Vez est un village entre Crépy-en-Valois et Villers-Cotterêts, célèbre pour son donjon et son jardin contemporain d'inspiration médiévale. Il fut peut-être la capitale du peuple gaulois des Vadicasses (dont la localisation et même l'existence sont discutées) puis, au Moyen Âge, du pays de Valois.
Les limites communales de Vez et celles de ses communes adjacentes.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Automne, le canal 01 de la commune de Vez[1], le canal 02 de la commune de Vez[2], le canal 03 de la commune de Vez[3], le cours d'eau 01 de la commune de Russy-Bemont[4] et le ru de Longpre[5],[6],[Carte 1].
L'Automne, d'une longueur de 34 km, prend sa source dans la commune de Villers-Cotterêts et se jette dans l'Oise (rive gauche) à Longueil-Sainte-Marie, après avoir traversé 19 communes[7]. Les caractéristiques hydrologiques de l'Automne sont données par la station hydrologique située sur la commune de Vauciennes. Le débit moyen mensuel est de 0,198 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 2,17 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 3 m3/s, atteint le même jour[8].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 287 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Automne. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le puis révisé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat d'aménagement et de gestion des eaux du Bassin Automne (S.A.G.E.B.A)[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 726 mm, avec 11,6 jours de précipitations en janvier et 8,9 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Margny-lès-Compiègne à 22 km à vol d'oiseau[12], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 633,5 mm[13],[14]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[15].
Urbanisme
Typologie
Au , Vez est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[16].
Elle est située hors unité urbaine[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[17]. Cette aire regroupe 1 929 communes[18],[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (72,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (61,6 %), forêts (24,3 %), prairies (6,5 %), zones agricoles hétérogènes (4 %), eaux continentales[Note 4] (3,6 %)[20]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Vadum (vers 866) ; Vadensium (1053) ; Vododium (vers 1053) ; Radulphus de Wadenensi villa (1074) ; Vadenensis villa comitatus Vadensis (1109) ; Vadum (1118) ; Vae (1118) ; vicus Vadorum (1180) ; in molendino de veyo (1194) ; vadum Vezum (1205) ; Ve (1207) ; versus Veium (1208) ; « apud villam quae dicitur Ve super Autonnam » (1214) ; Ve super Autunam (vers 1220) ; in molendino meo de Ve (1225) ; in molendino suo de Vedo (1225) ; We (1260) ; ve (1271) ; Ve le chastel (1360) ; Ve (vers 1360) ; Ve en Valois (1436) ; Ve super autonam (1376) ; « le molin de la ville de ve sur autonne en la conte de valoys » (1378) ; Ve en valloys (1524) ; Ve sur Autonne (vers 1575) ; Vey (vers 1575) ; Vez (1667) ; Vez sur Ottenette (XVIIe) ; Vez le châtel (1789) ; Vez en Valois (XIXe)[22].
Le nom du village serait issu du latinvadum, le « gué », sur la rivière automne[23],[24]. Malgré la rareté des formes anciennes avec un W- initial, il s'agit plutôt du gallo-roman *WADU qui note soit une simple influence germanique sur l'initiale, soit dénote un emprunt direct au vieux bas francique*wad̄ « endroit guéable »[25], d'où les formes initiales en W- au nord de la France et en Belgique (Normandie septentrionale, Picardie, Nord, Wallonie, Lorraine, Champagne, Bourgogne septentrionale) cf. l'homonyme Wez (Marne), passées parfois, dans une partie de ce domaine, à V- ultérieurement, alors qu'il a évolué en G(u)- en français central[25], d'où la forme gué qui s'oppose au latin vadum qui aurait dû conserver un V- en français central cf. latin vad-ere > (je) vais, etc.
Le village aurait donné son nom au « Valois » (pagus Vadensis, pagus Vadisus)[26].
Pour Fontenay : Fontenailliae (1258), Fontenelle, Fonteneille, Fontenaille[27].
Histoire
Protohistoire
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Moyen Âge
Epoque carolingienne
755 et 844 : conciles réunis à Vez.
949 : translation à Crépy-en-Valois des reliques de saint Arnould rapportées à Vez par le prêtre Constance, natif de Vez.
Ce sont les moines dépendant de Saint-Médard de Soissons qui rassemblèrent la population autour du gué au début du IXe siècle avant de fonder en 1160 une abbaye qui sera fortifiée au XIVe siècle pour devenir l'actuelle ferme de Saint Mard.
Moyen Âge central
1082 : mort à Rome de saint Simon de Vez, comte et moine.
1118 : concession du château aux moines de Saint-Arnould.
Le donjon du château féodal, familièrement appelé La Tour, fut construit avec ses remparts par Jehan III de Vez en 1360. Auparavant n'existaient que le logis et la chapelle, rebâtis par Raoul d'Estrées. L'ensemble, spécimen parfait d'architecture militaire des XIIIe et XIVe siècles, fut restauré peu après par Louis d'Orléans.
