Vie après la mortLa vie après la mort, aussi appelée l'après-vie, l'existence post-mortem, l'outre-mort, la vie dans l'au-delà, la vie éternelle[1] est l'hypothèse de la survivance de l'esprit, de l'âme ou de la conscience d'un être vivant après la mort. Les concepts d'esprit et de conscience font l'objet de controverses et la position scientifique majoritaire est qu'il n'existe pas de preuve de l'existence d'une vie après la mort. L'étude religieuse du destin de l'âme après la mort s'appelle « eschatologie individuelle » (du grec ancien : ἔσχατος / Eschatos, en français « dernier » et logos « parole »). L'eschatologie est donc la doctrine qui concerne les fins dernières, les temps ultimes, soit de l'individu après sa mort soit de l'humanité à son extinction (eschatologie humaine), soit du monde à sa disparition (eschatologie cosmique). HistoriqueIl existe une documentation volumineuse sur cette question depuis des siècles, principalement de source religieuse. Il existe cependant quelques études ethnologiques[2] et des thèses philosophiques. Divers traditions et courants de pensées s'intéressent à cette question, comme le chamanisme, le lamaïsme, le spiritisme, la théosophie, le rosicrucianisme (les Rose-Croix) ou l'anthroposophie. Il existe aussi des témoignages populaires concernant les manifestations de défunts ou des expériences de mort imminente. Questions sur la mort et l'immortalitéToutes les civilisations, depuis la préhistoire, ont laissé des traces de croyances en une existence après la mort, chacune avec sa propre perception de l'immortalité, de l'esprit, de la rétribution des âmes et du sens de la vie. Ainsi, la croyance en la survie de l'âme, autant que le respect des défunts, sont à l'origine des divers rites funéraires[3],[4]. Quantité de philosophes et de théologiens ont développé des raisonnements pour prouver l'existence de l'âme et son immortalité ou sa survivance. Platon, dans le Phédon, a avancé cinq preuves ou raisonnements :
Le raisonnement intellectuel envisage aussi des analogies avec certains phénomènes naturels. Ainsi, la mort serait comme le sommeil (suivi du réveil)[5], comme l'hiver (suivi du printemps). Le principe de l'enfouissement des corps n'est pas sans rappeler non plus celui des graines en agriculture. TémoignagesDe tout temps, des contacts sont allégués avec les défunts. Pline le Jeune a laissé une célèbre histoire de fantôme[6]. Victor Hugo a décrit exhaustivement - et même horodaté - ses dialogues avec l'au-delà dans Le livre des tables qu'il a écrit à Jersey. Bertrand Russell lui-même, dont le scepticisme entendait examiner toute hypothèse, prend acte de ces allégations, mais précise[7] : « ces témoignages pourraient établir que nous survivons, mais ne prouveraient pas pour autant que nous survivons éternellement ». Les expériences vécues peuvent être classées en plusieurs catégories : Les expériences spiritesDepuis sa naissance au 19e siècle, le spiritisme a eu de nombreux adeptes. Cette doctrine affirme possible la communication avec les esprits des morts. La méthode expliquée par les ouvrages spirites[8] nécessite généralement la participation d'un ou plusieurs médiums, la pratique du spiritisme est actuellement très populaire au Brésil[9]. Dans les années 1860, lors de communications spirites qui auraient été reçues par psychographie du médium, au centre spirite Parisien d'Allan Kardec, un médecin russe de Moscou décédé aurait fait cette description de l'au-delà [10]:
Autre témoignage de la même époque, qui aurait également été reçu par psychographie le 8 février 1865, celui de Mme Foulon, née Wollis [11]:
Littérature sur la vie après la mortRaymond Moody (La Vie après la vie, 1975) a rapporté le témoignage de personnes ayant subi une mort apparente et qui, une fois réanimées, décrivent une expérience qui, d'un sujet à l'autre, offre des ressemblances. « L'expérience modèle », selon Moody, se présente ainsi :
En France, le docteur Jean Jacques Charbonier a relaté le même genre de témoignages dans plusieurs de ses ouvrages. « Souvenirs » et réminiscencesDepuis la Grèce antique, il est question de personnes qui auraient le souvenir de leurs incarnations passées supposées (Pythagore, Empédocle) ou qui soutiennent que l'on peut se rappeler sa vie dans l'Hadès ou dans le monde idéal (Platon : la réminiscence). Empédocle : « Un homme extraordinaire par son savoir, un génie ayant su acquérir un trésor de sapience Pythagore… pouvait évoquer les souvenirs précis de tout ce que, homme ou bête, il avait été en dix et même vingt vies humaines vécues » (fragment 129). Un esprit critique oblige à ajouter que les « souvenirs des vies antérieures » pourraient être l'expression de fantasmes ou des amalgames mentaux. La réminiscence n'est qu'une théorie philosophique. Les premières études de la science du XIXe siècle et du début du XXe siècleAlbert de Rochas d'Aiglun fut au XIXe siècle un des rares scientifiques à initier des recherches expérimentales sur les médiums et sur les manifestations de l'au-delà (voir illustration ci-contre). Ian Stevenson, professeur à l'Université de Virginie, a analysé des milliers de témoignages sur la réincarnation, et publié vingt cas suggérant le phénomène de réincarnation[13]. Il s'appuie sur les souvenirs, la confrontation entre les souvenirs que les « réincarnés » ont de leur vie passée supposée et des réalités qu'ils ne connaîtraient pas. Par exemple, Parmod, né le 11 octobre 1944 dans l'Uttar Pradesh (Inde), déclare, vers deux ans et demi, que sa femme vit à Moradabad, à trois-quatre ans il dit avoir eu un magasin de biscuits appelé « Mohan Frères » à Moradabad, qu'il avait été malade après avoir trop mangé de lait caillé ; Stevenson vérifie : chez les « Mohan Frères » de Moradabad, un Parmanand est mort le 9 mai 1943, à la suite d'une maladie contractée après s'être gavé de lait caillé… Mais Stevenson refuse cependant de prendre position entre fraude, cryptomnésie, perception extra-sensorielle associée à la personnification, possession, réincarnation (p. 662). Types de scénariosPierre A. Riffard[14], propose un arbre de décision des divers concepts et choix idéologiques concernant la vie après la mort : une dizaine de types de survivance sont envisagés, qui peuvent coexister ou se succéder, fusionner ou se répartir selon les personnes, les actions, les circonstances. Ils se déclinent principalement en existence neutre, existence larvaire, existence démoniaque, damnation ou salut, transmigration par réincarnation ou par métempsycose, transformation en étoile, palingénésie universelle ou éternel retour.
Quelques conceptions religieuses et philosophiques (par ordre alphabétique)Selon le bouddhismeDans le bouddhisme originel[16], les êtres vivants (sattva) se répartissent en Six Destinées (gati), selon les actes des vies antérieures : 1) habitants des enfers (naraka, séjours des damnés, souffrant, jusqu'à épuisement du mauvais karma), 2) animaux, 3) trépassés (preta, intervalles des mondes où vivent les trépassés, morts faméliques), 4) titans (asura, dieux inférieurs), 5) dieux (deva), 6) hommes. Entre les destinées successives, les êtres sont dans une existence intermédiaire (antarâbhava). Il s'exerce moins une loi des causes, une rétribution des actes (karman), qu'un processus automatique, une transmigration (samsâra) due aux actes du corps, de la parole ou de l'esprit : par effet naturel, toute action appuyée sur une volition produit ses effets. L'être qui transmigre (Pudgala) n'est pas vraiment une personne, plutôt un agrégat (Skandha), une continuité phénoménale aux éléments changeants, sans soi permanent. L'enchaînement de la transmigration est dû à trois racines du mal (akushala, Trois Poisons) : le désir, la haine, l'ignorance. Le saint (Arhat), libéré des divers liens, n'a plus de renaissance (Punarbhava, en pāli : punabbhava). Selon le christianismeConception du christianismeSelon le christianisme, les morts ressusciteront : Jésus ressuscite les morts (Jean 6, 40) : « Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour » Jésus est la voie vers son père, c'est par lui que l'on peut atteindre la vie après la mort. « Jésus (…) dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6). Les souffrances d'ici-bas sont alors perçues comme de multiples occasions de les unir à la souffrance du Christ crucifié et ainsi de devenir des êtres donnés à l'image de son enseignement (« aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34)) et ainsi obtenir la grâce de l'éternité. Le chrétien engagé dans une telle démarche spirituelle accepte conséquemment la souffrance comme une grâce de salut, et cela, tout en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour la faire diminuer autour de lui. Il participe ainsi à la souffrance rédemptrice du Christ par sa condition de mortel qui, en aucun cas, n'échappe à la souffrance. Sur le plan théologique, le moment de la mort correspond pour le chrétien au jugement particulier de l'âme où se détermine son destin éternel en fonction de son acceptation ou non de l'amour de Dieu en pleine conscience[17]. La Bible fait référence à la vie après la mort, et cite les paroles du Christ à ses disciples à cet effet :
Conception évangéliqueLa vie après la mort dans la théologie évangélique est très semblable à celle avant la mort. Les différences notables sont :
Mais ceux qui sont sauvés, c'est-à-dire qui auront accès à cette nouvelle vie, vivront sur une Terre semblable (ou identique ?) à la nôtre, dans leurs corps ressuscités et glorifiés (c'est-à-dire sans défaut). L'accès à cette nouvelle vie est acquis uniquement par la reconnaissance de notre incapacité à mériter par nos œuvres l'accès à ce salut, et l'acceptation du cadeau de la grâce (Ephésiens 2:8-9). Voir Sola gratia, Sola Fide. Selon l'hindouismeDans l'hindouisme des Upanishad, chez Yâjñavalkya (VIe s. av. J.-C.), fondateur du Yajur-Veda blanc, apparaît la notion de renaissance, de réincarnation ; dans sa Brihadâranyaka-Upanishad[18], la notion de rétribution des mérites et des fautes apparaît, karman signifie acte, « acte moral et résultat de l'acte » (et non plus seulement « rituel »), l'homme se dissout à la mort, mais son karman est cause d'une nouvelle naissance qui héritera de ses actes bons ou mauvais de l'existence antérieure. Selon la tradition hindoue, il faut cinquante-deux millions de naissances avant de renaître comme un humain : on se réincarne ainsi en végétaux et en différents animaux, pendant des millions de fois, avant de retrouver une matrice humaine, de même qu'un embryon (symbole végétal) devient fœtus (symbole animal) avant de naître en tant que nouveau-né humain, s'il n'a pas réussi à sortir de la matrice de la Nature par la Délivrance du cycle des réincarnations (grâce aux différents types de yoga amenant à détruire l'ego, l'égoïsme étant le principal obstacle à l'Union avec le Divin)[19]. Dans un ouvrage attribué au même Yâjñavalkya, le Shatapatha-Brâhmana, du Yajur-Veda blanc, il est posé que ceux qui n'accomplissent pas correctement les rites renaissent après la mort, que l'immortalité acquise par les rites est de durée limitée, que la crémation produit une nouvelle naissance ; qu'on passe à la mort entre deux feux, qui brûlent les méchants et épargnent les bons, lesquels vont alors vers le Soleil. D'autres Brâhmana ajoutent que le père renaît dans le fils. Selon l'islamUn certain nombre d'événements surviennent après la mort dont les étapes les plus importantes sont :
L’âme se détache du corps par l’intermédiaire d'un ange spécial dit ange de la mort. Selon l'islam, le sommeil est considéré comme une mort. L’âme doit attendre la fin du monde. les martyrs sont projetés dans le temps, selon le coran le martyr ne meurt jamais il va directement au paradis.[réf. nécessaire]. NB : Le martyr, pour l'islam, est non celui qui a renoncé à la vie plutôt que d'abjurer, mais celui qui est mort pour une cause jugée noble ou sacrée, à un moment donné de l'histoire. Selon l'islam celui qui est mort en défendant ses biens est considéré comme un martyr.
Elle est soudaine en ce sens qu'elle surgit d'une manière brusque et rapide. Seul Dieu en connaît l'échéance[20]. C'est dans ce sens général, qu'elle est cosmique. Dans le coran et les paroles du prophète, tous les messagers antérieurs à Mohammed ont parlé de ce jour apocalyptique. Tout doit disparaître.
Le jour du jugement connaît plusieurs étapes :
Remarque : Est-ce que les musulmans croient au supplice et à la félicité dans la tombe ? Les théologiens disent qu'il s'agit d'un sujet à controverse et les tendances religieuses se divisent sur le sujet. Les paroles prophétiques qui parlent d'un jugement ici bas dans la tombe ne sont pas convaincantes quant à leur véracité selon certains courants, et sont justes et sans équivoque selon la tendance sunnite par exemple… Notez bien que les paroles prophétiques ne sont pas toutes véridiques et exactes (mauvais rapporteur…). Seul le coran, d'après les théologiens, n'a pas pu être déformé car il fut récité par les musulmans et puis préservé par écrit quelques années après la mort du prophète de l'islam. Le supplice et la félicité dans la tombe ne sont mentionnés que dans certains hadiths de la sunnah (paroles prophétiques). Selon cette dernière, après la mort, toute personne sera questionnée dans sa tombe par deux anges du nom de Mounkar et Nakir. 3 questions leur sont posées : « Qui est ton Seigneur ? Qui est ton prophète ? Quelle est ta religion ? ». Les musulmans pieux répondront correctement à ces questions et auront la félicité dans leur tombe, tandis que les pêcheurs et autres non croyants n'y répondront pas correctement et seront châtiés. Les mécréants seront châtiés en attendant le jugement[22] :
Ibn Kathir a dit : « ce verset est une grande référence dans l'argumentation des adeptes de la Sunna visant à prouver l'existence d'un châtiment dans la tombe pendant le barzakh ». Selon le judaïsmeTraditionnellement, le judaïsme pensait que les défunts rejoignaient le royaume des morts, le Shéol, et qu'ils y demeuraient comme des ombres. Le Livre de Job (vers 450 av. J.-C.) l'affirme : « Ma vie n'est qu'un souffle… Comme la nuée se dissipe et passe, qui descend au Shéol n'en remonte pas » (VII, 7-9). Seuls Énoch et Élie sont « enlevés vivants vers le ciel ». Les méchants n'ont pour châtiment que la souffrance et le malheur dans leur existence sur Terre, la stérilité ou la mort prématurée (Deutéronome, XXVIII). Cependant, Isaïe (53.12) et Ézéchiel (37.1-14) suggèrent la rétribution du juste et la résurrection à une vie nouvelle des morts réconciliés à Dieu. La mystique juive, depuis le IIe s., considère que l'homme possède, en plus du corps physique, plusieurs âmes. Les néo-platoniciens juifs Abraham ibn Ezra (vers 1150) et Abraham bar Hiyya distinguent trois parties : nefesh, ruah, neshamah ; les kabbalistes ajoutent hayyah, yehidah. Les cinq noms de l'âme, sont, dans un ordre ascendant : la nefesh (esprit), le ruah (souffle, anima), la neshamah (âme, spiritus), la hayyah (vie), et la yehidah (union). Si l'on groupe en un acronyme les initiales de chacun de ces termes on obtient le mot