Pour le musicologue Jacques Tchamkerten, la pièce est une « composition infiniment séduisante et admirablement équilibrée[1] ».
Structure et analyse
Variations libres et Finale est d'une durée moyenne d'exécution d'une dizaine de minutes environ[5].
La partition s'ouvre sur une « mélodie rêveuse[1] », à , qui « est exposée par la flûte sur les ré obstinés de la harpe et de l'alto. Après une première variation, avec le thème au violoncelle, un intermède modulant, plus animé [Più animato], introduit le ton de la mineur. Deux variations se succèdent, la seconde présentant le thème en imitations contrapuntiques. Une seconde section forme une sorte de divertissement[1] ». Le rythme pointé initial, raccourci d'une croche, est transformé en zortziko, formule rythmique à cinq temps ( ). Ce passage, assez développé, est en ré majeur et « laisse apparaître quelques échos du thème initial. On retrouve celui-ci, transformé en une ample mélodie chantée par les cordes [...] sous de tranquilles arpèges de la harpe, dans une nouvelle section Assez lent, en ré mineur[1] », laquelle ne fait pas intervenir la flûte, qui « fait soudain irruption et ouvre le finale en fa majeur, sur [un] rythme de gigue[4] ». Le finale, « écrit sur le mode lydien, est léger et finement rythmé, le jeu instrumental plein d'imprévu et de fantaisie[2] ». Cette dernière partie est très brillante et virtuose[4], pleine de « truculence et de pétulance[3] ». Puis « le tourbillon s'apaise peu à peu et, dans une brève codaQuasi recitativo, le thème initial conclut mélancoliquement l'œuvre dans le ton retrouvé de ré mineur[4] ».
Pour Georges Masson, « virtuosité d'une écriture drue et sans concession mélodique, contrepoint serré, trame instrumentale légère et translucide, apportent aux Variations un caractère à la fois roussélien et ravélien, nuancé par la démarche personnelle de l'auteur[3] »[2].
Gabriel Pierné, la musique de chambre, vol. 2, Markus Brönnimann (flûte), Catherine Beynon (harpe), Haoxing Liang (violon), Kris Landsverk (alto) et Vincent Gérin (violoncelle), Timpani 2C1111, 2007[7].
Georges Masson, Gabriel Pierné, musicien lorrain, Presses universitaires de Nancy / Éditions Serpenoise, coll. « Regards » (no 18), , 166 p. (ISBN2-86480-131-0 et 2-901647-96-0).
Jean-Alexandre Ménétrier, « Gabriel Pierné », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN2-213-02403-0), p. 698–700.