1580 : la Ligue. Intervention d'Henri IV. 23 pluviôse de l'an V : vente du château, de Bessemont, de Fonteneil, étangs et Moulin de Vez comme Biens Nationaux. 1918 : le général Mangin et son état-major à Vez. 1942 : évacuation de tous les habitants.
Vez demeura jusqu'à la fin du XVIe siècle une place forte importante capable de résister victorieusement aux « Jacques », aux Anglais, aux Bourguignons et aux « Ligueurs ».
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[30].
En 2021, la commune comptait 275 habitants[Note 5], en évolution de −8,64 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 31,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 23,2 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 149 hommes pour 128 femmes, soit un taux de 53,79 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[33]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
1,6
4,7
75-89 ans
11,7
16,1
60-74 ans
12,6
28,4
45-59 ans
25,3
20,4
30-44 ans
16,5
15,0
15-29 ans
15,9
15,4
0-14 ans
16,5
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[34]
Château de Vez, rue de la Croix Rebours (classé monument historique par arrêté du [35]) : Connu comme donjon de Vez, c'est un château fort datant essentiellement du XIVe siècle. Le donjon proprement dit a été édifié entre 1390 et 1410 par Jean de Vez et sans doute son beau-frère Robert de Saint-Clair, lui-même étant resté sans descendance. Il n'a jamais appartenu à Louis d'Orléans ou à un membre de sa famille, comme on l'a rapporté parfois, mais Jean de Vez était son chambellan et a de toute évidence fait appel à un architecte de l'entourage royal ou ducal, vraisemblablement Jean Lenoir. Le donjon de plan pentagonal comporte quatre étages habitables, et ses seuls éléments défensifs sont ses mâchicoulis en bordure de la terrasse sommitale. Il se situe en bordure d'une vaste enceinte fortifiée, en partie contemporaine, en partie postérieure, et bâtie sur des fondations plus anciennes. En son centre, se trouvent une chapelle de la même époque que le château et la ruine du logis des années 1360 / 1390. Plus rien ne rappelle le premier château commencé sans doute à la fin du XIIIe siècle, et incendié sous la Grande Jacquerie en 1358. — Quand l'entrepreneur et expert-géologue Léon Dru rachète le château en 1890, il est partiellement ruiné. Il entreprend sa restauration et la mène d'une façon très radicale influencée par Eugène Viollet-le-Duc, puis meurt en 1904. Plus récemment à la fin du XXe siècle, ses propriétaires ont de nouveau restauré le château, et il sert depuis de cadre à des œuvres artistiques contemporaines : sculptures, peintures et vitraux[36].
Église Saint-Martin-et-Saint-Léonard, rue de l'Église (inscrite monument historique par arrêté du [37]) : Sa partie la plus remarquable est son petit chœur rectangulaire de style gothique, qui date des années 1225 / 1230 et est d'une sobre élégance. Le clocher en bâtière un peu trapu, d'une génération plus ancien, le flanque au nord, et le dépasse de peu. Son rez-de-chaussée abrite la chapelle de la Vierge. Quatre fois plus long que le chœur est la nef non voûtée du milieu du XIIe siècle, dont la charpente partiellement apparente conserve des engoulants. Quoique largement dominée par le chœur à l'extérieur, elle atteint, à l'intérieur, la même hauteur sous plafond que ce dernier. La nef vaut surtout pour sa façade occidentale assez originale et conservée sans aucune altération, et les grandes arcadesgothique flamboyant vers le bas-côté nord, qui aboutit sur la base du clocher[38].
Ferme de Saint-Mard, dans un écart, de l'autre côté de l'Automne (façades et toitures du bâtiment à tourelles inscrites par arrêté du [39])
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Autres éléments du patrimoine
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Personnalités liées à la commune
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Voir aussi
Bibliographie
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↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 28/07/2024 à 02:06 TU à partir des 427 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/07/1988 au 01/06/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Émile LAMBERT, Dictionnaire topographique de l'Oise, Amiens, (lire en ligne), p. 594.
↑Stéphane Gendron, La toponymie des voies romaines et médiévales : les mots des routes anciennes, Errance,, , p. 70.
↑Philippe Boulfroy, Nom de lieux Picards et particularismes de l'Oise, , p. 83.
↑ a et bgué sur le site du CNRTL (lire en ligne) [1]
↑Louis Graves, Précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Annuaire de l'Oise, 1836, 252 p., p. 178.
↑Louis Graves, Précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Annuaire de l'Oise, 1836, 252 p., p. 181.
↑Dominique Vermand, Églises de l'Oise, canton de Crépy-en-Valois : Les 35 clochers de la Vallée de l'Automne, Comité Départemental de Tourisme de l'Oise / S.E.P Valois Développement, , 56 p., p. 48-49.