Air LibertéAir Liberté
Air Liberté (code IATA : VD puis IJ, code OACI : LIB, callsign Air Liberté) est une compagnie aérienne française créée en 1987 et mise en sommeil après la cession intervenue le au profit de AOM French Airlines. Histoire1987 – 19961987 – 1991 : Création et changement de modèleAir Liberté est fondée en par Lotfi Belhassine avec, comme principal actionnaire, le voyagiste Club Aquarius, le réseau était composé d'une quarantaine de dessertes, exploitées pour la plupart depuis sa base à l'aéroport de Paris-Orly. La compagnie exploitait notamment la seule ligne long-courrier au départ de province entre Toulouse-Blagnac et La Réunion au moyen d'un McDonnell Douglas DC-10-30 de 329 sièges, une ligne devenue déficitaire et fermée en 2001 à la suite de la fusion avec AOM. En 1991, Air Liberté commence à opérer des vols réguliers, l'arrêté du l'autorise en effet à ouvrir une ligne régulière vers la Réunion et deux lignes (au départ de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle) vers Rome et Montréal[1],[2]. L'autorisation d'opérer des vols réguliers est étendue vers l'ensemble des Antilles françaises par l'arrêté du [3]. 1994 – 1996 : Entrée sur le marché intérieur français et développement du long-courrierAir Liberté lance le une ligne entre Paris-Orly et Londres-Gatwick avec quatre liaisons hebdomadaires alors que sa demande de créneaux vers l'aéroport de Londres-Heathrow est refusée[4]. Air Liberté publie un bénéfice de 19,3 millions de francs pour l'exercice clos le sur un chiffre d'affaires total de 1,72 milliard de francs[5]. En 1995, Air Liberté brise le monopole d'Air Inter en se lançant dans une guerre des prix sur les lignes phares du réseau intérieur. La première ligne, Paris-Toulouse, ouvre en . Quelques mois plus tard Air Liberté acquiert les activités régulières d'Euralair et notamment ses précieux créneaux horaires à l'aéroport d'Orly. Lotfi Belhassine affiche alors des ambitions importantes, projetant d'ouvrir vingt-trois lignes intérieures dès 1996 (cinq seulement ouvriront finalement)[2]. L'activité long-courrier s'étend aussi en 1996, la compagnie reçoit le l'autorisation d'opérer deux lignes jusqu'au : Paris-Toronto et Bordeaux-New York. Le premier ministre et maire de Bordeaux de l'époque Alain Juppé aurait apporté son soutien à cette demande estimant notamment que le marché entre New York et Bordeaux était prometteur grâce aux professions viticoles de la région du Bordelais[6],[7]. 1996 – 1997 : Difficultés financièresTout au long de son existence, et à l'instar d'AOM, Air Liberté souffrira d'un manque de moyens avec notamment un premier dépôt de bilan en . C'est dans ce contexte que British Airways montre son intérêt pour le rachat de la compagnie en . Ce même mois, Air Liberté et TAT signent un accord commercial sur la ligne Paris-Toulouse qui, outre une harmonisation des grilles tarifaires entre les deux compagnies, permet aux passagers de voyager indifféremment sur l'un des 18 vols quotidiens offerts par l'une ou l'autre compagnie[8]. Un plan de continuation de l'activité est sélectionné par le tribunal de commerce de Créteil et entre en action en avec les premiers licenciements et la réduction de la flotte[9]. La compagnie réduit aussi fortement son programme de vol. Certaines lignes sont suspendues, comme la ligne Paris-Montpellier qui est ensuite rouverte le [10]. 1997 – 2001Rachat par British Airways en 1997 puis Swissair en 2000En 1997, British Airways rachète la compagnie à hauteur de 67 % avec son partenaire, la banque d'investissement Rivaud qui prend 28 %, et devient le deuxième transporteur en France avec 20 % du trafic. Marc Rochet, fraîchement débarqué d'AOM prend la présidence. Le le ciel français est ouvert à la concurrence. Le , la compagnie britannique vend Air Liberté au SAirGroup, maison mère de Swissair, mais la compagnie poursuivra malgré tout son irrémédiable déclin. Fusion avec AOM en 2001, second dépôt de bilan en juin 2001Le , sous l'impulsion du SAirGroup, Air Liberté fusionne avec AOM et Air Littoral en vue de créer le deuxième pôle aérien français, souhait de l'État français. La nouvelle compagnie prend le nom d'AOM-Air Liberté, mais le regroupement des deux compagnies s'avère difficile car elles gardent leur propre certificat de transport aérien. Les vols sont alors traités selon les destinations soit par le personnel AOM, soit par le personnel Air Liberté. Un scénario très compliqué qui n'arrange en rien la cohabitation entre les salariés des deux anciennes compagnies