Cette cérémonie est marquée par la disparition, quelques jours plus tôt, de Cyril Collard : la soirée lui fut dédiée en tant que réalisateur des Nuits fauves. Ce film, qui jusque-là avait surtout obtenu un succès d'estime, triomphe lors de la cérémonie en obtenant quatre prix importants. Les votes furent clos quelques jours avant sa mort. Ces récompenses permettront au film de connaître un grand succès lors d'une nouvelle sortie en salles.
Indochine, que la presse avait placé en favori pour cette cérémonie, obtient tout de même cinq prix et recevra surtout, quelques semaines plus tard, l'Oscar du meilleur film étranger.
Cette soirée est marquée par la remise d'un César d'honneur à Gérard Oury. Ce dernier rend un hommage appuyé à Louis de Funès (décédé dix ans plus tôt), en remettant ce César à l'épouse de ce dernier.
Une modification du règlement, révélée en janvier 1993, deux mois avant la cérémonie fit polémique. À la demande du président de la Société des réalisateurs de films, Denys Granier-Deferre et du président d'honneur de l'académie des César Robert Enrico, les organisateurs décident de réserver les nominations uniquement aux films en langue française, pour se défendre contre la concurrence américaine et par « identité culturelle ». Seul le trophée pour le film étranger ne sera pas concerné par ces limitations. Précédemment, l'académie pouvait nommer et récompenser les productions françaises. Plusieurs cinéastes protestent, certains démissionnent de l'académie, contestant le délai tardif, mais surtout le fait que des productions françaises anglophones à grand succès (L'Amant, Lunes de fiel, Fatale et 1492 : Christophe Colomb) deviennent donc inéligibles[1],[2]. En réaction, l'Académie recula, n'appliquant cette interdiction que pour la catégorie du meilleur film[3],[4],[5].