Vitus Huonder

Vitus Huonder
Image illustrative de l’article Vitus Huonder
Vitus Huonder en 2019.
Biographie
Naissance
Trun (canton des Grisons)
Ordination sacerdotale
Décès (à 81 ans)
Wangs (canton de Saint-Gall)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Amédée Grab
Dernier titre ou fonction Évêque émérite de Coire
Évêque de Coire

Blason
« Instaurare omnia in christo »
(« Renouveler toute chose dans le Christ »)
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Vitus Huonder, né le à Trun (canton des Grisons) et mort le à Wangs (canton de Saint-Gall), est un prélat catholique et essayiste suisse. Il est évêque de Coire de 2007 à 2019.

Biographie

Vitus Huonder naît le à Trun dans le canton des Grisons. Après y avoir passé son enfance, il rejoint l'abbaye territoriale d'Einsiedeln où il étudie la philosophie et la théologie. Il poursuit ses études à l'athénée pontifical Saint-Anselme en Italie, puis à l'université de Fribourg à nouveau en Suisse où il obtient sa licence universitaire. En 1973, il obtient son doctorat en théologie, et en 1989 une habilitation en liturgie[réf. nécessaire].

Il entre au séminaire durant ses études et est ordonné prêtre le par Johannes Vonderach. Il officie alors notamment dans les cantons de Zurich et Obwald. En 1990, Wolfgang Haas le nomme chanoine du Chapitre cathédral et le , le chapitre l'élit pour l'épiscopat. Deux jours plus tard, le , le pape Benoît XVI confirme l'élection et Amédée Grab le consacre évêque le [1].

En 2014, il effectue une visite apostolique au sein de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre[2].

Le , jour de son 75e anniversaire, Vitus Huonder présente sa démission auprès du pape François[3]. En raison de la situation difficile dans le diocèse, se pose alors la question de qui lui succédera et la rumeur fait apparaître plusieurs noms dans les médias[4], dont celui d'Alain de Raemy. Ce dernier rappelle toutefois que personne ne se porte candidat à la charge épiscopale. Pour le diocèse de Coire, c'est le chapitre cathédral qui nomme son évêque sur une liste de trois personnes choisies par le Saint-Siège[5].

Le , après avoir analysé la situation du diocèse, le pape François refuse la démission de Vitus Huonder et le reconduit dans sa charge pour deux ans, jusqu'en 2019[6],[7]. Sa démission est finalement acceptée le , le pape nommant alors Pierre Bürcher, évêque émérite de Reykjavik, comme administrateur apostolique du diocèse[8].

Retraite auprès de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X

À l'issue de son mandat, avec l'aval du pape François, Vitus Huonder se retire dans un des centres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, à savoir l'Institut Santa Maria de Wangs. Pour Monde & Vie, « cette annonce ne fait que corroborer le mouvement de normalisation de la Fraternité Saint-Pie X qui s'est amorcé il y a vingt ans et qui est désormais presque entièrement entériné [...][9] ».

Si certains membres de la Fraternité craignent l'intrusion d'un "loup dans la bergerie", la Maison générale de la FSSPX, dans son communiqué conjoint avec le prélat assure que « le seul et unique but de cette démarche est de se consacrer à la prière et au silence, de célébrer exclusivement la messe traditionnelle, et d’œuvrer pour la Tradition, unique moyen de renouveau de l’Église[10]. »

Deux ans plus tard, le , Vitus Huonder est sollicité pour célébrer la Grand-Messe pontificale de la Pentecôte au faldistoire dans le séminaire allemand[11] de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X à Zaitzkofen en Bavière[12].

Dans plusieurs vidéos publiées début 2023, il affiche son soutien aux positions de la Fraternité[13] et souhaite que l'Église catholique formule des excuses à son égard[14].

Il est hospitalisé en [15] et meurt le à l'âge de 81 ans à Wangs[16].

À sa demande, il est enterré à Écône dans le caveau du séminaire de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X[17],[18] le , en présence de son ancien évêque auxiliaire Marian Eleganti et de son successeur Joseph Bonnemain[19].

Prises de position

Réputé « ultraconservateur », Huonder adhère totalement à la doctrine de l'Église catholique sur la sexualité, notamment vis-à-vis de la famille et de l'homosexualité[20].

Sur l'homosexualité

Au printemps 2011, le prélat interdit à tous les prêtres de son diocèse de participer à la Gay Pride de Zurich ; face à la polémique suscitée, il revient sur cette interdiction au début du mois de mars[21].

En , Vitus Huonder s'exprime contre l'homoparentalité dans la NZZ am Sonntag : « chaque enfant a le droit à une mère et un père », or « dans la structure d'un partenariat homosexuel, les enfants sont délibérément privés de ce droit[22]. ».

En , il ajoute que les couples homosexuels, comme les couples hétérosexuels vivant en concubinage ou utilisant des moyens de contraception, sont « en état de péché grave » et ne peuvent ainsi recevoir l'eucharistie. Plus de 2 700 de ses collaborateurs manifestent alors leur désaccord[23].

