Transport ferroviaire en Algérie

Transport ferroviaire en Algérie
Caractéristiques du réseau
Longueur du réseau 6 300 km
dont électrifiés 324 km
Écartement 1 435 mm
Trafic
Trafic voyageurs 1 269 millions de voyageurs/kilomètres (2014)
Acteurs
Gestionnaire d'infrastructure SNTF
Exploitant SNTF

Plan

Description de cette image, également commentée ci-après
Carte du réseau ferroviaire en 2023

Le réseau des chemins de fer algérien a fait son apparition au milieu du XIXe siècle. Il sert au transport de personnes et de marchandises. L'ambition des pouvoirs publics est de connecter toutes les villes d'Algérie entre elles par un réseau ferroviaire. En 2022, ce réseau est de 6 300 km[1].

Histoire

Construction du réseau

Un train engagé sur le pont des Cascades à Tlemcen en 1905

La concrétisation des projets de chemin de fer en Algérie, intervient le [2][source insuffisante], par un décret du gouvernement français qui autorise la construction de 1 357 km de voies ferrées dans sa colonie d'Algérie. Le premier chantier débute le , il porte sur la construction de la ligne d'Alger à Blida. Sa gestion est confiée à une société privée dénommée Compagnie des chemins de fer algériens.

Des travaux de construction sont également entrepris pour relier Oran à Saint-Denis-du-Sig ainsi qu'une liaison entre le port de Philippeville (auj. Skikda) et Constantine, mais des problèmes financiers poussent la compagnie à interrompre les travaux et à développer la ligne d'Alger à Blida, qui sera ouverte le .

Le , une nouvelle campagne d'investissements est lancée à l'échelon national pour renforcer les lignes « d'intérêt général » avec comme objectif d'ajouter 1 747 km au réseau existant. La construction de ces lignes dites « d'intérêt local » est laissée à la charge d'investisseurs privés et de collectivités locales. Dans les trente années qui suivent, 2 035 km de lignes s'ajoutent, en agrandissant le réseau ferroviaire algérien.

En 1900, la Compagnie franco-algérienne, endettée, perd sa concession. Le même sort touche en 1905 la Compagnie des chemins de fer Bône-Guelma puis en 1908 celle de l'Est Algérien.

À partir du , les réseaux des compagnies en faillite, passent sous le contrôle de la Compagnie des Chemins de fer algériens de l'Etat (CFAE). Elle exploite le réseau ferroviaire avec la seule compagnie survivante, la filiale algérienne de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, la PLMA.

Ligne électrifiée de Bône à Tebessa en 1957.

Entre 1907 et 1946 une troisième campagne d'investissement ajoute 1 614 km au réseau.

Le , les lignes existantes sont réparties entre les compagnies CFAE et PLMA : ce partage dura jusqu'au , date à laquelle les lignes d'intérêt général des deux compagnies, sont nationalisées et rattachées à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). La gestion des lignes algériennes est alors confiée à compter du à l'Office des chemins de fer algériens (OCFA).

À la fin de la Seconde Guerre mondiale le réseau ferroviaire algérien s'étend sur 5 015 km. Le service proposé est identique à celui de la Métropole, supérieur parfois: avec des trains de nuit composés de voitures-lits, trains rapides de jour avec voitures de style Mistral, et une diésélisation totale des rames, contrairement à la SNCF qui utilise encore de nombreuses locomotives à vapeur.

Le , l'État français et l'OCFA signent une convention créant la Société nationale des chemins de fer français en Algérie (SNCFA). Cette Société devient la Société nationale des chemins de fer algériens (en gardant le même sigle SNCFA) le [3]. Le matériel roulant français est conservé mais rapidement, des commandes de locomotives et de voitures, provenant des Pays du bloc soviétique, complètent le parc.

Le à la fin de la concession de l'État français, l'État algérien divise la SNCFA en trois organismes distincts, La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), la société nationale d'études et de réalisations de l'infrastructure ferroviaire (SNERIF) et la société d’engineering et de réalisation des infrastructures ferroviaires (SIF).

Un nouveau programme d'investissements permet la réalisation de 203 km de nouvelles lignes, le doublement de 200 km de voie sur la rocade Nord et le renouvellement de 1 400 km de voie et ballast.

En 1986, la crise financière poussera à la dissolution de la SNERIF et de la SIF, dont les prérogative seront reprises par la SNTF qui changera de statut en 1990, pour devenir un EPIC. À la fin des années 1990, la SNTF exploite un réseau de 3 500 km.

Gare sur le boulevard du Front de Mer à Alger en 2007.

En 2005, l'agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF) est créée pour gérer un nouveau programme d'investissements public avec l'objectif de porter le réseau à 12 500 km en 2030[4].

En 2010, 315 km de nouvelles voies sont ouvertes (Bordj Bou Arreridj à M'Sila, Ain Touta à M'Sila, nouvelle ligne de Béchar), les lignes de banlieue d'Alger sont électrifiées.

En 2015, sur un programme de 2 300 km de nouvelles lignes, 1 324 km sont en travaux dont la majeure partie concerne la partie Ouest de la boucle des hauts plateaux.

Le , mise en service d'une nouvelle ligne reliant Alger à Touggourt. Elle est desservie par des trains de longues distances, offrant des compartiments couchettes de 1ère et 2ème classes[5].

Le 26 décembre 2022, la ligne reliant Tissemsilt à M'Sila passant par Boughezoul, longue de 290 km, est inaugurée[6].

En janvier 2023, la ligne ferroviaire reliant la Wilaya de Saida et Frenda (Wilaya de Tiaret) sur une distance de 120 km, est mise en service[7].

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé au début du mois d'août 2023, un important programme de réalisation de nouvelles lignes ferroviaires dans le cadre d’un partenariat avec la Chine. Il s’agit de réaliser 6 000 km de lignes ferroviaires du Nord au Sud et d’Est en Ouest[8].

Le 23 octobre 2023, la ligne ferroviaire reliant le complexe sidérurgique de Bellara au port de Djen Djen de la ville de Jijel sur une distance de 49km a été inaugurée[9].

Le 29 octobre 2023, la ligne Bouguezoul-Djelfa-Laghouat sur une distance de 250km a été inaugurée[10].

Sociétés exploitantes

Pendant la colonisation française - Juin 1830 - Juillet 1962

Après l'indépendance de l'Algérie - Juillet 1962

Conducteur et receveur d'un ancien train datant des années 1970.

Après l'indépendance du pays et par Décret no 63-183 du , la Société nationale des chemins de fer français en Algérie change de statut et de nom, et devient la Société nationale des chemins de fer algériens (SNCFA)[3]. Elle disparait le et remplacée notamment par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF)[11].

Le réseau ferroviaire national

Architecture générale du réseau

Le réseau ferroviaire national est placé sous l'autorité de la Société nationale des transports ferroviaires, un établissement étatique à caractère Industriel et Commercial. Son capital social s'élève à 20 701 millions DA[12].

Le trafic ferroviaire voyageurs en Algérie n'est actuellement pas au mieux de sa forme. Il était en 2015 de 1 269 millions de passagers/kilomètres, alors qu'il avait atteint 3 192 millions à la fin de l'année 1991[13].

Longueur du Réseau Ferroviaire (km) [14]
Année 1996 1999 2002 2004 2005 2006 2008 2013[15]
Chemins de fer (km) 4 820 4 820 3 973 3 973 3 973 3 973 3 973 4573
Source: CIA World Factbook - Version du

Équipement

Électrification

Signalisation et contrôle de vitesse

La signalisation ferroviaire algérienne utilise plusieurs systèmes de signalisation.

Elle se fait par des signaux lumineux implantés sur le bord de la voie qui dépendent du cantonnement (block manuel, block automatique lumineux, BAPR). La vitesse est contrôlée par le système KVB.

A l'avenir, les grandes lignes et certains axes importants de fret se verront dotés de la signalisation ETCS[16],[17].