concurrentes. Pire encore, elle ne survit que grâce aux financements mensuels de la compagnie Swissair et, le , Marc Rochet ne souhaite plus investir dans AOM-Air Liberté. Un plan de restructuration est annoncé prévoyant la suppression de 1 000 à 1 500 personnes et les grèves s'accumulent. Puis le , un nouveau plan est annoncé pour tenter de sauver le Groupe Air Liberté et qui prévoit la suppression de 1 328 nouveaux postes et la fermeture de certaines lignes non rentables. Mais une nouvelle grève est organisée le , notamment à Orly. Deux jours plus tard, face à cette situation catastrophique, la direction des deux compagnies dépose le bilan puis le 19, le tribunal de commerce de Créteil ordonne une procédure de redressement judiciaire. Il autorise le groupe à poursuivre ses activités pendant trois mois, le temps de trouver un repreneur sérieux. le est actée la cession de l'activité. Reprise par le groupe HolcoAprès examen des différentes dossiers de reprise, le , le groupe HOLCO dirigé par Jean-Charles Corbet est retenu[11]. Le pilote d'Air France qui s'était fait remarquer pour avoir été le leader de la grève des pilotes de ligne de la compagnie nationale durant la Coupe du Monde de football en 1998, rachète la compagnie pour un euro symbolique. Dans cette opération, Swissair prend l'engagement de verser 1,3 milliard de francs à partir du mois d'août pour financer une restructuration qui se traduira par la suppression de 2 700 emplois sur les 4 600 et la fermeture de lignes déficitaires. Le , le groupe AOM-Air Liberté devient « Air Lib ». Mais dès le mois d'octobre, Swissair, elle-même en faillite, se trouve dans l’impossibilité d’effectuer la totalité des versements prévus. Le gouvernement français accorde alors un prêt de 30,5 millions d'euros à l'entreprise. Malheureusement, même avec l'aide du gouvernement qui ferme les yeux sur les dettes qui s'élèvent à 120 millions d'euros, en , l'ombre du dépôt de bilan plane de nouveau sur la compagnie. L'État lui enjoint alors de mettre en œuvre un nouveau plan de restructuration avant la fin de l'année. Plusieurs projets seront alors proposés ou recherchés (nouvelles réductions d'effectifs, investisseurs, moratoire sur les dettes publiques…) mais aucun n'aboutira et la compagnie déposera le bilan et sera liquidée le . Jean-Charles Corbet a été condamné le par le tribunal correctionnel de Paris à un an et demi de prison ferme et trois millions d'euros de dommages et intérêts. Il a été reconnu coupable de n'avoir consacré qu'une partie des 150 millions d'euros versés par Swissair au redressement d'Air Lib tandis que d'importants virements avaient été effectués vers diverses sociétés, dont sa propre holding HOLCO. Au même moment qu'Air Lib disparaissait, Jacques Chirac annonçait, afin de masquer la responsabilité du gouvernement dans cette débâcle, qu'il n'y aurait pas de chômeurs à l'issue de la fermeture d'Air Lib. Engagement fort pittoresque vis-à-vis d'une entreprise privée. Air France ouvrait alors ses recrutements aux anciens d'Air Lib et en sélectionnait un peu plus de la moitié. Ce fut tout bénéfice pour l'entreprise nationale qui embauchait ainsi du personnel qualifié à moindre coût, au plus bas des grilles salariales déclassant tous les collaborateurs issus de la maîtrise, ayant réussi à faire disparaitre ce concurrent gênant sans voir arriver derrière un autre plus redoutable : EasyJet.[non neutre] Depuis lors, il n'existe plus de compagnie aérienne française de niveau international capable de rivaliser avec le groupe Air France-KLM rétablissant le monopole dans le transport aérien français.[réf. nécessaire] Identité visuelle (logo)
Destinations desserviesAir Liberté étoffe son réseau de destinations au fur et à mesure de la libéralisation de l'espace aérien français au cours des années 1990. Air Inter est ainsi progressivement mis en concurrence sur les lignes intérieures au départ de Paris-Orly à partir de 1995. La libéralisation des liaisons long-courriers régulières commence elle dès 1991. Air Liberté a desservi depuis Paris les destinations suivantes[12],[13],[14],[15],[16]: Villes desservies par Air Liberté au départ de Paris
Air Liberté a également opéré des lignes internationales au départ de la province notamment vers Tunis (au départ de Lyon, Marseille et Nice), New York (depuis Bordeaux), Abidjan (depuis Bordeaux également) et Dakar (depuis Toulouse)[12]. Flotte[21]
Notes et références
AnnexesArticles connexesLien externe
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