En 2015, il démet aussi l'abbé Wendelin Bucheli, qu'il pense à faire défroquer, pour avoir béni un couple de lesbiennes[24]. Largement médiatisée en Suisse, l'affaire prend de l'ampleur jusqu'à l'apaisement de la situation par Charles Morerod, qui rappelle l'abbé Bucheli dans son diocèse[25]. Finalement, le prêtre s'engage à ne plus bénir de couples homosexuels dans le cadre de sa charge presbytérale et reçoit donc l'autorisation de retourner dans son diocèse[26].

La même année, lors du congrès des catholiques allemands à Fulda, Vitus Huonder cite deux versets du Lévitique, qui parlent de l'homosexualité comme d'une « abomination » dont les auteurs devraient être punis de mort, et ajoute que ces passages devraient « suffir[e] à remettre dans la bonne direction la question de l’homosexualité du point de vue de la foi »[27] ». Face au scandale suscité, le prélat regrette un « déplorable malentendu », puis présente ses excuses « en particulier auprès des personnes de sensibilité homosexuelle[28] ». Une plainte déposée par Pink Cross est définitivement rejetée en , par le tribunal cantonal des Grisons, qui confirme qu'on ne peut pas identifier « une quelconque incitation implicite ou explicite à tuer des homosexuels » dans les propos incriminés. L'association est alors condamnée à verser 1 200 francs à Vitus Huonder, en réparation du tort subi[29].

Publications

  • (de) Israel, Sohn Gottes : Zur Deutung eines alttestamentlichen Themas in der jüdischen Exegese des Mittelalters, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, (ISBN 3-525-53307-1).
  • (de) Auf der Suche nach Gott : Der christliche Glaube und die anderen Religionen, Fribourg, Kanisius, (ISBN 3-85764-141-X).
  • (de) Gnadennovenen, Kanisius, Fribourg 1984 (ISBN 3-85764-170-3).
  • (de) Zur Feier des Sonntags, Fribourg, Kanisius, .
  • (de) Die Psalmen in der Liturgia horarum, Fribourg, Universitätsverlag, (ISBN 3-7278-0758-X).

Notes et références

  1. « Mgr Vitus Huonder », sur Conférence des évêques suisses (consulté le ).
  2. Matthieu Lasserre et Mikael Corre, « Le Vatican va effectuer une visite apostolique auprès de la Fraternité Saint-Pierre », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. ats, « L'évêque de Coire Vitus Huonder présente sa démission au pape », RTS Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Bernard Litzler, « Qui succédera à l’évêque de Coire Vitus Huonder? » [audio], Forum, sur rts.ch, RTS Info, (consulté le ).
  5. Maurice Page, « Mgr de Raemy n'est pas candidat comme évêque de Coire », cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Bernard Litzler, « Deux ans de plus ! », cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. ats, « Vitus Huonder restera l'évêque de Coire encore deux ans », RTS Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Gian Ehrenzeller, « Vitus Huonder n'est plus l'évêque de Coire », sur rfj.ch, (consulté le ).
  9. « Un nouvel évêque pour la Fraternité Saint-Pie X », Monde & Vie, vol. 19, no 965,‎ , p. 7.
  10. « Communiqué conjoint de Mgr Huonder et de M. l'abbé Pagliarani », sur FSSPX.Actualités / FSSPX.News, (consulté le ).
  11. (de) « Priesterseminar Herz Jesu » (consulté le ).
  12. (de) [vidéo] Piusfilm, « 23. Mai - Pontifikalamt zu Pfingsten 2021 am Faldistorium von S. E. Mgr. Vitus Huonder », sur YouTube,
  13. Raphaël Zbinden, « Mgr Huonder confirme son rapprochement avec la FSSPX », Cath.ch,‎ (lire en ligne)
  14. « Un témoignage de Mgr Huonder (3) », sur FSSPX.Actualités / FSSPX.News, (consulté le ).
  15. Bernard Hallet, « Mgr Vitus Huonder a été hospitalisé », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (de) « Im Herrn verstorben: emeritierter Bischof Vitus Huonder », sur diocèse de Coire, (consulté le ).
  17. « L’ex-évêque de Coire Vitus Huonder sera enterré à Ecône à côté du fondateur de la Fraternité St-Pie X », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. Maurice Page, « Mgr Vitus Huonder ne sera pas enterré à Coire mais à Ecône », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. Bernard Hallet, « Ecône: Mgr Bonnemain présent aux funérailles de Mgr Huonder », Cath.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Rachad Armanios, « Bientôt le printemps de Coire? », Le Courrier,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. François Touzain, « Prêtres à la Gay Pride : L'évêque lâche du lest », 360°,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. François Touzain, « Mieux vaut être orphelin qu'enfant d'homos », 360°,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. François Touzain, « Pas d'hostie pour les gays? « Humiliant et arrogant » », 360°,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. Bernard Bovigny, « Mgr Morerod et l'abbé Bucheli se sont rencontrés à l'évêché de Fribourg », portail catholique suisse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Raphaël Zbinden, « Uri: Un prêtre puni pour avoir béni des lesbiennes », portail catholique suisse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. Maurice Page, « Le curé de Bürglen ne bénira plus d'unions homosexuelles », portail catholique suisse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. Michel Danthe, « Un évêque suisse rappelle que la Bible punit de mort les homosexuels », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. Gauthier Vaillant, « En Suisse, Mgr Huonder présente ses excuses après ses propos sur les homosexuels », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. Gauthier Vaillant, « En Suisse, la plainte contre Mgr Huonder a été classée », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes