Augustin Nicolas Gilbert[2] est un médecin français né le à Buzancy et mort le à Paris 8e. Spécialiste des maladies du foie, il décrit la maladie ou syndrome de Gilbert.
Il obtient son doctorat en médecine en 1886. Médecin du Bureau central[4] en 1888, agrégé en 1889, il est médecin des hôpitaux en 1894, d'abord à l'hôpital Tenon, puis à l'hôpital Broussais[3].
En 1902, il est nommé professeur de thérapeutique en remplacement de Louis Landouzy, et, en 1910, professeur de clinique médicale à l'hôtel-Dieu, succédant à Georges Dieulafoy.
Très méthodique, cherchant sans cesse la clarté et la précision, il est affectueusement surnommé « l'homme-plan » par ses étudiants[5].
Il exerce aussi la médecine privée, rue de Rome à Paris. Il fonde en 1911 la revue Paris médical : la semaine du clinicien[6]. Il était resté célibataire[3].
En 1901, avec Pierre Lereboullet (1874-1944), il décrit la cholémie simple familiale[8], connue depuis sous le nom de maladie (ou syndrome) de Gilbert[9], sauf dans les pays germanophones, où elle est appelée maladie de Meulengracht.
En 1903, avec Maurice Herscher (1873-1950), il étudie les pigments biliaires contenus dans le sérum de patients atteints de jaunisse. Il établit que ces pigments proviennent de la dégradation de l'hémoglobine[3].
En collaboration avec Alphonse Marie Baudoin (1876-1957), il met au point le test de l'hyperglycémie provoquée qui permet un diagnostic plus précis et plus précoce du diabète sucré[3].
« Préface », dans A. Sécheret et le Dr G. Sécheret, Hygiène et tuberculose : étude sociologique, à l'usage des instituteurs et institutrices, des médecins, des architectes, des maires, des délégués cantonaux, des organisateurs de cours d'adultes, d'œuvres post-scolaires, etc.
En collaboration
Avec Paul Brouardel et Joseph Girode, Traité de médecine et de thérapeutique, 10 volumes, Paris, P. Baillière, 1895-1902.
Avec J. et P. Castaigne Lereboullet, « De l'ictère familial — Contribution à l'étude du diabète biliaire », dans Bulletin de la Société des médecins des hôpitaux de Paris, 1900, 17: 948-959.
Avec Jean-Alfred Fournier (1832-1914), Bibliothèque rouge de l'étudiant en médecine.
Avec Pierre Lereboullet, « La cholémie simple familiale », dans Semaine médicale, Paris, 1901, 11: 241.
Avec Paul-Émile Garnier (1848-1905), nouvelle édition du Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie et des sciences qui s'y rapportent d'Émile Littré.
Bibliographie
« Notices nécrologiques sur M. le Professeur Gilbert (M. le professeur Gley, Professeur au Collège de France, président de l'Académie de Médecine) pour l'inauguration du monument élevé à la mémoire de A. Gilbert », 3 mars 1928.
J. Noir, « M. le Pr A. Gilbert, professeur de thérapeutique à la Faculté de médecine de Paris », dans Le progrès médical : journal de médecine, de chirurgie et de pharmacie, 1902, série 03,
Maurice Villaret, « A. Gilbert », dans La Presse médicale, 1927, N°22, p. 347-348.
Compléments
Éponymie
Adénocancer de Gilbert : cancer du foie sur cirrhose.
Cirrhose de Hanot et Gilbert : cirrhose hypertrophique alcoolique.
Maladie de Gilbert ou cholémie familiale : ictère intermittent bénin ; syndrome de Gilbert-Lereboullet.
Signe de Gilbert : augmentation des urines durant le jeûne dans la cirrhose hépatique[11].
↑ abcd et eFrançoise Huguet, Les professeurs de la faculté de médecine de Paris, dictionnaire biographique 1794-1939, Paris, INRP-CNRS, , 753 p. (ISBN978-2-222-04527-4), p. 202-203.
↑Le Bureau central des hôpitaux de Paris, situé à l'hôtel-Dieu, était un organe centralisateur des hôpitaux, composé de 20 médecins, 15 chirurgiens et 3 accoucheurs, recrutés par concours, jouant un rôle d'orientation des patients vers divers hôpitaux. Cette fonction servait aussi de « réserve d'attente » pour ceux qui allaient être médecins titulaires d'un hôpital en particulier. « Hôtel Dieu de Paris ».
↑Ce syndrome d'hypotension sus-hépatique se caractérisait par une hypotension artérielle, avec petit cœur, tachycardie et oligurie. A. Manuila, Dictionnaire français de médecine et de biologie, t. III, , p. 834. Il semble n'avoir qu'un intérêt historique, ce syndrome n'étant plus mentionné dans les dictionnaires médicaux plus récents.