naran-hai, NaRaN-HAI. C'est la doctrine du kabbaliste Isaac Louria, vers 1570, à Safed. « La nefesh reste pour un temps dans la tombe, voletant au-dessus du corps ; le ruah monte au paradis terrestre conformément à ses mérites ; et la neshamah retourne directement dans sa maison natale. Châtiment et rétribution n'incombent qu'à la nefesh et au ruah. Selon Moïse de Leon, une fois par jubilé cosmique, l'âme s'élève de sa communion avec la Shekhina [la Présence divine] jusqu'au paradis céleste caché dans le monde de l'esprit divin, c'est-à-dire jusqu'à la Sefirah Hokhmah [la Sagesse au sein de l'Arbre des sephiroths de la kabbale] »[23]. Selon le mormonismeDans le mormonisme, la vie après la mort est une partie du plan de salut par lequel Dieu réalise l'immortalité et la vie éternelle de l'homme. Sous certaines conditions, le mort peut devenir lui-même un dieu créateur. Selon les philosophies antiquesPour les anciens Grecs (Homère, Hésiode), l'âme du défunt passe le lac du Styx sur la barque de Charon. Elle franchit ensuite les portes d'airain gardées par Cerbère, et elle demeure à jamais dans l'Hadès, le monde invisible, sous terre, avec la vie d'une ombre, « dépourvue de force et de sens », sans espoir de retour (Odyssée, XI, 602). L'Achille d'Homère dit ceci : « Même dans la demeure d'Hadès, l'âme et l'image sont, après tout, quelque chose » (Iliade, XXIII, 103). Mais le sort des bons n'est pas meilleur que le sort des méchants. Seuls les grands criminels (Sisyphe, Tantale, Ixion) sont châtiés ; et seuls quelques privilégiés (Ménélas, Achille) sont transportés aux Îles des Bienheureux. Ennius soutient que, pour les Anciens, à la mort, le corps allait au tombeau, l'âme au ciel et l'ombre aux Enfers ; on lit dans lEnéide (V, 81) : « Salut, cendres qui vainement me sont rendues, âme et ombre paternelles ». Pythagore, Empédocle, Platon défendent la métempsycose. Platon s'exprime par mythes[24] sur ce sujet. Dans le Gorgias (522-527), à la fin de leur première existence, toutes les âmes sont jugées, puis les âmes coupables sont châtiées, les autres récompensées aux Îles des Bienheureux. Selon La République, livre X (mythe d'Er), toutes âmes sont jugées (614 cd), puis les âmes des coupables sont conduites pour mille ans aux Enfers où elles sont châtiées ; les autres, pour la même durée de mille ans, vont au ciel (X 615 a) ; passé ce temps, elles reviennent toutes à la prairie du jugement (X 614 c), d'où elles gagnent le tribunal des Moires qui les renvoie sur la Terre, chacune choisissant, pour sa deuxième existence, son genre de vie (X 617 de). Le but est la purification[25]. Les anciens stoïciens (Zénon, Cléanthe, Chrysippe), avant Diogène de Babylone, croient en l'Éternel retour, c'est-à-dire à la répétition périodique sans fin des mêmes éléments de l'univers, âmes et comportements humains compris. « Pour Plotin, chaque âme est conduite où elle a mérité de parvenir en fonction de sa vie passée. Le défunt, séjournant temporairement dans le monde des morts, revient sur terre pour se parfaire, pour corriger les conséquences de ses actes passés (Ennéades, I). Les âmes qui n'ont pu s'affranchir du corps retournent dans des corps humains. Quelques-unes même, qui sont devenues animales, retombent dans le corps des animaux (ce qui correspond, non à la doctrine de la réincarnation elle-même, mais plutôt au concept de métempsycose). Quelques-unes, des meilleures, sont admises à choisir elles-mêmes leurs nouveaux corps. D'autres, enfin, s'élèvent au-delà du ciel, sont changées en étoiles et, de là, contemplent le spectacle de l'univers (Ennéades, III, 4, 2-5). Enfin, les âmes les plus pures vont se confondre avec Dieu (Ennéades, III, 4, 6). Celui qui a tué devient un homme destiné à être assassiné ; un fils qui a tué sa mère redevient une mère tuée par son fils (Ennéades, III, 4, 13) »[26]. L'ensemble est réglé par la Providence (Ennéades, II, 3 ; III, 2 ; IV, 3). La conception défendue par l'orphisme se place sur deux plans naturels (animal/humain). Selon Proclos[27], « Orphée veut que les âmes humaines s'en aillent aux lieux souterrains pour y être purifiées ou châtiées, et dans les prisons infernales où elles sont punies. Mais les âmes des animaux voltigent là-même dans l'air, jusqu'à ce qu'elles aient été de nouveau enchaînées en d'autres corps ». Purification pour les humains, palingénésie pour les animaux. La tradition orphico-pythagoricienne, dès la fin du Ve siècle av. J.-C., a laissé des « lamelles d'or » où se montrent l'espérance d'être délivré grâce à l'initiation, la nécessité pour l'âme de subir un examen à l'arrivée dans l'au-delà, la primauté de la déesse Mnémosyne (qui rappelle l'origine céleste de l'âme et donne le souvenir des existences antérieures), le besoin de se libérer de la soif de vivre corporellement, la distinction entre deux sources dans l'au-delà (la source de Mnémosyne, qui donne le souvenir aux initiés, à droite ; la source de Léthé, qui donne l'oubli aux non-initiés, à gauche). Les lamelles évoquent le voyage et l'épreuve de l'âme post mortem.
