Variantes des sinogrammesUn même sinogramme peut ne pas être tracé de la même façon selon le pays et langue où il est employé (consulter Langues asiatiques à sinogrammes) et selon que le texte est manuscrit ou imprimé. Il existe en effet de nombreuses variantes graphiques. Simplifications et variantes localesOn peut trouver actuellement trois grandes déclinaisons pour un même sinogramme :
D'autre part, on peut signaler le cas de caractères propres au cantonais et de différences minimes entre sinogrammes manuscrits et imprimés... On peut illustrer cela par un exemple simple ; dans ces trois systèmes, le sinogramme pour « dragon » se trace à chaque fois d'une manière différente :
Si tous les caractères ne sont pas concernés par ces divergences (la majorité reste commune aux trois systèmes), le nombre de sinogrammes existant en plusieurs variantes peut nécessiter un apprentissage séparé de chaque système (bien que, dans la pratique, nombre d'utilisateurs des caractères traditionnels soient capables de lire les caractères simplifiés les plus courants, d'autant plus quand la simplification procède d'une réduction ancienne). D'autre part, certains éléments de caractères communs aux systèmes simplifié et traditionnel peuvent se tracer avec une légère différence, qui n'empêche cependant pas la lecture et ne mérite pas réellement qu'on répertorie les deux graphies. Quant aux variantes japonaises, elles ne nécessitent un apprentissage spécifique que pour l'écriture et non la lecture car outre quelques caractères réellement illisibles pour un Chinois, principalement des simplifications propres aux kanji (comme 竜, qui est une simplification japonaise de 龍/龙, ou encore 図 pour 圖/图) les différences sont surtout de l'ordre du détail et ne gênent pas la lecture (même pour certaines simplifications : le kanji 単 s'écrit 單 en hànzì mais se montre très proche du simplifié chinois 单). Inversement, certains caractères chinois ne se retrouvent pas en japonais. De la même manière, les différences restent le plus souvent minimes. Par exemple, le caractère pour « noir » se tracera plutôt 黒 en japonais mais 黑 en chinois. Il ne faut cependant pas perdre de vue qu'à part graphiquement, le japonais et le chinois n'ont aucun point commun : les différences les plus notables concerneront surtout l'emploi et le sens des caractères. Enfin, le japonais ayant besoin de moins de caractères que le chinois pour s'écrire (grâce à ses syllabaires kana), un Japonais est susceptible de ne pas savoir lire tous les caractères qu'un Chinois utilise.
Variantes libresIl a existé longtemps dans l'écriture des variantes libres d'un même caractère, nommées 異體字/异体字 yì tǐ zì (itaiji au Japon). Actuellement, nombre de ces variantes (parfois issues de la calligraphie) ne sont plus utilisées mais peuvent se rencontrer dans des éditions anciennes. D'autres sont d'usage fréquent. Par exemple, le mot pour « troupeau », qún peut s'écrire 群 ou 羣. Seul le placement de la clef diffère (羊 yáng, « bélier », placé à droite ou en dessous de la partie phonétique de l'idéo-phonogramme). Actuellement, 群 est préféré dans le système simplifié mais 羣 est resté au Japon et dans le système traditionnel en plus de 群. Les variantes étant souvent considérés comme des caractères traditionnels, la simplification des caractères décidée par la RPC en a fait disparaître un grand nombre en même temps que les autres tracés traditionnels. On nomme 俗體字/俗体字 sú tǐ zì les caractères dits « vulgaires » et considérés comme des erreurs, parfois répertoriées par les dictionnaires de grande taille. Ce sont le plus souvent des simplifications de caractères plus complexes que l'usage n'a pas entérinées. Écriture d'imprimerie et manuscriteLes caractères imprimés peuvent différer des caractères manuscrits quant au détail de l'orientation de certains traits, par exemple, voire la présence ou l'absence de ces traits :
Il ne faudrait cependant pas croire que tous les documents imprimés utilisent les formes qualifiées ici d'« imprimées » : les méthodes d'apprentissage du chinois sont souvent typographiées avec des caractères imprimés imitant les caractères manuscrits (on en voit un exemple ci-dessus, avec le caractère en bas de la première colonne) de manière que les étudiants apprennent correctement les tracés. De plus, selon les éditions et les polices de caractères utilisées, les variantes peuvent être plus ou moins visibles voire absentes. En fait, il n'est pas possible de donner une règle générale quant à l'utilisation des variantes imprimées. Quoi qu'il en soit, elles ne gênent pas la lecture. Autres variantesIl est intéressant de citer le cas du nüshu (女書/女书), « écriture des femmes », qui n'est pas réellement une variante des caractères mais une manière originale d'écrire le mandarin propre aux femmes du comté de Jiangyong, dans la province chinoise du Hunan. Maintenant inusitée, elle s'inspirait librement du tracé de certains caractères et constituait non pas une écriture logographique mais un syllabaire de plus de sept cents graphèmes (de mille à 1500 en comptant des variantes). Encodage des variantesUnicode traite le problème des variantes d'une façon complexe, à cause du processus de l'unification Han. Pendant l'unification Han, certaines variantes presque identiques dans les régions parlant chinois, coréen ou japonais ont été encodées avec le même point de code, et peuvent seulement être distinguées par l'usage de différentes polices de caractères. D'autres variantes plus divergentes sont encodées par différents points de code. Sur les pages web, l'affichage de différentes variantes est dépendant des polices de caractères disponibles sur l'ordinateur, de la composition du navigateur web ainsi que dans l'étiquette d'identification de langues IETF des pages web. Les systèmes prêts à afficher des variantes correctes sont rares parce que de nombreux usagers n'ont pas installé les polices de caractères standard et que les navigateurs ne sont pas configurés pour afficher les variantes correctes par défaut. Ci-dessous, des exemples de formes variantes de caractères chinois avec différents points de code et étiquettes d'identification.
Voici des exemples de formes variantes de caractères chinois avec les mêmes points de code et différentes étiquettes d'identification.
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