions seraient principalement la reconnaissance et la surveillance tactique. Ce drone aurait effectué des vols au-dessus de l'Afghanistan et de l'Irak.
Conçu sur la base du drone Boeing ScanEagle, il est propulsé par une hélice unique, et équipé d’une tourelle avec capteur électro-optique dévoilé en 2013.
Mise en service en 2021, portée revendiquée de 3000 km et 300 kg de charge utile.
Marquages
Les marquages de l'armée de l'air de la république islamique d'Iran ne sont pas différents de ceux utilisés par la Force aérienne impériale. La seule différence étant le nom de l'armée. La cocarde reste inchangée, elle est standard et composée de trois cercles concentriques. Le cercle extérieur étant vert, celui du milieu blanc et l'intérieur rouge. Le drapeau de queue est une simplification du drapeau de l'Iran avec le symbole central en moins.
Notes et références
↑« L'armée de terre et la force aérienne iranienne », Défense & Sécurité Internationale, no 146, mars - avril 2020, p. 52 (ISSN1772-788X).
↑CÉCILE GODÉ, « LES MODES DE COORDINATION DANS UN ENVIRONNEMENT EXTRÊME: », dans Gestion de projet et expéditions polaires, Presses de l'Université du Québec, , 175–188 p. (lire en ligne)
↑Emmanuel Pénicaut, « Sources de l’histoire du Service de santé et des hôpitaux militaires au ministère de la Défense (XVIIe-1re moitié du XXe siècle) », dans La santé des populations civiles et militaires, Presses universitaires du Septentrion, , 23–33 p. (ISBN978-2-7574-0162-0, lire en ligne)
↑Rémy Hémez, « Combattre l’État islamique au sol en Syrie et en Irak », dans Un Monde de ruptures, Institut français des relations internationales, , 78–83 p. (lire en ligne)
↑ a et bBertrand Le Bras, « Les ralliements dans les Forces Aériennes Françaises Libres (juin 1940 – juillet 1943) : construire une force aérienne », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. N° 289, no 1, , p. 27–51 (ISSN0984-2292, DOI10.3917/gmcc.289.0027, lire en ligne, consulté le )