Selon le spiritisme de Allan KardecSelon le spiritisme de Allan Kardec, la mort est prédestinée. Tous les événements majeurs, heureux ou malheureux, de l'existence d'un être humain « seraient écrits » à l'avance et inéluctables. Par contre la manière de réagir à ces événements, elle, ne serait pas « écrite » et ce serait précisément là que résiderait le « libre-arbitre » d'un être humain, un peu à la manière d'un questionnaire où les demandes sont écrites mais pas les réponses qu'il faut donner[29].Toutes ces épreuves serviraient à l'être humain pour progresser et évoluer vers une meilleure compréhension, or ce serait bien souvent dans l'adversité que l'être humain progresserait le plus, trouvant de nouvelles ressources ou des capacités ignorées de lui-même[30]. Le spiritisme repose entièrement sur l'idée de la survie de l'Esprit. Selon la cosmologie mise en évidence par Allan Kardec, la mort provoquerait une séparation entre le corps physique / son énergie vitale et l'Esprit de la personne, celui-ci étant accompagné de son corps subtil le périsprit, c'est-à-dire l'enveloppe humanoïde de l'Esprit. Cette séparation serait plus ou moins facile, accompagnée ou non d'un « état de trouble » temporaire, comme lorsqu'on se réveille le matin [31]. L'Esprit se retrouverait alors dans une dimension qui se superposerait à celle de la Terre, dans laquelle son bien-être ou son mal-être correspondrait à son état d'avancement. Il pourrait être proche de nous sur Terre, ou pourrait s'éloigner dans l'espace sidéral[10]. L'au-delà serait donc une sorte d'univers parallèle à celui qui est fait de matière, en interaction constante avec celui-ci, mais vibrant sur des fréquences différentes « plus subtiles ». Les « esprits » seraient donc partout, sur terre, dans l'espace et sur des exoplanètes (les sphères ou globes célestes désignant au départ d'autres planètes) pouvant interagir avec les « incarnés » en bien comme en mal. Il n'y aurait donc pas de lieux circonscrits de type « paradis » ou « enfer », mais « les mondes étant des foyers où les Esprits s'assemblent de préférence, en raison de l'analogie qui existe entre eux et ceux qui les habitent, chaque globe a donc, en quelque sorte, sa population propre en Esprit incarnés et désincarnés, qui s'alimente en majeure partie par l'incarnation et la désincarnation des mêmes Esprits »[32]. Cette population serait plus stable dans les « mondes inférieurs », où les Esprits seraient plus attachés à la matière, et plus flottante dans les « mondes supérieurs ». Les Esprits désincarnés (comme ceux qui sont incarnés finalement) auraient tendance à se regrouper entre eux quand ils sont de nature similaire. Les « mauvais Esprits » auraient une fréquence de vibration plus basse que celle des « bons Esprits », il en résulterait qu'ils auraient moins de capacités, de compréhension et de bienveillance que les bons[33],[34],[35]. Les deux témoignages évoqués en haut de cet article émaneraient d'« Esprit heureux » ayant atteint un certain niveau d'élévation spirituelle et ceci n'est pas généralisé dans les descriptions spirites de l'au-delà. D'autres témoignages, beaucoup plus durs, qui émaneraient eux de la part d'« Esprits souffrants » ou d'« Esprits matérialistes » reflèteraient une vision beaucoup moins heureuse d'un au-delà pourtant similaire. La raison en serait que, si l'on se retrouvait sur une plage paradisiaque avec des maux de ventre abominables, ou alors obnubilé par de mauvaises nouvelles sur son smartphone, nous ne serions dès lors pas disposés à apprécier le paysage magnifique autour de nous, nous ne le verrions même pas. Ce serait ce même type de mécanisme psychique qui serait à l'œuvre dans ces différentes descriptions[36]. En dehors des douleurs physiques qui s'éteignent avec le décès, le caractère d'une personne décédée resterait sensiblement le même que celui qu'elle avait de son vivant, un orgueilleux resterait orgueilleux, un avare resterait avare, un menteur resterait menteur, etc. Ces caractéristiques