Amadou Haya Sanogo

	Amadou Sanogo
	; Amadou Haya Sanogo lors de son procès en décembre 2016
Fonctions
Président du Comité militaire de suivi de la réforme des Forces de défense
	13 février – 28 août 2013; (6 mois et 15 jours)
Président	Dioncounda Traoré (intérim)
Président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État
Chef de l'État	Lui-même; Dioncounda Traoré
Chef de l'État de la République du Mali; (de facto)
	22 mars – 12 avril 2012; (21 jours)
Prédécesseur	Amadou Toumani Touré; (président de la République)
Successeur	Dioncounda Traoré; (président de la République, intérim); Ibrahim Boubacar Keïta; (président de la République)
Biographie
Nom de naissance	Amadou Haya Sanogo
Date de naissance	1972 (51-52 ans)
Lieu de naissance	Ségou
Nationalité	malienne
Parti politique	Indépendant
Profession	Officier
Religion	Islam
	Chefs d'État maliens
	modifier

Amadou Haya Sanogo (^Écouter), est un militaire et homme d'État malien né en 1972^[1]. Il prend la tête du coup d'État du 22 mars 2012 fomenté contre le président Amadou Toumani Touré.

Biographie

Origines et formation

Amadou Haya Sanogo est né à Ségou en 1972, dans une famille de sept enfants. C'est à Ségou qu'il passe ses premières années avant d'intégrer le Prytanée militaire de Kati. Il reçoit une formation militaire approfondie aux États-Unis entre 2004 et 2010, tout d'abord dans une base de l'Armée de l'air à Lackland au Texas, puis une formation d'officier du renseignement à Fort-Wachica en Arizona, enfin d'août 2010 à décembre 2010 dans le cours de formation des officiers d'infanterie de l'Armée de terre à Fort Benning en Géorgie^[2].

Coup d’État de 2012

Capitaine de l'armée malienne et professeur d'anglais au Prytanée militaire de Kati^[3], à la suite du coup d'état du 22 mars 2012, il s'empare du pouvoir et devient président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE)^[4] devenant chef de l'État selon les termes de l'ordonnance n^o 0001 du CNRDRE portant Acte fondamental de l’État du Mali du 26 mars 2012^[5].

Ses premières mesures ont été de suspendre les institutions ainsi que la Constitution, d'établir un couvre-feu et de fermer les frontières. Le 1^er avril 2012 cependant, il annonce le rétablissement de la Constitution malienne de 1992 et des institutions, conséquence de la pression internationale et de l'avancée des rebelles au nord-est du Mali. Néanmoins, il précise que le CNRDRE demeure l'autorité suprême du pays.

Une médiation est menée avec les putschistes du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État sous l'égide de la Cédéao et du Burkina Faso, aboutissant à un accord le 6 avril 2012. Le capitaine Sanogo est donc contraint par les pressions internationales à rétablir les institutions démocratiques qui prévoient que l'intérim de la présidence de la République revienne au président de l'Assemblée nationale (Dioncounda Traoré) et remet le pouvoir aux civils, le 12 avril 2012, à la suite de démission de l'ex-président de la République Amadou Toumani Touré, survenue le 8 avril. Amadou Haya Sanogo sera donc resté 20 jours chef de l'État malien de facto. Pendant cette période, le MNLA a conquis militairement l'entière moitié nord du Mali et déclaré l'indépendance de l'Azawad.

Transition

Il demeure, après sa remise du pouvoir, une autorité puissante dirigeant une importante partie de l'armée, recevant personnalités politiques et journalistes à Kati. Le CNRDRE procède à des arrestations d'anciens militaires et d'hommes politiques dans la semaine du 16 avril et le 17 avril, Amadou Sanogo intervient à la télévision d'État pour annoncer le bilan des opérations judiciaires en cours. Il semble alors que la junte n'a laissé qu'en apparence le pouvoir et demeure bel et bien la véritable autorité du pays. Les affaires les plus importantes de l'État semblent être étudiées par le capitaine Sanogo sans consultation du pouvoir politique en place. Certains l'accusent de violer l'ordre constitutionnel, de s’immiscer dans des affaires qui ne sont pas du domaine de sa compétence et de dérive dictatoriale. Il est investi président du « Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité » par Dioncounda Traoré, le 13 février 2013^[6]. Il reste à ce poste jusqu'au 28 août 2013^[7].

À la suite d'une décision de la CEDEAO, il n'est plus considéré comme chef d'État intérimaire du Mali.

Quelques jours après le second tour de l'élection présidentielle de 2013, il est promu au grade de général de corps d'armée par décision du Conseil des Ministres du 14 août 2013^[8].

Arrestation et procès

Le 27 novembre 2013, il est arrêté sur ordre du tribunal par le colonel Abass Dembélé et écroué à Bamako^[9]^,^[10]. Après un emprisonnement il est assigné à résidence dans une villa à 140 kilomètres au sud de Bamako dans l'attente de son procès^[11]. Celui-ci s'ouvre le 30 novembre 2016 à Sikasso^[12]. Sanogo comparaît avec 17 autres prévenus, inculpés pour l'exécution d'au moins 26 bérets rouges capturés après l'échec de leur tentative de contre-coup d'État à Kati et Soroma en 2012^[12]^,^[13]. Le procès est suspendu depuis le 8 décembre 2016^[14] mais la libération des accusés est refusée^[15].

Il est finalement mis en liberté provisoire le 28 janvier 2020^[16].

Le procès d'Amadou Haya Sanogo reprend le 25 février 2021 puis est reporté au 11 mars 2021. Sanogo, avec d'autres personnes, est poursuivi pour l’assassinat en 2012 de 21 militaires retrouvés dans une fosse commune près de Bamako^[17]^,^[18].

La cour d'assise abandonne les charges le 15 mars 2021 après un accord entre l'État et les familles des victimes^[19].

Notes et références

↑ (en) « Mali Coup : Amadou Haya Sanogo, Coup Leader, Says He Is Firmly In Control », sur The Huffington Post (consulté le 15 septembre 2019)
↑ (en) Adam Nossiter, « Leaders of Mali’s Military Coup Seem to Have Uncertain Grasp on Power », sur The New-York Times.com, 23 mars 2012 (consulté le 15 septembre 2019)
↑ « Coup d’État au Mali: l'évolution de la situation en temps réel », sur rfi.fr, 22 mars 2012 (consulté le 15 septembre 2019)
↑ « Le capitaine (Amadou) Sanogo et des soldats mutins s’emparent du pouvoir au Mali »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}
↑ s:Constitution du Mali du 26 mars 2012
↑ Christophe Châtelot, « Au Mali, l'encombrant capitaine Sanogo reste au centre du jeu », Le Monde, n^o 21174,‎ 15 février 2013 (lire en ligne)
↑ « Le gouvernement dissout le Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité - Bamada.net », sur bamada.net (consulté le 28 septembre 2020).
↑ « Mali : le capitaine Sanogo, auteur du putsch de 2012, promu général », Le Monde,‎ 14 août 2013 (lire en ligne)
↑ « Le général Amadou Sanogo, auteur du putsch de 2012, arrêté à Bamako », sur France 24, 27 novembre 2013 (consulté le 15 septembre 2019)
↑ K. Théta, M. Fofana et B. Segbedji, « Comment et par qui le Général Amadou Haya Sanogo a été arrêté ? : un témoin raconte », L'Indépendant,‎ 3 décembre 2013 (lire en ligne)
↑ Mali: que devient Amadou Sanogo, le meneur du coup d’État du 22 mars 2012?, RFI, 24 mars 2016.
↑ ^{a et b} « Mali: le procès d'Amadou Haya Sanogo s’ouvre ce mercredi », RFI, 30 novembre 2016 (consulté le 15 septembre 2019)
↑ « Mali: deux fosses communes découvertes aux environs de Kati », RFI, 24 février 2014 (consulté le 15 septembre 2019)
↑ Rémi Carayol, « Mali : après de multiples suspensions, le procès Sanogo est renvoyé à 2017 », Jeune Afrique, 8 décembre 2016 (consulté le 15 septembre 2019)
↑ « Mali: le procès de l'ex-putschiste Amadou Haya Sanogo se fait toujours attendre », RFI, 26 janvier 2018 (consulté le 15 septembre 2019)
↑ « Au Mali, le général Amadou Sanogo mis en liberté provisoire », Le Monde,‎ 28 janvier 2020 (lire en ligne)
↑ « Mali: le procès du général Sanogo reporté au 11 mars », Radio France internationale,‎ 25 février 2021 (lire en ligne)
↑ « Procès Sanogo au Mali : ce que prévoit l’accord entre le gouvernement et les parties civiles », Jeune Afrique,‎ 26 février 2021 (lire en ligne)
↑ « Au Mali, la justice enterre le procès de l’ex-putschiste Amadou Sanogo », sur Le Monde.fr, Le Monde, 15 mars 2021 (ISSN 1950-6244, consulté le 29 mai 2021).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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[1] (en) « Mali Coup : Amadou Haya Sanogo, Coup Leader, Says He Is Firmly In Control », sur The Huffington Post (consulté le 15 septembre 2019)

