Comme compositeur, outre ses contributions au cinéma, on lui doit quantité d'œuvres dans des domaines variés, dont cinq symphonies, sept opéras, des pièces pour piano, de la musique de chambre, des œuvres chorales, des musiques de ballet, etc. Il commence à composer dès le début des années 1920 et sa première œuvre jouée sera From the Land of Dreams (pour voix solistes et orchestre de chambre) en 1925, mais de manière confidentielle. Plus retentissantes seront les créations en 1931 de son ballet Sahdji et surtout de sa première symphonie The Afro-American Symphony (à ce jour une des œuvres les plus connues du compositeur), par le Eastman-Rochester Orchestra (New York) sous la direction de Howard Hanson : c'est en effet la première fois aux États-Unis qu'un orchestre "blanc" joue des œuvres d'un compositeur classique "noir". Et cette première sera répétée pour la symphonie no 1 dès 1935, lorsqu'elle est jouée par l'Orchestre philharmonique de New York. Puis en 1937, sa symphonie no 2 Song of a New Race, est créée par l'Orchestre de Philadelphie sous la direction de Leopold Stokowski. Plus tard, son deuxième opéra (le premier, Blue Steel de 1935, ne sera pas joué de son vivant), achevé en 1941, Troubled Island, est créé en 1949 par le New York City Opera : là encore, pour la première fois, une troupe lyrique d'envergure internationale interprète aux États-Unis un opéra dont l'auteur est afro-américain. Notons ici qu'il épouse en 1939 la journaliste et pianiste Verna Arvey(en), laquelle sera la librettiste de plusieurs de ses opéras.
William Grant Still aura également des activités de chef d'orchestre. Ainsi, en 1936, il dirige l'Orchestre philharmonique de Los Angeles au Hollywood Bowl[10] : c'est la première fois qu'un orchestre classique "blanc" est placé sous la baguette d'un afro-américain aux États-Unis. Mieux encore, il rééditera cette "performance", cette fois dans le "Sud profond", en dirigeant l'Orchestre philharmonique de La Nouvelle-Orléans en 1955. Par ailleurs, il dirigera aussi des orchestres de radio.
Œuvres (sélection)
Pièces pour piano ou orgue / Musique de chambre
1939 : Swanee River et Old Folks at Home pour piano ;
1933 : A Deserted Plantation, suite pour petit orchestre ; The Sorcerer, musique de ballet ;
1935 : Kaintuck’, avec piano ; The Black Man Dances, suite avec piano ;
1936 : Dismal swamp, avec piano ; Lenox Avenue, musique de ballet ; Symphonie no 2 en sol mineur Song of a New Race (créé par l'orchestre Philharmonia sous la direction de Leopold Stokowski le ;
1957 : Serenade, avec flûte, clarinette et harpe ; The American Scene, en 5 suites (no 1 The East ; no 2 The South ; no 3 The Old West ; no 4 The Far West ; no 5 A Mountain, a Memorial and a Song) ;
1958 : Symphonie no 3 The Sunday Symphony (créée le par l'orchestre symphonique du Nord Arkansas sous la direction de Carlton Woods(en)[11]) ; Symphonie no 5 The Western Hemisphere (en fait une révision de sa troisième symphonie) ;
1960 : Patterns, pour petit orchestre ; The Peaceful Land ;
1962 : Los alnados de España, suite avec récitant ;
1970 : Choreographic Prelude, pour flûte, piano et orchestre à cordes ; African Dancer, avec violon ; Ballet Music, suite ; Three Negro Songs for Orchestra.
Œuvres avec voix soliste(s) et/ou chœurs
1920 : Promised Land, cantate sacrée pour voix et orchestre ;
1924 : From the Land of Dreams, pour deux sopranos, alto et petit orchestre ;
1925 : Levee Land, pour soprano et neuf instruments ;
1938 : Tomorrow's City, pour récitant, chœurs et orchestre ;
1940 : And they lynched him on a Tree, pour récitant, contralto, deux chœurs (un "noir" et un "blanc") et orchestre ;
1941 : Troubled Island et A Bayou Legend, opéras ; Caribbean Melodies, pour six voix solistes, chœurs, danseurs, percussions et instruments divers ; Plain-Chant for America, pour baryton, chœurs et orchestre ;
1942 : March-Finale, pour chœurs et orchestre ; A Southern Interlude, opéra ;
1946 : Wailing Woman, pour soprano, chœurs et orchestre ;
1948 : From a Lost Continent, pour soprano, ténor, chœurs et orchestre ;
1949 : Songs of Separation for Orchestra, pour mezzo-soprano (ou baryton) et orchestre ;
Carol J. Oja, « New Music" and the "New Negro": The Background of William Grant Still's "Afro-American Symphony" », in la revue Black Music Research Journal, vol. 12, no 2 (automne, 1992), pp. 145–169[14]
Jacqueline Brellenthin, William Grant Still and the Balance of Popular Vs. Classical: Pace & Handy, Black Swan, and Shuffle Along, éd. University of Wisconsin, 2014[15]
↑(en-US) Miriam Matthews, « Phylon Profile, XXIII: William Grant Still--Composer », Phylon (1940-1956), vol. 12, no 2, , p. 106–112 (ISSN0885-6818, DOI10.2307/271564, lire en ligne, consulté le )
↑Carol J. Oja, « "New Music" and the "New Negro": The Background of William Grant Still's "Afro-American Symphony" », Black Music Research Journal, vol. 12, no 2, , p. 145–169 (ISSN0276-3605, DOI10.2307/779440, lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Jacqueline Brellenthin, William Grant Still and the Balance of Popular Vs.
Classical: Pace & Handy, Black Swan, and Shuffle
Along, The University of Wisconsin—Milwaukee, (lire en ligne)