Wikipédia:Lumière sur/Franz Schrader

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Franz Schrader en 1883, photographié par Eugène Pirou.
Franz Schrader en 1883, photographié par Eugène Pirou.

Jean-Daniel-François Schrader, plus connu sous le nom de Franz Schrader, né le à Bordeaux et mort le à Paris, est un pyrénéiste, géographe, cartographe et peintre paysagiste français.

Membre de plusieurs sociétés géographiques et du Club alpin français qu'il préside de 1901 à 1904, Franz Schrader pratique la montagne dans un but scientifique et fait œuvre de vulgarisation en cherchant à retranscrire le plus fidèlement ses observations et à diffuser au plus grand nombre sa connaissance du terrain. Topographe autodidacte et inventeur de plusieurs instruments de mesure, comme l'orographe, il contribue à une meilleure connaissance des Pyrénées : les premières cartes qu'il réalise, notamment celle du massif du Mont-Perdu en 1874, sont d'une précision inégalées pour l'époque. Employé de la maison Hachette dont il dirige le bureau cartographique à partir de 1880, il publie une série de manuels scolaires avec Louis Gallouédec, achève la réalisation de l'Atlas Universel entamé par Louis Vivien de Saint-Martin et s'implique dans la refonte et la réédition des célèbres Guides Joanne. Il collabore également avec son cousin Élisée Reclus qui l'influence tout au long de sa carrière de géographe.

Peintre émérite et dessinateur de talent, Franz Schrader fait des hauts sommets son motif de prédilection. Surnommé le « Corot de la montagne » par certains de ses amis, il est à l'origine de la Société des peintres de montagne, fondée en 1898 et qui regroupe les artistes qui s'intéressent spécifiquement à ce milieu naturel.

Admirateur de John Ruskin, ami de Patrick Geddes et sympathisant du solidarisme de Léon Bourgeois, Franz Schrader est le penseur d'une cité réinventée, à la fois plus esthétique, plus humaine et plus respectueuse de l'environnement. Très critique à l'égard du modèle productiviste des sociétés occidentales qui mettrait en péril les milieux naturels, il alerte sur la nécessité de préserver les ressources naturelles et appelle à l'avènement d'une géographie internationale qui permettrait la mise en place de mesures globales de protection. Les nombreux articles qu'il consacre aux déséquilibres causés par l'industrialisation massive, tout comme son analyse très pessimiste des conséquences de la Première Guerre mondiale et de l'usage de la force mécanique sur la nature en font un précurseur de la conscience écologique, dans une posture résolument moderne pour son époque.

Son souvenir est encore très présent dans les Pyrénées, où un sommet du massif de Batchimale porte son nom. Comme d'autres grands pyrénéistes, Franz Schrader est inhumé au pied du cirque de Gavarnie.