Le néo-classicisme en architecture résulte du regain d'intérêt pour les formes architecturales de l'antiquité gréco-romaine suscité par les fouilles des sites de Pompéi et Herculanum au XVIIIe siècle.
Sa propagation en Europe fut favorisée par :
les écrits de Johann Joachim Winckelmann qui peut être considéré comme le fondateur de l’histoire de l'art et de l’archéologie en tant que disciplines modernes;
la pratique du « Grand Tour », un long voyage effectué par les jeunes gens des plus hautes classes de la société européenne qui eut pour effet de mettre en contact la haute société de l'Europe du Nord avec l’art antique;
le séjour en Italie effectué par nombre de jeunes artistes et architectes.
Diffusion du style néo-classique dans les Pays-Bas autrichiens
Cette diffusion fut notamment favorisée par le séjour effectué en Italie de 1754 à 1757 par l'architecte Laurent-Benoît Dewez, élève de l'architecte Luigi Vanvitelli. Le château de Seneffe, conçu en 1760 par Dewez pour l'homme d'affaires Julien Depestre, constitue, de par ses influences palladienne et française une œuvre annonçant le triomphe prochain du néoclassicisme sur le style rocaille également hérité de l'influence française[1].
Si le style néo-classique est appelé « style Louis XVI » en France, celui qui s'est développé dans les Pays-Bas autrichiens est parfois appelé « style thérésien », en référence à l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche.
Phases
Dans les sections suivantes, les architectes sont classés en fonction du début de leur production architecturale néo-classique.
Nous renvoyons aux articles détaillés pour les sources et références.
La période française étant une période de troubles et de guerres, on ne s'étonnera pas du peu de réalisations néo-classiques effectuées entre 1792 et 1815.
On peut cependant citer quelques architectes de cette époque, assez peu connus, il est vrai :
Achèvement du palais des Académies (1825-1828), plans du Jardin Botanique (1826, chantier dirigé par Pierre-François Gineste, puis repris par Suys en 1842)
(voir plus loin pour les édifices postérieurs à 1830)
Église Saint-Martin de Melle (1841), orangerie de l'école d'horticulture de Melle, église Saint-Adrien d'Adegem (1843-1844), théâtre Minard à Gand (1847)
Le roi Léopold II (1865-1909) fut un grand bâtisseur, qui couvrit le pays de bâtiments d'envergure destinés à asseoir le prestige de la monarchie.
Cependant, sous son règne, l'éclectisme, apparu avec Poelaert sous Léopold Ier, triomphe sous toutes ses formes : néoroman, néogothique, néorenaissance, néobaroque…
Le néo-classicisme sous Léopold II n'échappe pas à cette tendance et se teinte d'éclectisme. Certains édifices de cette époque, comme le Palais de la Bourse de Bruxelles ou le Palais de justice de Bruxelles, sont ouvertement éclectiques, d'autres, cités ci-dessous, peuvent être globalement considérés comme néo-classiques, sans être cependant exempts de cette surcharge décorative qui caractérise l'éclectisme.
On notera que les édifices commandités par Léopold II sont frappés de son monogramme, constitué de deux lettres L disposées symétriquement
1867 Henri Beyaert(architecte principalement éclectique)
Cité Fontainas (avec l'architecte Trappeniers, 1867), réédification de la Chambre (1883-1886)
Plan du Quartier des Squares (1875), transformation du théâtre de la Monnaie (1876), palais du Cinquantenaire : colonnades (1880), halles nord et nord-est (1880, musée de l'armée et musée de l'air), halle sud-est ou « palais du Peuple » (1888, actuel musée Autoworld), agrandissement de la salle de séance du Sénat (1903)
À Bruxelles, il ne doit sa survie qu'aux prescrits urbanistiques régissant la construction d'immeubles dans les environs du parc de Bruxelles, ainsi qu'à la volonté de préserver l'unité stylistique de ce quartier.
1920 Oscar Van de Voorde
Belgische Bank van de Arbeid (1920, Gand, Voldersstraat no 1)
Durant l'entre-deux-guerres se développe dans de nombreux pays européens un type d'architecture officielle consistant en une variante monumentale de l'architecture néo-classique.
NB : nous donnons ici 1959 comme date de fin de l'architecture monumentale classicisante en Belgique et non 1969, car la dernière réalisation de ce style date de 1959, 1969 n'étant que la date de fin de l'énorme chantier de la Bibliothèque royale Albert Ier.
Postmodernisme (après 1980)
À la fin du XXe siècle, le néo-classicisme réapparaît sous une forme revisitée et épurée qui s'inscrit dans le courant du Postmodernisme.
Ce néo-classicisme postmoderne est fortement utilisé pour la construction de bureaux et de complexes de bureaux appelés « Office Parks ».
« Office Park Rozendal » (Terhulpsesteenweg 6, Albert I-laan 2, Hoeilaart)
1995 Jacques Cuisinier
Hôtel Méridien (1995, Bruxelles, Carrefour de l'Europe, face à la gare centrale)
1996 « Roosevelt Office Park » (avenue Roosevelt 104 à Genval)
Notes et références
↑ a et bRolf Toman, Néoclassicisme et romantisme, Potsdam, h.f.ullmann, , p. 150
↑La reconstruction de la collégiale Saint-Jean-en-l'isle de Liège, après 1754, est l'œuvre de l'architecte italien Gaetano Matteo Pisoni, même si Renoz s'est chargé de la mise en œuvre; qui plus est, la production de Pisoni n'est pas néo-classique, mais résulte plutôt d'un mélange de baroque et de classicisme : on ne peut donc pas faire remonter le début de la production néo-classique de Renoz à 1754.