Transport ferroviaire en MoldavieTransport ferroviaire en Moldavie
Train reliant Odessa à la capitale, arrêté en gare de Bulboaca.
Plan Carte du réseau ferré moldave
Le transport ferroviaire en Moldavie est constitué d'un réseau ferroviaire majoritairement à écartement russe. Le réseau ferroviaire est bien relié aux réseaux de la CEI, ce qui géographiquement, lui assure un accès aux ports le plus proches, Reni sur le Danube et Odessa sur la mer Noire, mais cet atout est contrarié par la situation politique et par le fait que la majeure partie du réseau est à voie unique. HistoireLe réseau ferroviaire moldave a été lui aussi conçu à l’époque impériale russe, et il a été réalisé au gabarit russe de 1,524 m. Inauguré le , le premier tronçon desservait l’itinéraire Chișinău-Tiraspol-Odessa, pour exporter les grains et les vins bessarabiens. Il a été prolongé jusqu’à la frontière roumaine d'Ungheni où il se connecte au réseau roumain. Deux autres ramifications sont ensuite venues s’y attacher : une au sud-ouest à partir de Tighina vers le port danubien de Reni, et l’autre d’Ungheni vers le nord pour relier le pays à Kiev, Moscou et Saint-Pétersbourg en passant par Bălți. À l’époque roumaine, le réseau a été mis au gabarit européen de 1,435 m dans les années 1919-1922, et trois nouvelles voies ont été construites vers la Moldavie occidentale roumaine, sous l’égide des ingénieurs de la mission française Berthelot[1]. Ce réseau a été remis au gabarit russe à l’époque soviétique en 1945-1948, en utilisant la main-d’œuvre des prisonniers politiques[2]. Lors de l’indépendance en 1991, le parti agrarien de Mircea Snegur a proposé l’électrification et l’adaptation du réseau aux deux gabarits, avec la pose d’un troisième rail au gabarit UIC européen à l’intérieur du gabarit russe, comme c’est déjà le cas à la frontière roumano-ukrainienne entre la Ruthénie subcarpathique et le Maramureș, de manière que puissent y circuler aussi bien les trains européens que les trains ukrainiens ou russes. Ainsi, les statuts de la CEI, qui prévoient la continuité territoriale au sein des pays ex-membres de l’Union soviétique pour permettre aux citoyens séparés par les nouvelles frontières de continuer à voyager par le mode ferroviaire, étaient respectés. Mais le manque de financements et l’opposition des communistes a fait échouer ce projet. Réseau ferréLe réseau ferroviaire moldave couvre une longueur utile de 1 139,3 km. La longueur développée des voies est de 2 318 km (avec les triages, embranchements et voies de service). Au total, ces infrastructures couvrent une superficie de 10 800 hectares. La densité est de 0,34 km de voie ferrée pour 1 000 km². Pour éviter les changements de locomotives en frontière, à l’extrémité est du tronçon Tiraspol-Cuciurgan à la frontière avec l’Ukraine est électrifiée, tandis qu’à l’ouest, la présence de deux gabarits (russe et ISO) sur un tronçon de 13,9 km permet aux locomotives européennes d'atteindre Ungheni où ont lieu les changements de bogie. Cela permet à la Transnistrie de rester reliée à l'Ukraine en lui assurant un accès vers l’extérieur sans passer par la Moldavie, et à la Moldavie de rester reliée à la Roumanie en lui assurant un accès vers l’extérieur sans passer par la Transnistrie. En cas de durcissement de la situation politique, l’axe Tiraspol-Cuciurgan pourrait devenir le « poumon » de la Transnistrie et l’axe Ungheni-Chișinău celui de la Moldavie. À l’inverse de la route, le réseau ferroviaire n’a pas de centre, il n’est que la continuité du réseau ukrainien dont il partage le gabarit, et Chișinău n’est qu’un lieu de passage parmi d’autres. Les frontières tracées en 1940 lorsque l’URSS annexa la Bessarabie, font fi du tracé des voies ferrées qui, lui, suit les facilités géographiques. Il est donc entrecoupé à plusieurs reprises par la frontière moldo-ukrainienne, désormais internationale. Faute d’accord de circulation, les contrôles à chaque passage imposent de longs arrêts qui rendent le rail répulsif par rapport à la route, qui, pour sa part, évite les frontières. Le réseau n’offre que trois points de passage vers la Roumanie, dont un seul au gabarit européen. C’est un schéma soviétique de fin de lignes. En outre, de vastes zones ne sont pas desservies par le rail. Les caractéristiques de ce réseau engendrent des handicaps pour la Moldavie :
La restructuration se poursuit, avec la séparation de la gestion des infrastructures et de l’exploitation ferroviaire, ce qui a déjà mené à des incidents et accidents faute de coordination. La rénovation ergonomique du réseau nécessiterait :
Mais les financements manquent. En 2024, à la suite de l'invasion russe entraînant la fermeture des frontières entre la Transnistrie et l'Ukraine, à de grave difficultés financières et à un manque de matériels roulant, seul subsiste :
La compagne nationale propose aussi la possibilité de louer un autorail afin de faire des balades touristiques dans le pays. Matériel roulantOpérateursPlusieurs opérateurs utilisent le réseau moldave :
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
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