de la personnalité impacteraient la façon dont on vivrait son au-delà. Certaines personnes décédées resteraient proches de la terre, pouvant être désorientées ou perdues, elles pourraient alors être dans le déni de leur décès en pensant être toujours en vie, quand d'autres plus matérialistes resteraient attachées à leurs biens terrestres, comme leur maison[37]. De même certains Esprits seraient pris dans des « boucles psychiques » tournant en rond, revivant tout le temps la même scène et ceci jusqu'à une « prise de conscience » libératrice. Le facteur psychologique parait essentiel en ce qui concerne l'au-delà, ce qui est somme toute logique puisque nous serions alors des Esprits avec un corps subtil émotionnel à « vif » [37],[36],[38]. On peut remarquer aussi une sorte de réciprocité, un « retour de bâton » dû à sa personnalité, une sorte d'« automatisme » naturel, qui peut parfois prendre la forme de « qui se ressemble, s'assemble », comme par exemple ce cas d'une personne égoïste qui était indifférente au sort des autres, et qui se retrouverait dans l'au-delà au milieu de personnes ressemblant à des ombres, toutes indifférentes les unes par rapport aux autres dans une ambiance de solitude et d'ennui[39]. Ou bien ce cas d'un orgueilleux qui jalouserait tous ces « Purs Esprits » qui lui font l'affront de lui être supérieurs. Cependant Allan Kardec notait aussi « qu'il n'y avait pas de règle uniforme et absolue », que la devise serait plutôt « à chacun selon son œuvre »[40]. Dès lors, la bonne gestion de ses pensées et émotions, à travers un « travail sur soi » pendant la vie terrestre, semble être une très bonne option pour vivre un au-delà serein[36]. Il pourrait y avoir des différences entre les expériences de mort imminente ou NDE et les morts véritables des personnes. La NDE ressemblerait plutôt alors à une « vision extatique » qui serait donnée à une personne dans le but de l'encourager, de lui montrer un niveau de conscience qu'elle pourrait obtenir, mais qui ne serait pas forcément acquis dès aujourd'hui. Un témoignage dans les années 1860 de la NDE du Docteur Caron tendrait à le démontrer, celui-ci ayant vécu, alité et en famille, une NDE « paradisiaque », où, revenant à lui il raconte : « que c'est beau ! que c'est sublime ! quelle douce chose ! J'étais mort et mon âme s'est élevée bien haut, bien haut » et « ne pas pouvoir dépeindre la magnificence de ce qu'il a vu, ni des impressions qu'il a ressenti ». Peu de temps après, il décédera réellement et un proche de la famille demandera qu'on essaye de l'invoquer. Une fois que la communication aurait été établie, celui-ci aurait déclaré que « sans être malheureux, il ne se retrouvait pas dans l'état de bonheur total dans lequel il avait été » lors de son NDE. Il aurait ajouté « avoir été dans un moment de confusion après son décès », chose qu'il n'avait pas vécu précédemment, puis il serait revenu sur sa NDE en précisant « qu'il aurait été emporté par un agent inconnu » (une force inconnue l'aurait emporté), et qu'il aurait « vu la splendeur d'un ciel comme nos rêves seuls pourraient le réaliser. Cette course à travers l'infini s'est faite si rapidement que je ne puis préciser les instants employés par mon Esprit » également que « l'esprit ne connaît pas la valeur des distances telles que vous les envisagez »[41]. Selon le taoïsmeL'aspirant taoïste a parfois été décrit dans l'Antiquité, comme un « homme accompli » (zhenren 真人) qui au terme d'exercices spirituels et physiques, subissait une mutation, devenait léger au point de pouvoir s'élever dans les nuages et y chevaucher les dragons[42]. Devenu immortel (xian 仙), tantôt visible et invisible, il apparaissait ici et là à la fois, mobile mais sans forme ni corps. Ge Hong au IVe siècle, défendra l'idée que l'accomplissement de l'immortalité demande de « nourrir le principe vital » yangsheng 养生 (pratiques gymniques, techniques diététiques, respiratoires, etc.) mais surtout exige la fabrication et la prise d'un élixir d'immortalité.
