Av HaRahamimAv Harahamim (hébreu : אב הרחמים « Père de Miséricorde ») est une prière juive composée à la mémoire et glorification des victimes juives des croisades, mortes en sanctifiant le Nom divin. Historique de la prièreLe , le pape Urbain II lance l’appel de Clermont qui déclenche la première Croisade. Nombre de groupes armés se forment mais tous n’atteignent pas Jérusalem et préfèrent pourfendre les « infidèles » à leur portée. Les Juifs sont non seulement tenus pour responsables de la crucifixion, ils auraient été à l’instigation du refus des Seljoukides de laisser les chrétiens se rendre en pèlerinage. Une rumeur prétend que Godefroy de Bouillon aurait « juré de ne pas partir en Croisade avant de venger le sang du Christ, de sorte qu’il ne restera pas [de Juifs] en vie derrière lui »[1]. Les communautés de la vallée du Rhin, dont les grands centres juifs de Worms, Spire et Mayence, sont les premières et les plus sévèrement touchées. Les communautés du nord de la France sont frappées à leur tour ainsi qu’au cours de la seconde Croisade. Les massacres des Juifs au cours des Croisades laissent une trace profonde et durable dans l’esprit des contemporains et de leurs descendants, donnant notamment lieu aux chroniques de Salomon bar Siméon et Eliézer bar Nathan, au Yizker Buch d’Ephraïm de Bonn, à l’une des plus célèbres décisions de Guershom de Mayence ainsi qu’à de nombreuses selihot (pièces liturgiques pénitentielles), kinot (élégies lues pour la plupart le 9 av), et à la prière Av HaRahamim. Av Harahamim semble avoir été rédigée au moment des faits ou très peu après. Le texte porte en effet dans sa première version une supplique « qu’Il venge de nos jours sous nos yeux le sang de Ses serviteurs versé » ; les mots de nos jours sous nos yeux seront ultérieurement omis. Texte de la prière
Place de Av HaRahamim dans le riteAv HaRahamim se trouve dans tous les siddourim ashkénazes orthodoxes et est récitée hebdomadairement lors de l'office du Shabbat, avant de rentrer le Sefer Torah dans l’Aron hakodesh et de commencer l'office de Moussaf. On ne le récite pas aux shabbat précédant la néoménie, à l'exception de ceux des mois d’iyar et sivan, ni aux shabbat des quatre parashiot (Shekalim, Zakhor, Para et Parashat HaHodesh). Selon le rite juif allemand, on ne récite Av HaRahamim qu'au shabbat précédant Shavouot et à celui précédant Tisha BeAv. L'office de Yizkor, qui se tient quatre fois par an, se termine par Av Harahamim, afin de prier pour les âmes de tous les martyrs Juifs. Notes et références
Voir aussiArticles connexesBibliographie
|