Escadrons légers du Levant

Les escadrons légers du Levant sont des unités de cavalerie levées pour défendre mandat français en Syrie et au Liban.

Créés comme forces supplétives de l'armée du Levant à partir de 1922 et renommés escadrons légers le , ils sont majoritairement recrutés dans les minorités syriennes (tcherkesses, druzes, alaouites, kurdes, hauranais, tchétchènes). Régularisés en 1930 dans les troupes spéciales du Levant, ils passent en 1945 dans la nouvelle Armée syrienne.

Formation

Les escadrons supplétifs

Les premiers partisans montés sont recrutés en 1922 par Philibert Collet au sein de la communauté tcherkesse[1].

Régularisation (1927-1930)

L'historien Jean-David Mizrahi note que les hommes des troupes supplétives sont recrutés par la France selon une logique communautaire, principalement «au sein des minorités ethniques ou religieuses : Kurdes, Tcherkesses, Ismaéliens et Druzes représentent ainsi 11 % de la population totale des États du Levant, mais 63,4 % des effectifs des escadrons légers ». En 1927, plus de 35 % des cadres militaires syriens sont issus des troupes supplétives ; ce sont des chefs traditionnels kurdes, druzes ou tcherkesses ; « le pouvoir mandataire facilite en fait l’introduction de logiques communautaires au sein même de la hiérarchie militaire syro-libanaise», écrit J-D Mizrahi, « ce qui a des conséquences politiques considérables »[2].

Présentation de certains escadrons

Escadrons druzes (1er à 9e)

Ils sont créés en 1926 et numérotés en 1927 1er à 6e escadrons légers du Levant. Le sixième escadron est dissous en 1938 mais quatre nouveaux escadrons sont formés après 1941[1].

Escadrons tcherkesses (12e à 19e et 30e à 42e)

Ils sont créés à partir de 1922 et numérotés 12e à 19e escadrons légers du Levant. Le 16e escadron est dissous en 1937 pour former le 1er escadron de chasseurs à cheval libanais[1].

Des escadrons de partisans, numérotés du 30e au 42e, sont formés en 1940 et dissous en 1941[3].

18e escadron léger du Levant

Cet escadron cesse d'être rattaché au groupement tcherkesse dans les années 1940 et fait partie du groupement d'escadrons légers Nord-Syrie[3].

19e escadron léger du Levant

Cet escadron cesse d'être rattaché au groupement tcherkesse et fait partie à partir de 1934 du groupement d'escadrons légers de Djezireh[3].

20e escadron léger du Levant

Cet escadron, à majorité alaouite, fait partie du groupement d'escadrons légers Nord-Syrie à partir de 1934[3].

Son insigne présente la jument ailée Bouraq, sur une étoile à cinq branches[1].

21e escadron léger du Levant

Cet escadron est formé en avril 1930 à Marjayoun au Liban, avec des cavaliers tcherkesses et ismaéliens (son recrutement devient ensuite kurde)[1]. Il fait partie à partir de 1934 du groupement d'escadrons légers de Djezireh puis du groupement d'escadrons légers Nord-Syrie après 1942[3].

Ses cavaliers portent un kolpak en astrakan noir avec au sommet un fond plat bleu ciel orné de deux galons dorés croisés. Les galons et les boutons sont argentés, les pattes de collet bleu ciel avec soutaches et grenade en fil argenté[4].

Son insigne présente la jument ailée Bouraq, sautant au-dessus d'un croissant[1].

22e escadron léger du Levant

Cet escadron est formé en 1926 dans le Hauran, où ses cavaliers sont recrutés. Il est dissous en 1931[3].

Il est recréé le [3].

Son insigne présente un cavalier sur une crête montagneuse, se profilant sur un soleil levant[3].

23e escadron léger du Levant (lanciers de la Haute-Djezireh)

Cet escadron est majoritairement constitué de cavaliers tchétchènes[4]. Il fait partie à partir du groupement d'escadrons légers de Djezireh créé en 1934. Après 1942, il fait partie du groupement d'escadrons légers de l'Est-Syrie[3].

Ses cavaliers portent un kolpak en astrakan gris avec au sommet un fond plat bleu ciel orné de deux galons argentés croisés. Les galons et les boutons sont argentés, les pattes de collet bleu ciel avec soutaches et grenade en fil argenté[4].

24e escadron léger du Levant

Cet escadron, recruté en Haute-Djezireh[4], fait partie à partir de 1934 du groupement d'escadrons légers de Djezireh[3]. Après 1942, il fait partie du groupement d'escadrons légers de l'Est-Syrie[3].

Ses hommes sont armés du poignard courbe[3].

