Cette collaboration continuera avec Faim de Knut Hamsun qu'il co-adaptera et le spectacle Splendid's de Jean Genet crée à New York, interprété en anglais aux côtés d'acteurs américains puis joué notamment au théâtre de la Colline, à Séoul au National Theater Company of Korea et et à Madrid au Centro Dramatico Nacional. Ce spectacle sera un des premiers projet joué en direct via l’application Zoom retransmit en simultané dans plusieurs pays durant le confinement[8].
En 2018 Joëlle Gayot dira dans un entretien avec l'acteur "Il fait partie de ces acteurs chez qui résonne singulièrement une forme d’animalité : un jeu organique, insaisissable dans son entier ; un travail du corps et du mouvement inspiré d’images et de rythmes animaux… Le voir sur scène déployer tout un bestiaire plus ou moins visible - car c’est tout le travail souterrain et invisible avec ce que l’humain a d’animal, qui rend son jeu si saillant - est un véritable spectacle, qui tout à la fois nous échappe."[10]
En 2020 il signe la mise en scène du spectacle Majorana 370 de Florient Azoulay et Élisabeth Bouchaud au Théâtre de la Reine Blanche, avec une jeune génération d’acteurs, projet autour de la mystérieuse disparition du vol MH370 qui reliait Kuala Lumpur à Pékin et la figure d’Ettore Majorana, un génie visionnaire lui aussi disparu mystérieusement, en 1938.
En 2021, la metteuse en scène Macha Makeïeff lui confie le rôle-titre du Tartuffe de Molière, créé au théâtre de La Criée à Marseille puis joué au théâtre des bouffes du nord, réflexion autour de l’emprise, la prédation et le consentement ("Xavier Gallais interprète avec toute l’ambivalence et la part de folie requises. Un ange noir aussi invasif qu’un corbeau hitchcockien, aussi mystérieux qu’un fantôme ou son double…[11]").
Il retrouvera en 2022 Olivier Py au Festival d'Avignon dans Ma jeunesse exaltée, dernière création du dramaturge en tant que directeur du Festival dans laquelle il fait le portrait d’une jeunesse indomptable et incandescente durant un marathon théâtrale de 10h[12]. -> ".. dans le rôle d’Alcandre, le poète, double mélancolique d’Olivier Py. Il emporte le public dans un poignant monologue d’amour adressé à Arlequin. « Qui d’autre que nous ? »répète-t-il. « Qui d’autre que nous, dans cet étrange amour, pour réparer l’émerveillement premier ? » Dans la dernière partie, les mots de Py dans sa bouche, bouleversent aussi à l’évocation de la jeunesse des années 1980 décimées par le Sida[13]."
François Florent fondateur du cours Florent dira de lui : "Son audition d’entrée me parut comme une audition de sortie. À peine dans la maison, reçu major de sa promotion en classe libre avec sa scène fétiche : Les Méfaits du tabac de Tchékhov ! Il y était magnifiquement pitoyable et drôle."[14] puis Jacques Weber : « Il est grand, brun, légèrement courbé comme un grand oiseau noir, un farfelu qui se prendrait pour Barbara (..) Rien ne vient d'ailleurs chez lui, il crée l’ailleurs, les mots sont gouache et fusain, pastel et huile, il a la fièvre, le tableau ne se finira jamais, comme la tapisserie d'Hilda Muramer. Il voudrait être un parfait artisan, il est un artiste, un grand, de ceux qui inventent de toutes pièces “l'ici et maintenant”, qui redonnent au temps une forme et des traits.»[14]
En 2023, il interprète le client dans Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès mis en scène par Kristian Frédric.
Depuis 2013, Xavier Gallais approfondit sa recherche sur le jeu de l’acteur dans sa classe au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, où il enseigne l’interprétation à des élèves de première, deuxième et troisième années. Il a dans ce cadre coécrit, avec Florient Azoulay, puis mis en scène et dirigé des spectacles pour 17 à 25 acteurs, associant répertoire classique et création contemporaine[17].
Il a également inité et accompagné différentes actions pédagogiques et médiations culturelles dans toutes sortes d'établissements (prisons, ehpads, écoles, quartiers, associations, musées ... ).
