Fils d'un transporteur, Abel Bertram apprend les rudiments de son art dans sa ville natale avant de s'installer à Lille où il devient élève pendant trois années à l'école des beaux-arts dans l'atelier de Pharaon de Winter (1849-1924)[2] puis il est admis à l'école Beaux-Arts de Paris dans l'atelier de Léon Bonnat (1833-1922).
En 1900, il s'installe dans le Ponthieu, tout en conservant des liens avec la capitale, puisqu'en 1904 il a son atelier au no 59 rue Caulaincourt, et en 1908 au no 10 rue Seveste. En 1923 et 1928, il habitait au no 23 boulevard Gouvion-Saint-Cyr à Paris.
En 1901, il fait la connaissance d'Antoine Guillemet qui lui prodigue de précieux conseils pour l'exécution du travail sur le motif.
Il peint des paysages, des nus (Nu assis, musée d'Art moderne de Paris), et des marines dans le Finistère dans un style fauve très tempéré par des ciels gris et des horizons brumeux. Il s'installe définitivement à Paris en 1927, retournant régulièrement à Saint-Omer peindre sur le motif les paysages de Picardie.
Sociétaire du Salon d'automne, il y expose régulièrement ainsi qu'au Salon des Tuileries et participe en 1926 à la rétrospectives des Indépendants avec ses toiles Le Livre, La petite Eva, Sortie de maison et Rue de village. Aux Indépendants en 1927, il expose L'eau jaune et L'eau verte puis en 1928 Baigneuse et Nu couché et en 1929 un nu et une autre toile sans nom.
« Monsieur Bertram dans La Baie de Somme, jette une émotion communicative, cette toile d'une belle impression a un caractère poètique qui fait honneur au sentiment du peintre. » - Le Journal des Artistes (1905)
« […] Monsieur Bertram mérite d'être mis hors de pair, il représente pour les artistes du Nord, la peinture de plein air et la réaction contre je ne sais quoi de rance dans les coloris qui commence à nous ridiculiser singulièrement. » - Mr Achille, « Salon de 1908 », Grand Écho du Nord (date?)
« […] Le Nu assis d'Abel Bertram est, dans son modeste format une œuvre d'exception. » - François Thiébault-Sisson, « De 1903 à 1933, Le Salon d'Automne », Le Temps, , p.3.
Distinction
Le dossier d'instruction préalable au décret de nomination[10] dans l'ordre national de la Légion d'honneur révèle que la procédure a été initiée lorsqu'Abel Bertram avait déjà 82 ans (automne 1953). Le décret, daté du , se révèle donc posthume. La procédure n'a pas abouti, en dépit de la réclamation du brevet par la veuve de l'impétrant.
↑Jean-Jacques Lévêque, Les années folles 1918-1939, le triomphe de l'art moderne, ACR Édition, , 660 p. (ISBN9782867700545), « Index des œuvres », p. 624.
Jacques Acremant, « D'Abel Bertram à Gabriel Venet », Revue septentrionale, , pp.71-72.
Georges Bilhaut, « La vie et l'œuvre du peintre Abel Bertram », dans le bulletin de la Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, tome XIX, fascicule 6, 1954.
André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Paris, Éditions A. Roussard, 1999, p.70.
Hélène Braeuener et Bénédicte Pradié-Ottinger, Les peintres de la Baie de Somme, autour de l'impressionnisme, Éditions Renaissance du Livre, 2001, p.138.