Alain JakubowiczAlain Jakubowicz
Alain Jakubowicz est un avocat français né le à Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise. Il a été le président de la Licra du au . BiographieLes parents d'Alain Jakubowicz, venant de Pologne et d'Autriche, arrivent en France en 1933. Ils parviennent à Lyon où son père devient propriétaire d'une manufacture de fabrication de fuseaux[1]. Jusqu'à l'âge de 23 ans, il est engagé dans des « mouvements de jeunesse communautaires ».[réf. nécessaire] et sera notamment le moniteur en colonie de vacances d'Arno Klarsfeld[2]et de Cyril Hanouna[réf. nécessaire] au Centre culturel de vacances et de loisirs (CCVL) ; il y est surnommé « Jaku »[2]. Après des études de droit à l'université Jean Moulin Lyon III[3], il effectue sa prestation de serment d'avocat le [4]. Il est associé fondateur du cabinet Jakubowicz & Mallet-Guy associés à Lyon[5] dont les activités dominantes concernent le droit commercial, le droit pénal des affaires, l'arbitrage, le droit de la presse, et le devoir de mémoire pour la Shoah. Carrière d'avocatEn tant qu'avocat, il est engagé aux côtés du Consistoire israélite de France pour les procès Klaus Barbie, Paul Touvier et Maurice Papon. Il est également l'avocat des familles des victimes au procès de la catastrophe du tunnel du Mont Blanc (2005), celui des familles des victimes de la catastrophe du vol Rio-Paris AF 447 (2009), et celui de Karim Benzema dans l'affaire de chantage présumé à la sextape de Mathieu Valbuena (2015). En 2018, il défend le maire de Dakar, Khalifa Sall[6]. Les affaires Barbie, Touvier et PaponAux côtés de plusieurs avocats au nombre desquels Roland Dumas, Yves Jouffa et Serge Klarsfeld, il participe, au nom du Consistoire israélite de France, au procès de Klaus Barbie pour crimes contre l'humanité en 1987 devant la cour d'assises du Rhône, à Lyon. En 1994, il participe au procès de Paul Touvier. C'est le premier procès retenant le chef d'inculpation de crime contre l'humanité pour un collaborateur français. Il publie en 1995 avec René Raffin, journaliste au quotidien Le Progrès, l'ouvrage Touvier, histoire du procès[7]. Il retrouve ses confrères pour le procès de Maurice Papon, en 1997, devant la cour d'assises de la Gironde en 1997 à Bordeaux. L'affaire Nordahl LelandaisEn , Alain Jakubowicz devient le principal avocat de Nordahl Lelandais, suspect appréhendé par la gendarmerie dans l'affaire Maëlys et Arthur Noyer[8]. Le , la cour d'assises de l’Isère reconnaît Nordahl Lelandais coupable de l’enlèvement et du meurtre de Maëlys de Araujo. Il est condamné à la peine maximale : réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. Carrière politiqueIl est adjoint au maire de Lyon Michel Noir en tant que délégué aux droits de l'homme de 1989 à 1995[1],[9]. En tant qu'adjoint au maire, il vote une subvention municipale de 1,592 million de francs au nouveau parti de Michel Noir, Nouvelle Démocratie[10]. Cette subvention permet au parti de régler ses honoraires d'avocat pour un montant de 439 168 francs[11]. Ce fait qui, selon le parquet général de Lyon, « caractérise le paiement d'une dépense strictement personnelle au moyen d'un compte alimenté notamment par des fonds politiques », lui est reproché lors du procès de Michel Noir[12],[13]. Prises de positionIl est en faveur du droit de vote des étrangers ; France-Soir note, en , qu'il a « le cœur à gauche ». En 2015, en tant que président de la Licra, il demande que le quartier de La Négresse à Biarritz soit rebaptisé. Le scandale est venu d'une banderole annonçant les « fêtes de la Négresse » et arborant le dessin stéréotypé d'une femme noire. Le maire de Biarritz Michel Veunac (MoDem) rejette la demande[14]. En 2017 et 2022, il appelle à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, face à Marine Le Pen[15],[16]. Engagements associatifs
Vie privéeMarié depuis 1977 à Gabrielle Edelstein, il a trois enfants. Il fréquente la grande synagogue de Lyon, orthodoxe, mais considère que c'est « par atavisme », car il se sent « juif sans Dieu » et plus proche du judaïsme libéral[1]. ControversesEn , dénonçant l'utilisation du concept d'« islamophobie », le community manager de la Licra envoie des tweets en langage « petit nègre » : « Islamophobie vise la religion, pas les personnes, judéophobie vise le judaïsme ET les juifs. Toi comprendre l’ambiguïté ? », langage dont, selon Dom Bochel Guégan de L'Obs, « la connotation raciste (le comble pour la Licra) n'est plus à démontrer, marque d'un profond mépris à l'encontre du destinataire du message »[18]. Le tweet ayant été envoyé par le community manager de la Licra, Alain Jakubowicz a par la suite présenté ses excuses au nom de l'association[19]. En , à la suite de propos d'Alain Jakubowicz qu'elle juge transphobe et « infamant pour les personnes trans », l'association Act Up saisit le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Critiquant la parité hommes-femmes dans le gouvernement, Alain Jakubowicz avait affirmé sur CNews : « Commençons d'ailleurs à mettre un nombre pair, si on veut avoir une égalité totale entre hommes et femmes. Avec 15 ministres, ça va être difficile, à moins que peut-être on ait un transgenre, ou je ne sais quoi. On est vraiment dans le délire ». Le , le CSA a considéré « qu'en dépit de la grande maladresse des propos » du président de la Licra, « aucun encouragement à des comportements discriminatoires n'était caractérisé »[20]. En , il fait l'objet d'une nouvelle polémique après des propos qualifiant l'islamophobie d'« imposture » à combattre[21]. En 2017, la participation de la Licra en tant que partie civile au procès de Georges Bensoussan, incomprise par une partie des militants, provoque des réactions qui conduisent à la fin de la présidence d'Alain Jakubowicz, remplacé par Mario Stasi. Selon Le Canard enchaîné, il fait l'objet d'une enquête préliminaire pour « manquement à l'obligation déclarative » car il n'aurait pas fourni de déclaration d'intérêt et de patrimoine à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique lors de sa nomination, en 2018, à la CNCDH[22]. Décorations
Publications
Notes et références
Liens externes
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