Un cœur en hiver est l'avant-dernier film du réalisateur français Claude Sautet, sorti en 1992.
Synopsis
Maxime et Stéphane sont amis et travaillent ensemble dans l'atmosphère feutrée d'un atelier de lutherie. Maxime, marchand de violons, est un homme accompli, actif, sans états d'âme particuliers. Stéphane, luthier, vit dans une retraite, dans un hiver du cœur dont on discerne mal les raisons.
Maxime tombe amoureux d'une jeune violoniste, Camille Kessler. Entre les trois personnages se noue une relation complexe. L'attitude retenue de Stéphane exaspère et intrigue Camille. Passivement, presque malgré lui, Stéphane entre dans un trouble jeu de séduction, dans une entreprise de manipulation dont il s'imagine maître d'œuvre — mais dont il perd le contrôle lorsque Camille le place face à l'évidence du sentiment, de la vie, qu'il avait cru pouvoir tenir à distance.
Dans ce film, quelques œuvres de Maurice Ravel aussi jouent leur rôle très important. Surtout, le Trio avec piano[1] symbolise les trois personnages principaux, avec sa composition pour trois instruments. La distribution de l'exécution réelle était[2] :
Dans l'optique de perfectionner son rôle, violoniste professionnelle, Emmanuelle Béart avait de nouveau appris à jouer du violon avec une violoniste de l'opéra de Paris pour son rôle : Carole Saint-Michel[2]. Philippe Sarde, d'habitude compositeur de musique de films, participa en qualité de directeur musical[2]. Le violon était si important dans ce film que Claude Sautet confia son conseil technique au luthierÉtienne Vatelot. D'où un excellent réalisme fut parachevé[3].
Julie Brown, Listening to Ravel, Watching Un cœur en hiver : Cinematic Subjectivity and the Music-film, dans Twentieth Century Music, tome I-2, p. 253-275 ; ainsi qu'en ligne 2005 Cambridge University Press, Cambridge 2004 : (en) résumé en ligne