3e compagnie légère du désert

3e compagnie légère du désert
Image illustrative de l’article 3e compagnie légère du désert
Méharistes d'une compagnie légère du désert en 1940. Au premier plan de gauche à droite, sous-officier français, méhariste syrien et tirailleur algérien.

Création 1927
Dissolution 1945
Pays Drapeau de la Syrie Syrie mandataire
Allégeance Drapeau de la France France
Branche Troupes spéciales du Levant
Type Compagnie légère du désert
Rôle Patrouille du désert
Garnison Dmeir
Ancienne dénomination 3e compagnie méhariste
Devise Toujours tout droit
Guerres Seconde Guerre mondiale

La 3e compagnie légère du désert (3e CLD) est une unité syrienne au service du mandat français sur la Syrie, en garnison à Dmeir (ou Doumeir). Créée en 1927 sous le nom de 3e compagnie méhariste (3e CM), elle est dissoute à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

À partir de sa formation, la 3e compagnie méhariste fait partie des troupes auxiliaires syriennes, devenues en 1930 troupes spéciales du Levant. Renommée 3e compagnie légère du désert en 1936 et renforcée de véhicules motorisés, elle est dissoute en juin 1945.

Création et différentes dénominations

  •  : formation de la 3e compagnie méhariste (3e CM)
  •  : dissolution
  •  : devient 3e compagnie légère du désert (3e CLD)
  •  : reddition de la 3e CLD
  •  : nouvelle formation de la 3e CM
  •  : redevient 3e CLD
  •  : dissoute

Historique

Formation

La 3e compagnie méhariste est formée le [1] à partir du peloton de la 1re compagnie méhariste stationné à Dmeir, renforcé par un peloton venu de la 2e compagnie méhariste[2].

Les compagnies méharistes sont dissoutes le et deviennent le des compagnies légères du désert après fusion avec les pelotons de l'escadron d'auto-mitrailleuses légères du désert[1],[2],[3].

Seconde Guerre mondiale

Lorsque le régime de Vichy décide de se rapprocher des Allemands en soutenant la révolte irakienne, les Britanniques et les forces françaises libres du général de Gaulle considèrent l'invasion du Levant français. Le , les cadres des pelotons motorisés et quelques uns des pelotons montés de la 3e CLD, groupés autour du capitaine Fourrier commandant la 3e CLD, rejoignent la France libre, emportant une grande partie de l'équipement de la compagnie[1],[2],[4]. Les méharistes syriens refusent de suivre l'aventure de leur commandant français et rejoignent leurs foyers[1]. La compagnie, neutralisée de fait, est néanmoins considérée comme unité combattante lors de l'invasion alliée[2].

Les compagnies méharistes sont recréées par les forces françaises libres le et reprennent leur nom de compagnies légères du désert le [2].

Disparition

Lors de la crise antifrançaise de fin mai 1945, les CLD ne sont initialement pas concernées par l'insurrection, qui se concentrent dans les villes syriennes. Cependant, après l'ultimatum britannique du qui consacre la défaite de la France, les Syriens commencent à déserter en masse[5]. Le 8 juin 1945, six officiers et quatre sous-officiers français de la 3e CLD sont assassinés à Dmeir par leurs méharistes[6],[7],[8]. La compagnie est dissoute le [5].

Organisation

La compagnie est initialement organisée est plusieurs pelotons montés ou portés, un groupe de mitrailleuses parfois servies par des tirailleurs algériens et un groupe de commandement[2].

Après 1936, la 3e CLD compte un peloton motorisé et seulement deux pelotons méharistes, renforcés par un troisième en octobre 1939. Début 1941, la compagnie est organisée avec un groupe de commandement, trois pelotons méharistes, deux pelotons motorisés sur camionnettes (créés le 15 décembre 1940), un peloton d'automitrailleuses et un peloton à pied[1]. Les véhicules sont des automitrailleuses légères Chenard ou Hotchkiss, des camionnettes Berliet ou Ford et une voiture de liaison Ford et un ou deux camions-ateliers[2].

Après 1941, la dotation en véhicule est renforcée de camionnettes Dodge[2]. Les CLD reçoivent toutes la même organisation : un peloton d'automitrailleuses, un peloton porté, un peloton monté et un peloton hors rang[9].

Insigne

L'insigne, réalisé dans les années 1930, présente un méhariste passant devant une étoile sur un fond bleu nuit, inscrit dans un croissant. Méhariste, étoile et croissant sont dorés[2]. Le croissant porte la devise toujours tout droit en arabe[9].

Après le ralliement, un nouvel insigne est refrappé avec le doré remplacé par de l'argenté et une croix de Lorraine devant le chameau du méhariste[2].

Personnalités ayant servi à la 3e CLD

Références

  1. a b c d et e Jean Perez, « Les compagnies méharistes au Levant. 1921-1941 », Revue historique des Armées, vol. 233, no 4,‎ , p. 79–96 (DOI 10.3406/rharm.2003.5545, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e f g h i et j Jacques Sicard, « Les troupes spéciales du Levant et leurs insignes : 2. Les formations du désert (1921-1945) », Armes Militaria Magazine,‎ , p. 47-51
  3. (en) Mehdi Sakatni, « From Camel to Truck?: Automobiles and the Pastoralist Nomadism of Syrian Tribes during the French Mandate (1920-46) », Comparative Studies of South Asia, Africa and the Middle East, vol. 39, no 1,‎ , p. 159-169 (DOI 10.1215/1089201X-7493865, HAL hal-03556397)
  4. a et b « Pierre FOURRIER | L'Ordre de la Libération et son Musée », sur www.ordredelaliberation.fr (consulté le )
  5. a et b Maurice Albord, « Chapitre V. L’échec de la France au Levant : 1945 », dans L’Armée française et les États du Levant : 1936-1946, CNRS Éditions, coll. « Moyen-Orient », (ISBN 978-2-271-07859-9, lire en ligne), p. 273–316
  6. Claude Paillat, Vingt ans qui déchirèrent la France (1): Le guêpier, Robert Laffont, , 630 p. (ISBN 978-2-221-23137-1, lire en ligne), p. 117
  7. « Révolte chez des méharistes », Le Droit,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  8. « ON CROIT QUE LE GOUVERNEMENT BRITANNIQUE REJETTERA », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0367-6, lire en ligne), p. 78
  10. « Pierre HAUTECLOCQUE (de) | L'Ordre de la Libération et son Musée », sur www.ordredelaliberation.fr (consulté le )
  11. Paul Villatoux, « Le colonel Lacheroy théoricien de l’action psychologique », dans Jean-Charles Jauffret, Des hommes et des femmes en guerre d’Algérie, Autrement, coll. « Mémoires/Histoire », , 574 p. (ISBN 9782746704213, lire en ligne), p. 496
  12. « Roger LAVENIR | L'Ordre de la Libération et son Musée », sur www.ordredelaliberation.fr (consulté le )

Bibliographie

Articles connexes

 

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