Après vingt ans à expérimenter entre la pratique et la pédagogie, il a ouvert, en 2018, en collaboration avec Élisabeth Bouchaud et Florient Azoulay, un laboratoire innovant de recherche théâtrale, la Salle Blanche, dont les particularités sont de proposer de véritables passerelles entre tous les cours dans une réelle interdisciplinarité, et de mêler la pédagogie, la recherche et la création collectives[18]. En coécritures avec les étudiants, ils ont montés des travaux expérimentaux pour acteurs-auteurs, interprétations poétiques des grandes questions de notre époque: La Grande Peur des Bien-portants (d'après Octave Mirbeau) en 2021 sur les pandémies, Deconstructing Peter en 2022 (d'après James Matthew Barrie) sur le phénomène d'isolement social, et Virginia Christi en 2023 (d'après Virginia Woolf et Agatha Christie) sur les questions d'auto-justice et du bouc-émissaire.
Spécialiste de la lecture publique[19], il a participé à une centaine de lectures à voix haute dans de nombreux festivals (Chimères du Mans, Festival de la correspondance de Grignan, Correspondances de Manosque, Nobel au théâtre de l’Œuvre, Journées Marcel Proust de Cabourg, Marathon des mots de Toulouse, etc.), pour des soirées privées (Hermès, Collège de France, Institut national des jeunes aveugles, Grand Palais, musée des Archives nationales, château de Valençay, etc.).
Il participe a des enregistrements pour France Culture tels que le concert Fiction "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury, roman dystopique qui se classe parmi les œuvres cultes de l’anticipation enregistré en public au Studio 104 de la Maison de la radio sous la réalisation d'Alexandre Plank en compagnie de Pascal Rénéric, Judith Chemla, André Wilms et le quatuor Ellipse. Il participe à "On n’est pas sérieux..." d' Emmanuel Demarcy-mota dirigé par Blandine Masson au Théâtre de la Ville, "comment retenir sa respiration" de Zinnie Harris en public à l’Odéon, "bye, bye blondie" de Virginie Despentes par Laurence Courtois. Pour France Culture Madame Wilde de Claire Barré en direct du Musée Calvet avec Julie Gayet lors du Festival d’Avignon ainsi que "La mort d'Achille" de Wajdi Mouawad accompagné du rappeur Fianso, Amira Casar, Adama Diop et Jérôme Kircher, dirigé par Alexandre Plank puis la même année "Cyrano de Bergerac - l’autre monde" de Pierre Jourde par Baptiste Guiton. Pour France Inter avec Guillaume Gallienne (Gogol sur Ça peut pas faire de mal[pas clair]) et Le mariage secret de Louis XIV et Madame de Maintenon, une fiction de Jean-Benoît Patricot.
2023 : Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès, mise en scène Kristian Frédric. MAC créteil, Théâtre de la ville, espace Pierre Cardin.
2019 : Jeanne d'Arc au bûcher de Honegger/Claudel - Alexander Liebreich avec Florence Darel - narodowa orkiestra symfoniczna polskiego radia w katowicach
2021 : In Nomine Lucis de Pascal Dusapin diffusée de manière pérenne dans l’enceinte du Panthéon
2018 : Le Fantôme d'Aziyadé, d'après Pierre Loti[75]
2022 : Les Nuits blanches, d'après Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski[76]
Critique
« Dans le réjouissant Nono de Sacha Guitry, il est au sommet du jeu théâtral en liberté… Tout parle chez lui, de la tête aux pieds : le menton s'affaisse, l'épaule s'alourdit, le regard chasse et la voix s'amuse de sa liberté. Fougue, fantaisie, audace et bonheur de jouer. » - Laurence Liban[31]
↑« Au festival d’Avignon, le testament d’Olivier Py », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bBéatrice Guion, « « Cette obscure clarté ». Des secrets et de leur dévoilement dans les Maximes », Littératures, vol. 39, no 1, , p. 45–62 (ISSN0563-9751, DOI10.3406/litts.1998.1774, lire en ligne, consulté le )
↑Fabienne Darge, « Sous l’œil de Macha Makeïeff, Dom Juan au crépuscule », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )