Basij

Basij
Image illustrative de l’article Basij

Idéologie Islamisme chiite
Velayat-e faqih
Khomeinisme
Objectifs « Créer les capacités nécessaires chez tous les individus croyant dans la constitution et les objectifs de la révolution islamique pour défendre le pays, le régime de la République islamique et aider le peuple en cas de catastrophes et d'événements inattendus »
Statut Actif
Fondation
Date de formation
Pays d'origine Drapeau de l'Iran Iran
Fondé par Ayatollah Rouhollah Khomeini
Organisation
Chefs principaux Gholamreza Soleimani (en)
Mojtaba Khamenei
Membres Plus de 23 millions de réservistes[1]
600 000 disponibles pour une commande immédiate[2].
Fait partie de Corps des gardiens de la révolution islamique
L'emblème des Basidj.

Le Niruyeh Moghavemat Basij (« force de mobilisation de la résistance »), couramment appelé le Bassidj (transcrit aussi en Basij, le mot persan بسيج signifiant « mobilisé »), est une force paramilitaire iranienne qui a été fondée par l'ayatollah Khomeini en novembre 1979 afin de fournir des jeunes volontaires populaires aux troupes d'élite dans la guerre Iran-Irak.

Présentation

Les bassidjis sont des gens chargés de la sécurité intérieure et extérieure de l'Iran. Ils s'entrainent dans le but de défendre l'Iran. Les bassidjis sont actuellement une branche des gardiens de la révolution islamique. Un membre de cette force est appelé bassidji.

Recrutement

Au début du régime islamique et de la guerre Iran-Irak, les bassidjis sont recrutés principalement parmi les jeunes adolescents qui s'étaient engagés, pleins d'espoir, dans la Révolution, et qui refusent désormais l'usure de l'utopie à l'œuvre dans la majorité de la population, et parmi les jeunes chômeurs[3]. La jeunesse populaire, qui espère une promotion au front ou après, au sein de l'appareil d'État, est nombreuse à s'engager au bassidj[3]. Les bassidjis, qui sont près d'un demi-million à s'être engagés pendant la guerre, ont alors été employés comme chair à canon (ou candidats au chahid)[3]. Du fait de ses spécificités (vie sacrifiée à la Révolution khomeiniste, aisance relative des Bassidji comparés aux difficultés socio-économiques de l'Iran, cohésion exceptionnelle du groupe, etc.), le Bassidj a pu être qualifié de « contre-société »[3].

À la fin de la guerre en 1988, le successeur de Khomeini, l'ayatollah Ali Khamenei, décide de ne pas les démanteler et d'en faire une milice chargée de la sécurité intérieure[4]. Celle-ci sert également à encadrer des jeunes majoritairement défavorisés et sans emploi. Au contraire des gardiens de la révolution, leur engagement idéologique est fragile et bon nombre d'entre eux s'engagent pour des raisons uniquement matérielles, car leur statut de bassidji peut leur permettre d'accéder à l'université où des places leur sont réservées[5]. Leurs privilèges sont néanmoins bien moindres que ceux accordés pendant la guerre[3]. En général, les bassidjis ne portent pas d'uniforme militaire et évoluant en civil.

Organisation

La force Basij constitue la cinquième branche du Corps des gardiens de la révolution islamique. Elle est constituée des Brigades "Imam Hossein" et "Imam Ali", qui sont chargées des menaces à la sécurité[6].

La force Basij est présente dans de nombreuses composantes de la société iranienne, et notamment parmi :

  • les élèves du primaire : Basij-e Danesh-Amouzi]
  • les étudiants [Basij-e Daneshjouyi]
  • la fonction publique (Basij-e Edarii)
  • les tribus

Le Bureau de Téhéran répertorie également un "Basij des guildes" (Basij-e Asnaf) et un "Basij du travail" (Basij-e Karegaran)[6].

Commandants

Portrait Nom
Dates de naissance et de décès
Prise de fonction Départ Durée du mandat Réf
1 Amir Majd 2 ans
2 Ahmad Salek (en)

(né en 1946)

2 ans
3 Mohammad-Ali Rahmani (en)
(né en 1943)
5 ans 11 mois
4 Alireza Afshar (en)
(né en 1951)
8 ans
5 Mohammad Hejazi
(1956–2021)
1998 2007 9 ans
6 Hossein Taeb
(1963-)
2007 2009 2 ans [7]
7 Mohammad Reza Naqdi (en) 2009 2016 7 ans
8 Gholamhossein Gheybparvar (en) 2016 2019 3 ans [8]
9 Gholamreza Soleimani (en)
(1964-)
2019 Actuel 4 ans [9]

Effectifs

Le général de brigade commandant les Basij, Mohammad Hejazi, estimait le nombre de bassidjis à 10,3 millions en et à 11 millions en . Le , il a affirmé que les bassidjis comptaient plus de 11 millions de membres dans le pays. Selon d'autres sources[4], ils seraient 4 millions. Des sources russes ont affirmé que l'Iran planifiait de créer une troisième force terrestre qui compterait un million de membres des bassidjis. Cependant, ces plans n'ont pas été confirmés par l'Iran[10].

Tâches

Le bassidj constituent une « force d’intervention populaire rapide »[réf. nécessaire]. D'après Mohammad Hejazi pour l'agence de presse Fars : « Parmi les tâches les plus importantes des Basij, on compte : la sécurité, le renforcement des infrastructures de développement, l'équipement des bases de résistance, [et] augmenter le nombre d'emplois ». Il a aussi décrit la « prohibition du vice » et la « promotion de la vertu » comme la « politique divine » des bassidj.

Les bassidjis jouent un rôle décisif auprès du régime théocratique, car toute contestation à l'encontre de son fondement peut aboutir à une intervention de cette milice islamiste. Par exemple, lorsque les étudiants ont manifesté en masse dans la capitale iranienne, la plupart des manifestants, qui scandaient des slogans contre le guide suprême Ali Khamenei, véritable dirigeant de l'Iran, ont été victimes des tortures des bassidjis. Depuis l'accès au pouvoir du pasdaran Mahmoud Ahmadinejad, les bassidjis bénéficient du plein pouvoir sur le plan sécuritaire du pays afin d'empêcher « toute démonstration anti-théocratique ». Lors des manifestations qui ont suivi la réélection contestée d'Ahmadinejad en juin 2009, ils sont soupçonnés d'avoir tiré sur la foule des opposants, provoquant la mort de plusieurs dizaines de manifestants dont Neda Agha-Soltan[4]. D'après l'Institut jordanien de diplomatie et GlobalSecurity.org, ils servent aussi à faire respecter les codes vestimentaires islamiques et d'autres lois iraniennes, et ils ont une branche dans pratiquement toutes les mosquées d'Iran[10],[11].

Bibliographie

  • Alain Chaoulli, L'avènement des jeunes bassidji de la République islamique d'Iran : une étude psychosociologique, Paris, L'Harmattan, , 218 p. (ISBN 978-2-336-00234-7)

Au cinéma

  • Chroniques d'un Iran interdit, film de Manon Loizeau sorti en 2009[12]
  • Bassidji, documentaire réalisé en 2009, présente les bassidjis de l'intérieur.

Notes et références

  1. « تعداد اعضای بسیج بیش از 25 میلیون نفر » [archive du ] (consulté le )
  2. Kenneth Katzman, « Iran's Foreign and Defense Policies » [archive du ], , p. 24.
  3. a b c d et e Farhad Khosrokhavar, « "Bassidje", auxiliaires juvéniles de la révolution iranienne », Cultures et Conflits, 18, été 1995.
  4. a b et c "Les bassidji, milice poreuse du régime iranien" d'Olivier Tesquet, L'Express, 17 juin 2009.
  5. Selon Azadeh Kian-Thiébaut, sociologue au centre Monde Iranien du CNRS, cité par L'Express, "Les bassidji, milice poreuse du régime iranien", 17 juin 2009.
  6. a et b (en) « Iran Primer: The Basij Resistance Force », sur FRONTLINE - Tehran Bureau (consulté le ).
  7. (en) « Iran Daily - National - 10/30/07 » [archive], sur iran-daily.com, .
  8. (fa) « با حکم فرمانده معظم کل قوا سردار غلامحسین غیب‌پرور رئیس سازمان بسیج مستضعفین شد+سوابق » [archive] Accès libre, sur www.farsnews.com,‎ (consulté le ).
  9. (en) « Leader appoints deputy Chief-of-Staff, Basij commander », sur Mehr News Agency, (consulté le ).
  10. a et b « Mobilisation de la Force de résistance », sur GlobalSecurity.org, .
  11. (en) « L'utilisation d'enfants-soldats au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », Jordan Institute of Diplomacy, .
  12. « Chroniques d'un Iran interdit - Un film de Manon Loizeau », sur arte.tv via Wikiwix (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • .