Réalisateur et artiste multimédias, Alain Escalle suit des études en Arts appliqués à Nîmes puis en Cinéma à Toulouse et à Rennes. Assistant réalisateur et story-boarder de 1990 à 1993, il découvre en 1991, l'univers naissant de l'image numérique, alors qu'il travaille pendant quelques semaines comme assistant sur les effets visuels d'un court métrage dansé "M or Man, Music and Mozart" du réalisateur anglais Peter Greenaway. L'univers artistique du réalisateur anglais sera déterminant dans son approche future des métiers du digital. Une ouverture soudaine vers les mondes numériques. Il enchaine très vite la réalisation des projets de recherches personnelles, puis un an plus tard suivront des collaborations vers le Japon, ou l'Allemagne, l'Angleterre et le Canada, alors en demande d'une touche dite française (French Touch).
Après Mirage illimité (œuvre co-réalisée avec Maurice Benayoun et récompensée par un prix Pixel INAImagina à Monaco en 1992), et une installation vidéo intitulée Le radeau de la Méduse (exposée au Palais de Tokyo en 1993), il réalise un premier court-métrage D'après le naufrage (Prix pixel INAImagina 1994, catégorie Art, Prix SCAM 1994 de l'œuvre numérique).
Ses différents voyages l'entraînent au Japon durant sept années. Quarante séjours qui lui permettront de réaliser en 2001 le court métrage: Le conte du monde flottant. Ce film est une vision poétique du Japon autour du bombardement d'Hiroshima. Grand Prix Imagina 2002 (ce film de court métrage remporte le Grand Prix devant Shrek, Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain). Présélection César du cinéma 2003, prime à la qualité CNC (Centre national de la cinématographie, prix SCAM 2002 de l'œuvre numérique qui récompense par la même occasion l'ensemble de son travail. Le film se verra ensuite intégré à un programme sur pellicule nommé Regard numérique regroupant tous ses courts-métrages.
L'année 2004 sera celle d'une première incursion dans l'univers du spectacle vivant avec Rock de chambre un concert de Jean-Philippe Goude, présenté à Rennes durant le Festival Les Tombées de la Nuit au Théâtre de l'Air Libre, puis au Théâtre national de Bretagne et en tournée au Café de la danse à Paris.
S'il collabore au monde de la publicité depuis ses débuts, c'est en 2004 qu'il réalise la campagne internationale pour le parfum Miracle de Lancôme avec l'actrice Diane Kruger puis l'année suivante Manga maker, l'alchimiste du parfum pour le lancement du parfum du couturier Jean-Paul Gaultier, Gaultier Puissance2.
En 2006, nouvelle collaboration dans le monde du spectacle vivant avec la chanteuse Mylène Farmer qui lui propose de réaliser les projections géantes tout au long de la série des concerts au Palais omnisports de Paris-Bercy et de faire la première partie de ses spectacles Avant que l'ombre... À Bercy en présentant son film Le conte du monde flottant devant près 200 000 spectateurs pendant treize jours. Leur collaboration se poursuivra par la suite avec la tournée 2009 de la chanteuse qui se terminera par des shows au Stade de France et en Belgique au Stade Roi Baudouin et par la réalisation du clip musical C'est dans l'air diffusé le et en le clip musical de la chanson Leila sur une musique du groupe Archive, composée par Darius Keeler.
En 2006, un long travail de création et de recherche se finalise en 2013 pour aboutir au film Le livre des morts, un film onirique sur les fantômes de l’histoire humaine et la Shoah. Une mémoire fragmentée. Moyen métrage poétique diffusé en avant première sur la chaine Arte (). Un parcours imaginaire sur la thématique des camps d’exterminations durant la seconde guerre mondiale (Sélection officielle Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand 2013, Best Experiemental Film Award au Festival international du court métrage de Busan).
Il fonde en 2008, le Studio AE (Studio Alain Escalle) un lieu de création, de développement et de recherches d'images numériques. Le studio de création déménage sa structure en 2015 vers le sud de la France dans les Pyrénées-Orientales.
Alain Escalle se retire en 2013 d'une carrière commerciale et se concentre sur une œuvre personnelle de courts métrages oscillant entre narrations et expérimentations libres. Il développe un travail de recherche visuelle parcourant l’histoire du monde et celle des Arts, comme NTT Data, Dali's World autour du monde du peintre Salvador Dali et plus récemment en 2015 avec son Da Vinci Project autour de l’œuvre de Léonard de Vinci et de la renaissance.
Avec Final Gathering en 2016, il entame un diptyque sur le thème du deuil. Un court métrage dansé intitulé Etreintes, réalisé en 2020, vient clore ce cycle. Il en signe la réalisation, l'animation, le scénario et pour la première fois compose la bande originale musicale ainsi que la chorégraphie.
À la suite du suicide de sa mère en 2015 par pendaison et des multiples maladies mentales du père décédé en 2022, Alain Escalle suspends sa carrière commerciale. Il se bat actuellement pour la maladie mentale et contre les manquements du milieu psychiatrique en France, et particuliairement en Occitanie. Accompagnement défaillant des familles dans la maladie mentale (dans les Pyrénées-Orientales). Il travaille et développe aujourd'hui un nouveau projet de film de moyen métrage. Le titre est à ce jour inconnu.
Filmographie
1992 : Mirage illimité (habillage, prix Imagina 1992)
1993 : Le Radeau de la Méduse (installation vidéo, Palais de Tokyo)