(Ge Hong, Baopuzi, chap.4[43]). Divers états d'« immortalité » (appelée aussi « transcendance »[44]) sont possibles : les adeptes qui se promènent sur les sommets des montagnes, nommés dixian 地仙 « immortels terrestres », ont un statut inférieur aux tianxian 天仙 « immortels célestes » qui désirent monter au Ciel rejoindre les esprits, :
(Ge Hong, Baopuzi, chap.3[45]) Un troisième état est possible : « Les adeptes inférieurs meurent puis quittent leur enveloppe : ce sont des Immortels libérés de leur Corps 尸解仙 Shījiě xiān » (chap.2). Cette méthode de transcendance a un statut inférieur au deux autres car elle met en place une stratégie pour tromper l’administration céleste qui note dans un grand registre qui est mort et qui est vivant. Si le cercueil est ouvert et qu’on ne trouve pas de cadavre, un autre objet est trouvé à la place : un talisman, une épée, un vêtement[44]. D'une manière assez unique dans l'histoire des religions, l'idéal du zhenren真人 ou du xian 仙 (immortel, transcendent) a associé la libération spirituelle et l'immortalité physique. Selon les traditions d'Amérique précolombienneLes religions des autochtones d'Amérique[46] font du royaume des morts une copie fidèle du monde des vivants. La représentation classique du royaume des morts en Amérique du Nord est désignée par ces termes : « les terres fortunées de la chasse ». Plusieurs tribus de la Prairie imaginent le séjour des morts comme une prairie ondoyante où ils chassent le buffle avec succès, habitent dans des tipis, festoient et dansent. Ceux qui ont péché sont exclus de la communauté, dans le royaume des morts, ils sont condamnés à la vie errante des spectres, ou ils périssent en se rendant dans l'autre monde ou encore ils sont envoyés dans un autre pays que celui qui accueille les morts ordinaires. L'idée d'un jugement dernier après la mort et celle d'une véritable loi du talion dans l'au-delà n'existent pas chez les Indiens. Selon le védismeDans le védisme[47], une distinction est faite entre le corps et un principe invisible, asu, force vitale, essence à base de souffle, d'origine corporelle et impersonnelle, et manas, « esprit », siège désincarné de la pensée et des sens internes, situé au cœur. Le mort (preta) n'est que le double ombreux du vivant, comme là psychê homérique. La conception védique dominante est celle d'un empire des morts situé sous la terre, un lieu de ténèbres sans joie, sur lequel règne Yama et où conduit « le chemin vers les pères » (pitryâna). Dans le Rig-Veda récent, les éléments de l'individu à sa mort passent dans le Soleil, le vent, les eaux, les plantes. Rien de précis n'est dit sur le jugement, la durée des peines, les fins dernières. Selon la tradition ésotériqueÀ propos des Mystères d'Éleusis, Platon déclare : « Quiconque arrive dans l'Hadès en profane, sans avoir été admis aux Mystères et initié, sera couché dans le Bourbier ; celui qui, au contraire, aura été initié et purifié partagera, une fois arrivé là-bas, la demeure des dieux » (Phédon, 69c). Bourbier pour les profanes, félicité pour les initiés. Rudolf Steiner, le fondateur de l'anthroposophie, prétendant tenir ses données sur la vie après la mort de ses propres « investigations spirituelles », expose ses vues dans ses livres et recueils de conférences[48],[49],[50]. Il distingue les étapes suivantes :
Les réincarnationnistes se divisent sur la durée de l'intervalle entre les incarnations, les règles de rétribution, etc. Point de vue scientifiqueLe corps ne meurt pas d'un coup, les organes cessent progressivement de fonctionner jusqu'à ce que l'organisme entier s'effondre[54]. Si le cerveau est privé d'oxygène pendant quelques minutes, il y a des dommages irréversibles[54]. Si le cerveau reste trop longtemps sans être alimenté, il est complètement détruit[54]. La mort cérébrale est irréversible[54]. Les expériences de mort imminente sont dues à une sous-alimentation du cerveau[54]. Des hormones et des signaux sont envoyés en masse et font vivre des émotions et des impressions sensorielles puissantes[54]. L'origine de la croyance en une vie après la mort pourrait être explicable par des prédispositions cognitives, des apprentissages culturels et des idées religieuses intuitives[55]. Selon une étude, les enfants sont capables d'admettre la fin de l'activité physique, mentale et perceptive dans la mort, mais hésitent à conclure à la fin de la volonté, du soi ou des émotions dans la mort[56]. Aucune preuve de survivance de la conscience après la mort physique n'a été recueillie scientifiquement, en dépit des témoignages du spiritisme et des nombreuses expériences de mort imminente (EMI). Même si la corrélation entre l'activité des neurones et l'émergence de la conscience n'est toujours pas clairement comprise[57], nombre de scientifiques considèren[réf. souhaitée] que ce qu'on appelle « esprit » est le fruit des connexions de nos neurones, et qu'en l'absence d'activité cérébrale, il ne se passe tout simplement rien. Les anesthésies générales semblent par exemple provoquer une perte de conscience en bloquant la capacité du cerveau à intégrer les informations entre elles[58]. L’anesthésie provoque une perturbation de l'intégration des informations corticales d'ordre supérieur[59]. La manière dont les agents anesthésiques suppriment la conscience humaine est étudiée par neuro-imagerie depuis les années 1990[59]. Études sur les expériences de mort imminenteEn 2008, une étude de grande échelle a été menée