Les LGV

L'un des principaux projets est la ligne à grande vitesse devant relier Oran à la frontière marocaine, en passant par Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen et Maghnia, sur près de 200 km, avec une vitesse d'exploitation de 220 km/h en zone montagneuse. Ce projet deviendrait logiquement à l'avenir l'un des maillons de la ligne de trans-Maghreb[18]. Le projet qui devait être livré en 2019, puis en 2021, avance très lentement avec un coût qui dépasse les 2 milliards d'euros[19]

Le second projet d'envergure, à l'état d'études, est la ligne LGV reliant Annaba à Tabarka au Nord de la Tunisie, qui serait quant à elle le dernier tronçon de la voie trans-Maghreb[18].

Les gares

Le matériel roulant

Les services voyageurs

Le fret

La SNTF assure 5 % du marché du transport terrestre des marchandises en Algérie. Les objectifs de la SNTF est d'atteindre 17 %, avec les grands projets industriels de Bellara et la transformation du phosphate. En 2019, 6 trains assurent le transport des minerais vers le complexe sidérurgique d'El Hadjar (fer) et vers le port d’Oran pour le phosphate[20]. Le début de construction d’une voie ferrée, longue d'environ 1 000 km, destinée au transport du minerai de fer de Gara Djebilet (Tindouf) vers Bechar est annoncée pour courant 2023[21].

Notes et références

  1. « Feu vert pour le réseau ferroviaire, Le rail fend les sables », sur L'Expression,
  2. Site Alger-roi, Pierre Morton, Le développement des chemins de fer en Algérie « lire en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le 13 novembre 2010).
  3. a et b Journal officiel de la République Algérienne, Ministère de la reconstruction des travaux publics et des transports : Décret no 63-183 du 16 mai 1963, 28 mai 1963, p. 542 intégral (consulté le 21 novembre 2010)
  4. « anesrif.dz/fr/permalink/3036.h… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  5. « Transport ferroviaire : Le train-express Touggourt-Alger inauguré aujourd’hui - Algerie360 », sur algerie360.com, (consulté le ).
  6. Inauguration de la ligne ferroviaire Tissemsilt-Boughezoul-M'sila, site aps.dz, 26 décembre 2022.
  7. « La ligne ferroviaire reliant la wilaya de Saïda à Frenda inaugurée », sur algerie-eco.com, (consulté le )
  8. « La Chine va déployer un réseau de 6.000 kilomètres de lignes ferroviaires en Algérie », sur africanews.com, (consulté le )
  9. (ar) « تدشين إزدواجية خط السكة الحديدية تربط بين المنطقة الصناعية بلارة وميناء جن جن بجيجل - الوطني : البلاد », sur www.elbilad.net (consulté le )
  10. Rédaction AE, « Tebboune inaugure la ligne ferroviaire Boughezoul-Djelfa-Laghouat », sur Algerie Eco, (consulté le )
  11. Histoire de la SNTF, Paru sur le site de la SNTF, Lu le 20 aout 2014
  12. Présentation de la SNTF, Paru sur le site de la SNTF Lu le 20 aout 2014
  13. « Transport ferroviaire algérien, en passagers-kilomètres », sur La Banque mondiale, Données, statistiques 1980-2015 (consulté le ).
  14. Chemins de fer (km), CIA World Factbook, Index Munndi, 01 janvier 2011
  15. [1], Consistance du Réseau Ferré, SNTF, 20 aout 2014
  16. (en) « Algeria awards ERTMS signalling contract », sur International Railway Journal, (consulté le )
  17. « Premier contrat ERTMS en Afrique pour Bombardier », sur Ville, Rail et Transports, (consulté le )
  18. a et b « Une ligne TGV pour relier la Tunisie, l'Algérie et le Maroc », sur BFM BUSINESS (consulté le )
  19. « Tlemcen: Le LGV se rapproche de Maghnia à petite vitesse », sur infotraficalgerie.dz
  20. « huffpostmaghreb.com/amp/entry/… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  21. Voie ferrée Bechar-Gara Djebilet: lancement du projet au cours du 1er trimestre 2023, site aps.dz, 31 juillet 2022.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe