Transport ferroviaire en AlgérieTransport ferroviaire en Algérie
Plan Carte du réseau ferroviaire en 2023
Le réseau des chemins de fer algérien a fait son apparition au milieu du XIXe siècle. Il sert au transport de personnes et de marchandises. L'ambition des pouvoirs publics est de connecter toutes les villes d'Algérie entre elles par un réseau ferroviaire. En 2022, ce réseau est de 6 300 km[1]. HistoireConstruction du réseauLa concrétisation des projets de chemin de fer en Algérie, intervient le [2][source insuffisante], par un décret du gouvernement français qui autorise la construction de 1 357 km de voies ferrées dans sa colonie d'Algérie. Le premier chantier débute le , il porte sur la construction de la ligne d'Alger à Blida. Sa gestion est confiée à une société privée dénommée Compagnie des chemins de fer algériens. Des travaux de construction sont également entrepris pour relier Oran à Saint-Denis-du-Sig ainsi qu'une liaison entre le port de Philippeville (auj. Skikda) et Constantine, mais des problèmes financiers poussent la compagnie à interrompre les travaux et à développer la ligne d'Alger à Blida, qui sera ouverte le . Le , une nouvelle campagne d'investissements est lancée à l'échelon national pour renforcer les lignes « d'intérêt général » avec comme objectif d'ajouter 1 747 km au réseau existant. La construction de ces lignes dites « d'intérêt local » est laissée à la charge d'investisseurs privés et de collectivités locales. Dans les trente années qui suivent, 2 035 km de lignes s'ajoutent, en agrandissant le réseau ferroviaire algérien. En 1900, la Compagnie franco-algérienne, endettée, perd sa concession. Le même sort touche en 1905 la Compagnie des chemins de fer Bône-Guelma puis en 1908 celle de l'Est Algérien. À partir du , les réseaux des compagnies en faillite, passent sous le contrôle de la Compagnie des Chemins de fer algériens de l'Etat (CFAE). Elle exploite le réseau ferroviaire avec la seule compagnie survivante, la filiale algérienne de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, la PLMA. Entre 1907 et 1946 une troisième campagne d'investissement ajoute 1 614 km au réseau. Le , les lignes existantes sont réparties entre les compagnies CFAE et PLMA : ce partage dura jusqu'au , date à laquelle les lignes d'intérêt général des deux compagnies, sont nationalisées et rattachées à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). La gestion des lignes algériennes est alors confiée à compter du à l'Office des chemins de fer algériens (OCFA). À la fin de la Seconde Guerre mondiale le réseau ferroviaire algérien s'étend sur 5 015 km. Le service proposé est identique à celui de la Métropole, supérieur parfois: avec des trains de nuit composés de voitures-lits, trains rapides de jour avec voitures de style Mistral, et une diésélisation totale des rames, contrairement à la SNCF qui utilise encore de nombreuses locomotives à vapeur. Le , l'État français et l'OCFA signent une convention créant la Société nationale des chemins de fer français en Algérie (SNCFA). Cette Société devient la Société nationale des chemins de fer algériens (en gardant le même sigle SNCFA) le [3]. Le matériel roulant français est conservé mais rapidement, des commandes de locomotives et de voitures, provenant des Pays du bloc soviétique, complètent le parc. Le à la fin de la concession de l'État français, l'État algérien divise la SNCFA en trois organismes distincts, La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), la société nationale d'études et de réalisations de l'infrastructure ferroviaire (SNERIF) et la société d’engineering et de réalisation des infrastructures ferroviaires (SIF). Un nouveau programme d'investissements permet la réalisation de 203 km de nouvelles lignes, le doublement de 200 km de voie sur la rocade Nord et le renouvellement de 1 400 km de voie et ballast. En 1986, la crise financière poussera à la dissolution de la SNERIF et de la SIF, dont les prérogative seront reprises par la SNTF qui changera de statut en 1990, pour devenir un EPIC. À la fin des années 1990, la SNTF exploite un réseau de 3 500 km. En 2005, l'agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF) est créée pour gérer un nouveau programme d'investissements public avec l'objectif de porter le réseau à 12 500 km en 2030[4]. En 2010, 315 km de nouvelles voies sont ouvertes (Bordj Bou Arreridj à M'Sila, Ain Touta à M'Sila, nouvelle ligne de Béchar), les lignes de banlieue d'Alger sont électrifiées. En 2015, sur un programme de 2 300 km de nouvelles lignes, 1 324 km sont en travaux dont la majeure partie concerne la partie Ouest de la boucle des hauts plateaux. Le , mise en service d'une nouvelle ligne reliant Alger à Touggourt. Elle est desservie par des trains de longues distances, offrant des compartiments couchettes de 1ère et 2ème classes[5]. Le 26 décembre 2022, la ligne reliant Tissemsilt à M'Sila passant par Boughezoul, longue de 290 km, est inaugurée[6]. En janvier 2023, la ligne ferroviaire reliant la Wilaya de Saida et Frenda (Wilaya de Tiaret) sur une distance de 120 km, est mise en service[7]. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé au début du mois d'août 2023, un important programme de réalisation de nouvelles lignes ferroviaires dans le cadre d’un partenariat avec la Chine. Il s’agit de réaliser 6 000 km de lignes ferroviaires du Nord au Sud et d’Est en Ouest[8]. Le 23 octobre 2023, la ligne ferroviaire reliant le complexe sidérurgique de Bellara au port de Djen Djen de la ville de Jijel sur une distance de 49km a été inaugurée[9]. Le 29 octobre 2023, la ligne Bouguezoul-Djelfa-Laghouat sur une distance de 250km a été inaugurée[10]. Sociétés exploitantesPendant la colonisation française - Juin 1830 - Juillet 1962
Après l'indépendance de l'Algérie - Juillet 1962Après l'indépendance du pays et par Décret no 63-183 du , la Société nationale des chemins de fer français en Algérie change de statut et de nom, et devient la Société nationale des chemins de fer algériens (SNCFA)[3]. Elle disparait le et remplacée notamment par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF)[11]. Le réseau ferroviaire nationalArchitecture générale du réseauLe réseau ferroviaire national est placé sous l'autorité de la Société nationale des transports ferroviaires, un établissement étatique à caractère Industriel et Commercial. Son capital social s'élève à 20 701 millions DA[12]. Le trafic ferroviaire voyageurs en Algérie n'est actuellement pas au mieux de sa forme. Il était en 2015 de 1 269 millions de passagers/kilomètres, alors qu'il avait atteint 3 192 millions à la fin de l'année 1991[13].
ÉquipementÉlectrificationSignalisation et contrôle de vitesseLa signalisation ferroviaire algérienne utilise plusieurs systèmes de signalisation. Elle se fait par des signaux lumineux implantés sur le bord de la voie qui dépendent du cantonnement (block manuel, block automatique lumineux, BAPR). La vitesse est contrôlée par le système KVB. A l'avenir, les grandes lignes et certains axes importants de fret se verront dotés de la signalisation ETCS[16],[17]. Les LGVL'un des principaux projets est la ligne à grande vitesse devant relier Oran à la frontière marocaine, en passant par Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen et Maghnia, sur près de 200 km, avec une vitesse d'exploitation de 220 km/h en zone montagneuse. Ce projet deviendrait logiquement à l'avenir l'un des maillons de la ligne de trans-Maghreb[18]. Le projet qui devait être livré en 2019, puis en 2021, avance très lentement avec un coût qui dépasse les 2 milliards d'euros[19] Le second projet d'envergure, à l'état d'études, est la ligne LGV reliant Annaba à Tabarka au Nord de la Tunisie, qui serait quant à elle le dernier tronçon de la voie trans-Maghreb[18]. Les garesLe matériel roulant
Les services voyageursLe fretLa SNTF assure 5 % du marché du transport terrestre des marchandises en Algérie. Les objectifs de la SNTF est d'atteindre 17 %, avec les grands projets industriels de Bellara et la transformation du phosphate. En 2019, 6 trains assurent le transport des minerais vers le complexe sidérurgique d'El Hadjar (fer) et vers le port d’Oran pour le phosphate[20]. Le début de construction d’une voie ferrée, longue d'environ 1 000 km, destinée au transport du minerai de fer de Gara Djebilet (Tindouf) vers Bechar est annoncée pour courant 2023[21]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesLien externe |