25e escadron léger du Levant

Cet escadron est numéroté 35e du au [5]. Il est formé de cavaliers ismaéliens, tcherkesses et syriens[3],[4]. Il fait partie à partir du groupement d'escadrons légers de Djezireh créé en 1934. Après 1942, il fait partie du groupement d'escadrons légers de l'Est-Syrie[3].

Son insigne montre, sur un croissant, un cavalier coiffé du keffieh et brandissant son mousqueton[3].

26e escadron léger du Levant

Cet escadron est formé en 1925 à Idleb sous le nom de 1er escadron de gardes mobiles, à recrutement alaouite (avec un appoint de Kurdes[4]). Il est renommé 26e escadron léger en 1927. Il fait partie du groupement d'escadrons légers Nord-Syrie à partir de 1934[3]. Il prend brièvement le nom de 1er escadron de gardes à cheval du sandjak d'Alexandrette de mars à octobre 1938[5].

Son insigne, dessiné dans les années 1930, présente, inscrit dans un croissant, le buste d'un buste de cavalier (coiffé du kalpak) à côté de son cheval. Le cavalier porte un fanion avec le numéro 1[3].

27e escadron léger du Levant (escadron kurde)

Cet escadron est formé en 1926 à Alep sous le nom de 4e escadron de gardes mobiles, à recrutement kurde. Il est renommé 27e escadron léger en janvier 1927. Il fait partie du groupement d'escadrons légers Nord-Syrie à partir de 1934[3].

Son insigne montre, sur un croissant, un cavalier coiffé du bonnet pointu des Kurdes et brandissant son mousqueton[3].

28e escadron léger du Levant

Cet escadron est formé à partir de la milice alaouite d'Antioche. Il est à majorité alaouite mais compte aussi des Kurdes, des chrétiens syriens et des Turcs[4]. Il fait partie du groupement d'escadrons légers Nord-Syrie à partir de 1934[3]. Il est renommé 2e escadron de gardes à cheval du sandjak d'Alexandrette de mars à octobre 1938[5].

29e escadron léger du Levant

Cet escadron est formé en 1944[6]. Il est rattaché au groupement d'escadrons légers de Nord-Syrie[3].

30e escadron léger du Levant

Cet escadron est formé en 1944[6]. Il est rattaché au groupement d'escadrons légers de l'Est-Syrie[3].

31e escadron léger du Levant

Créé en 1944, cet escadron est rattaché au groupement d'escadrons légers de l'Est-Syrie[3].

32e escadron léger du Levant

Le journal des marches et des opérations de cet escadron va du jusqu'en 1929[5].

Cet escadron est reformé en 1944[6]. Il est rattaché au groupement d'escadrons légers de Nord-Syrie[3].

34e escadron léger du Levant

Le journal des marches et des opérations de cet escadron va du au [5].

35e escadron léger du Levant

Cet escadron est formé en juin 1926 sous le nom de 21e escadron de gardes mobiles. Renommé 35e escadron léger du Levant le , il prend le numéro 25 le [5].

36e escadron léger du Levant

Le journal des marches et des opérations de cet escadron va du au [5].

Armement

Les cavaliers des escadrons légers sont initialement armés de la carabine Mauser Kar 98A, remplacée ensuite par des mousquetons modèle 1892[3], avec baïonnette[7]. Chaque peloton dispose d'un fusil-mitrailleur modèle 1915, remplacé ensuite par un fusil-mitrailleur modèle 1924[3].

Références

  1. a b c d e et f Jacques Sicard, « Les cavaliers du Levant et leurs insignes », Armes Militaria Magazine, Histoire & Collections, no 68,‎ , p. 46-51
  2. Jean-David Mizrahi, « Armée, état et nation au moyen-orient. La naissance des troupes spéciales du Levant à l'époque du mandat français, Syrie, 1919-1930 », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 207, no 3,‎ , p. 107–123 (ISSN 0984-2292, DOI 10.3917/gmcc.207.0107, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y et z Jacques Sicard, « Les cavaliers du Levant et leurs insignes (2) », Armes Militaria Magazine, Histoire & Collections, no 69,‎ , p. 47-51
  4. a b c d e f et g Éric Dagnicourt, « L'officier français des années 1920: VI - La grande tenue et la tenue des ville des troupes spéciales du Levant », Armes Militaria Magazine, no 166,‎ , p. 12-15
  5. a b c d e f et g Nicot et Duru 1984, p. 60.
  6. a b et c Nicot et Duru 1984, p. 118.
  7. Éric Dagnicourt, « L'officier français des années 1920: V - La grande tenue et la tenue des ville des troupes spéciales du Levant », Armes Militaria Magazine, no 163,‎ , p. 38-41

Bibliographie

 

Prefix: a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

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