Au Café du Palais (anciennement le Café de Flore), l'établissement que gèrent ses parents à Sarlat, Alain Carrier rencontre plusieurs personnalités, tels que Paul Éluard, Georges Simenon, Henry Miller et André Malraux[2],[3]. Un autre des clients de l'estaminet, Marius Rossillon, affichiste connu sous le nom de O'Galop, remarque un jour que le jeune Alain est en train de dessiner une étiquette représentant une « demi-coquille de noix sur un pied, formant un verre », destinée à illustrer les bouteilles de vin de noix de sa grand-mère et dit à son père : « il sera affichiste ! »[5]. Quelques années après leur rencontre, André Malraux lui passe commande de portraits de Charles de Gaulle ; Alain Carrier dessine alors ce dernier sans jamais l'avoir rencontré[4].
En 1970, son affiche représentant un canard au long cou pour la société Delpeyrat lui vaut de recevoir la médaille d'or du Grand Prix Martini de la plus belle affiche[7].
Après avoir pris sa retraite en 1984, Alain Carrier revient vivre à Sarlat-la-Canéda[4]. Il meurt à Sainte-Alvère le , à l'âge de 96 ans[8]. La ville de Sarlat-la-Canéda lui rendra hommage en projetant ses principales œuvres au centre culturel de la commune[9]. Le maire de la ville, Jean-Jacques de Peretti, salue « le trait de plume et de crayon assez extraordinaire » d'Alain Carrier[9].
Le 16 octobre 2021, 141 lots d'affiches, dessins, croquis et peintures issus de son fonds d'atelier sont vendus à Sarlat[10].
Œuvre
Les œuvres les plus engagées d'Alain Carrier, surnommé le « roi de l'affiche », restent celles consacrées aux droits de l'homme, notamment celles de la campagne d'Amnesty International en 1980[4],[11]. Charlotte Jousserand de France Bleu Périgord évoque un « artiste discret [dont] les affiches sont connues à travers le monde »[11].
L'affiche d'Alain Carrier réalisée en 1980 avec la citation de Victor Hugo (« On ne bâillonne pas la lumière ») est un des sujets du baccalauréat de français en 1999[11]. Cette même année, le nom d'Alain Carrier entre dans le dictionnaire Grand Larousse encyclopédique[3]. En 2006, l'association des Amis d'Alain Carrier est créée pour préserver son œuvre[3].
↑ a et b« Décès d'Alain Carrier », sur Centre Départemental de la Mémoire Résistance et Déportation de la Dordogne, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Romain Bondonneau (préf. Alain Weill), Alain Carrier : dessinateur et affichiste, Éditions du Ruisseau, coll. « Sédiments : les grands cahiers Périgord patrimoines » (no 6), , 96 p. (ISBN9782955363942)
Guy Penaud, Dictionnaire biographique du Périgord, Périgueux, éditions Fanlac, , 964 p. (ISBN2-86577-214-4), p. 200.