Émile Morinaud
Émile Jean Morinaud, né le à Philippeville[1] (Algérie) et mort le à Djidjelli[2] (Algérie), est un homme politique français. BiographieNé d'une famille originaire de la Charente et domiciliée pendant plusieurs génération à Puymoyen et Saint-Séverin, Morinaud est resté en Algérie jusqu'à l'âge de 5 ans. Il part alors pour la pension d'Aubeterre (Charente) et, à neuf ans, entre au lycée d'Angoulème, puis, à 14 ans, au lycée d'Alger. Il se fait remarquer, avec René Viviani, comme une élève turbulent. Effectivement, en 1881, ils organisent une émeute dans leur lycée ce qui fera que Morinaud sera expulsé et qu'il rentrera, à 16 ans, chez son père, à Djidjelli. Plus tard, il reprend ses études, obtient son baccalauréat à l'âge de 17 ans et déménage à Paris pour faire son droit. Elève brillant, il est deux fois proclamé lauréat et obtient le deuxième prix d'Histoire du Droit et le troisième prix d'Histoire Civil, à l'occasion de deux Concours de l'école de Droit. Par la suite, il fait son service militaire et est mobilisé en territoire Algérien, puis à la fin de celui-ci, il rentre à Djidjelli, pour s'occuper, pendant 2 ans, de la propriété de son père[3]. Il rentre en décembre 1887 au journal Le Républicain de Constantine puis en devient rédacteur en chef. En septembre 1889, il se présente au élections départementales et est élu. Cependant, le Conseil de la Préfecture déclare son élection invalide et Morinaud fait appelle devant le Conseil d'Etat, mais avant que celui-ci, n'ai statué, il donne 5 mois après, sa démission. Il se représente en octobre 1889, est de nouveau élu. Il débute au Conseil général en faisant un série de proposition visant à avantager les colons[3]. En 1892, aux élections municipales de Constantine, Morinaud est réélu. Le 20 août 1893, durant les élections législatives, il est battu par Gaston Thomson. Accusant celui-ci d'avoir gagné grâce au soutiens des juifs, il se lance de façon active dans le mouvement antijuif et fonde la Ligue antijuive de Constantine[3]. Il est, durant cette période, un militant de l'abrogation du décret Crémieux, qui accorda collectivement la citoyenneté française à tous les juifs d'Algérie en 1871, il s'illustre dans son « combat » antijuif en interdisant l'accès des juifs de la ville aux services sociaux et aux services de santé. En 1898, il est exclu du groupe radical-socialiste sur proposition de Paul Faure, en raison de son antisémitisme[4] puis est élu maire de Constantine la même année comme candidat du Parti français démocratique et antijuif en battant Gaston Thomson qu'il accuse d'agir « au nom des juifs »[5]. Il est secrétaire du groupe antisémite présidé par Édouard Drumont, auteur de La France juive, ouvrage résolument antijuif. En 1913, il rejoins le parti républicain-socialiste et met entre parenthèses son antisémitisme pour des raisons tactiques, ce qui lui permet de se faire ré-élire à Constantine en 1919, l'étant à nouveau constamment jusqu'en 1940 et gardant son siège jusqu'en 1942[4]. Maire au moment de l'émeute anti-juive de Constantine, en , il laissa faire les émeutiers contre lesquels la troupe ne fut envoyée qu'au bout de trois jours[6]. Après la Première Guerre mondiale, il est ainsi député socialiste, puis radical [4], ce qui lui vaut d'être nommé sous-secrétaire d'État à l'Éducation physique du au dans le gouvernement André Tardieu (2), puis à nouveau, du au , dans les gouvernements Pierre Laval (1), (2) et (3). Sources
Notes et références
Liens externes
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