Wikipédia:Lumière sur/Pyrénéisme

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Le comte Henry Russell (au premier plan) et Léonce Lourde-Rocheblave, assis près de l'entrée de la « villa Russell » au Vignemale, accompagnés de leurs guides.
Le comte Henry Russell (au premier plan) et Léonce Lourde-Rocheblave, assis près de l'entrée de la « villa Russell » au Vignemale, accompagnés de leurs guides.

Le pyrénéisme est un mouvement sportif, artistique et littéraire qui consiste à parcourir les Pyrénées pour en réaliser une œuvre en rapport avec l'expérience ressentie dans un but contemplatif, artistique ou scientifique. Le terme est forgé en 1898 par Henri Beraldi dans son ouvrage Cent ans aux Pyrénées pour décrire une pratique spécifique de la montagne pyrénéenne : d'après sa définition, « l'idéal du pyrénéiste est de savoir à la fois ascensionner, écrire, et sentir », de sorte qu'il se distingue de l'alpiniste par une approche intellectuelle de la montagne qui dépasse la simple performance physique.

L'origine du pyrénéisme est communément datée de la publication de l'ouvrage de Louis Ramond de Carbonnières, Observations faites dans les Pyrénées, en 1789. Le mouvement, qui connaît son âge d'or dans la seconde moitié du XIXe siècle avec la génération de la Pléiade, portée par des figures comme le comte Henry Russell ou le géographe Franz Schrader, est avant tout le fait d'un groupe d'individus restreint, élitaire, aristocrate et bourgeois, qui se singularise par les efforts qu'il déploie pour mettre en lumière sa pratique.

Le pyrénéisme s'inscrit dans le développement du mouvement romantique en Europe et du tourisme thermal en France et joue un rôle majeur dans la connaissance et la valorisation de la chaîne pyrénéenne que ses membres explorent méthodiquement. Au tournant du XXe siècle, alors que la pratique se tourne vers un plus grand engagement physique et la difficulté technique des voies empruntées, la distinction avec l'alpinisme tend à disparaître.

La mémoire pyrénéiste se met en place dès le premier quart du XXe siècle sous l'impulsion de Louis Le Bondidier, qui fonde le musée pyrénéen de Lourdes en 1921, et se perpétue par une activité éditoriale intense : des maisons d'édition spécialisées proposent régulièrement la publication d'ouvrages et de revues consacrées au phénomène. De nombreux sommets de la chaîne sont nommés en hommage aux pyrénéistes, dont certains reposent au cimetière pyrénéen de Gavarnie.