par l'Université de Southampton et impliquant 2060 patients de 15 hôpitaux du Royaume-Uni, des États-Unis et d'Autriche. L'étude AWARE (AWAreness during REsuscitation) a examiné le large éventail d'expériences mentales en rapport avec la mort. Les chercheurs ont également testé pour la première fois la validité des expériences conscientes à l'aide de marqueurs objectifs, afin de déterminer si les déclarations de conscience compatibles avec les expériences hors du corps correspondent à des événements réels ou hallucinatoires[60]. Les résultats ont révélé que 40 % des personnes ayant survécu à un arrêt cardiaque étaient restées conscientes pendant la période où elles étaient en arrêt cardiaque (et non en état de mort cérébrale qui est irréversible) et avant que leur cœur ne soit relancé. Pour beaucoup d'entre eux, elles ont fait l'expérience d'un sentiment comme la peur, ou d'un déjà-vu et d'un rappel de situations de leur vie passée. En revanche, sur les 140 personnes interrogées, neuf ont vécu des expériences de mort imminente[54]. Un patient a également vécu une expérience extracorporelle et plus de 80 % des patients n'ont pas survécu à leur arrêt cardiaque ou étaient trop malades pour être interrogés. Dans l'interview, le Dr Parnia a déclaré : « Les données recueillies jusqu'à présent suggèrent que dans les premières minutes après l'arrêt cardiaque, la conscience n'est pas annihilée »[61]. Les études menées sur les rats montrent que si le cœur s'arrête, le cerveau reçoit soudain une tempête de signaux[57]. Le manque d'oxygène entraîne la libération massive d'endorphines, c'est-à-dire d'hormones du bonheur, qui inhibent la douleur. La vision extérieure de soi-même s'explique également par le manque d'oxygène dans le cerveau. La perception de soi dans les zones correspondantes du cerveau devient alors folle[54]. Des études ont également été réalisées sur le phénomène des expériences de mort imminente. Les personnes qui en font l'expérience rapportent généralement avoir été transportées dans un "royaume" ou un "plan d'existence" différent et il a été démontré que la plupart d'entre elles en gardent un effet positif durable[62]. On peut sans doute expliquer toutes les séquences de l'EMI par tel ou tel phénomène neurochimique. Néanmoins, un aspect des témoignages demeure problématique : ce sont les cas où l’expérienceur dit avoir vu pendant son coma (alors qu'il était en arrêt cardiaque, les yeux clos) des détails visuels de son intervention, de la salle, des appareils, détails impossibles à inventer. « Le cas suivant a été rapporté aux auteurs d’une récente étude hollandaise par une infirmière de l’unité de soins intensifs, et est remarquablement similaire au précédent, à ceci près qu’il s’agit d’une histoire de dentier et non de planche : Récit de l’infirmière : "Une ambulance amène aux urgences cardiologiques un homme de 44 ans, cyanosé et comateux. Il avait été trouvé une heure auparavant dans un pré par des passants. À son admission, il est mis sous respiration artificielle sans intubation, pendant qu’on pratique massage cardiaque et défibrillation. Quand nous avons décidé de l’intuber, nous nous sommes aperçus qu’il portait un dentier. Je lui ai enlevé son appareil et l’ai rangé sur le chariot à pansements. Pendant ce temps, la réanimation intensive était poursuivie. Après une heure et demie, le rythme cardiaque et la tension étaient remontés à des valeurs suffisantes, mais il était toujours ventilé et intubé, et encore dans le coma. On le transféra dans une unité de soins intensifs pour continuer la respiration artificielle et la surveillance que nécessitait son état. Ce n’est qu’une semaine plus tard que je le revois, quand il est de retour dans le service de cardiologie. Au moment où il m’aperçoit (je distribuais les médicaments), il dit : « oh, cette infirmière sait où se trouve mon appareil dentaire ! » Je suis surprise, et il m’explique : « Oui, vous étiez là quand on m’a emmené à l’hôpital, vous m’avez enlevé le dentier de la bouche et vous l’avez mis sur ce chariot avec tous ces flacons, il y avait un tiroir sous le plateau et c’est là que vous l’avez rangé ! »[63],[64] Un cas emblématique de vision extracorporelle en EMI est celui de Pamela Reynolds qui a donné lieu à de nombreuses discussions scientifiques car il est bien documenté : Cas de Pamela Reynolds Néanmoins, si un certain nombre de témoignages rapportent ce genre d'expériences et de visions extracorporelles, elles n'ont jamais pu être vérifiées dans des conditions rigoureuses jusqu'à présent. Elles restent de l'ordre du témoignage, avec tous les problèmes épistémologiques que ceux-ci soulèvent pour être considérés comme des "preuves". Dans sa série télévisée The Human Mind (BBC), Sir Robert Winston mentionne la possibilité que l'effet de tunnel vécu lors d'une expérience de mort imminente soit produit par l'activation anarchique des cellules de la rétine en l'absence d'oxygène, le reste relevant d'un rêve accompagnateur. Certains psychiatres[Qui ?] critiquent également l'interprétation de ces effets comme le signe d'une vie après la mort. Pour eux, il n'y a pas expérience d'un au-delà, mais traumatisme. Effectivement, on peut reproduire artificiellement une forme d'Expérience Hors du Corps[65] bien qu'elle ne soit pas réellement comparable à celle vécue dans le cadre d'une EMI (Jean-Pierre Jourdan, 2006). Dans les arts et la cultureCinéma
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