[2] (en) Adam Nossiter, « Leaders of Mali’s Military Coup Seem to Have Uncertain Grasp on Power », sur The New-York Times.com, 23 mars 2012 (consulté le 15 septembre 2019)

[test-3] « Coup d’État au Mali: l'évolution de la situation en temps réel », sur rfi.fr, 22 mars 2012 (consulté le 15 septembre 2019)

[4] « Le capitaine (Amadou) Sanogo et des soldats mutins s’emparent du pouvoir au Mali »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}

[5] s:Constitution du Mali du 26 mars 2012

[6] Christophe Châtelot, « Au Mali, l'encombrant capitaine Sanogo reste au centre du jeu », Le Monde, n^o 21174,‎ 15 février 2013 (lire en ligne)

[7] « Le gouvernement dissout le Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité - Bamada.net », sur bamada.net (consulté le 28 septembre 2020).

[8] « Mali : le capitaine Sanogo, auteur du putsch de 2012, promu général », Le Monde,‎ 14 août 2013 (lire en ligne)

[9] « Le général Amadou Sanogo, auteur du putsch de 2012, arrêté à Bamako », sur France 24, 27 novembre 2013 (consulté le 15 septembre 2019)

[Sanogo-10] K. Théta, M. Fofana et B. Segbedji, « Comment et par qui le Général Amadou Haya Sanogo a été arrêté ? : un témoin raconte », L'Indépendant,‎ 3 décembre 2013 (lire en ligne)

[11] Mali: que devient Amadou Sanogo, le meneur du coup d’État du 22 mars 2012?, RFI, 24 mars 2016.

[RFI301116-12] {a et b} « Mali: le procès d'Amadou Haya Sanogo s’ouvre ce mercredi », RFI, 30 novembre 2016 (consulté le 15 septembre 2019)

[13] « Mali: deux fosses communes découvertes aux environs de Kati », RFI, 24 février 2014 (consulté le 15 septembre 2019)

[14] Rémi Carayol, « Mali : après de multiples suspensions, le procès Sanogo est renvoyé à 2017 », Jeune Afrique, 8 décembre 2016 (consulté le 15 septembre 2019)

[15] « Mali: le procès de l'ex-putschiste Amadou Haya Sanogo se fait toujours attendre », RFI, 26 janvier 2018 (consulté le 15 septembre 2019)

[16] « Au Mali, le général Amadou Sanogo mis en liberté provisoire », Le Monde,‎ 28 janvier 2020 (lire en ligne)

[17] « Mali: le procès du général Sanogo reporté au 11 mars », Radio France internationale,‎ 25 février 2021 (lire en ligne)

[18] « Procès Sanogo au Mali : ce que prévoit l’accord entre le gouvernement et les parties civiles », Jeune Afrique,‎ 26 février 2021 (lire en ligne)

[19] « Au Mali, la justice enterre le procès de l’ex-putschiste Amadou Sanogo », sur Le Monde.fr, Le Monde, 15 mars 2021 (ISSN 1950-6244, consulté le 29 mai 2021).

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Biographie

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Coup d’État de 2012

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