Tonia Cariffa demeure dans le monde du théâtre jusqu'en 1947, date à laquelle, faute de l'adhésion financière de la ville de Grenoble, Jean Dasté part à Saint-Étienne tandis qu'elle-même, revenant sur Paris, entre en tant qu'élève dans l'atelier de Fernand Léger à Montrouge[5], y fréquentant Étienne Hajdu, Charles Maussion et Véra Pagava. Elle apprend là « la rigueur de la construction et la maîtrise des techniques »[4], Robert Ganzo observant au travers de ses thèmes d'alors qu'« il y a dans cette peinture des pudeurs qui n'empêchent jamais ces vaisseaux d'être bien faits pour des voyages d'âmes, ces barrages pour des volontés, ces mécaniques pour des envols »[6]. Les conseils d'Árpád Szenes vont toutefois acheminer Tonia Cariffa dans un premier temps vers la pure abstraction[7] pour aboutir ensuite à ses thèmes des Visages et des Foules en des toiles, pastels et livres d'artiste en exemplaires uniques où à l'œuvre peint elle mêle sa propre poésie.
Livre-disque : Prince Saphire, la potion de vérité, conte de Philippe Lorin et Jean-Jacques Thiébault, avec les voix de Tonia Cariffa et Gérard Hernandez, Éditions Junior Productions Musique, 1976.
Galerie Dufay/Corinne Bonnet, Paris, . L'exposition incluait une lecture de poésies par Tonia Cariffa, accompagnée au shakuhachi par Koichi Nazarov Yoshida.
« Voici des visages; avec le minimum de signes visibles, le peintre crée la plus forte présence. Dans l'estompage de l'ensemble nous retiennent d'abord,des bouches, des lèvres, des regards, puis à distance l'image se creuse, se rehausse, se module. Nous croyons deviner ce qui se passe dans ces êtres, et nous l'éprouvons grâce à la lumière qui les imprègne d'or et de rosé impalpables, nous transmettant une vérité intime. » - Max-Pol Fouchet[10]
« Le moment vient où les portraits d'âme de Tonia Cariffa seront reconnus comme les plus authentiques qui soient, eux qui se déjouent si fortement du réel. C'est que le vrai doit dépasser le masque, et donc le trait et les volumes. Ici, l'on ne peut plus mentir, dénudé comme on l'est. Et pourtant quel cri ! » - Frédérick Tristan[11]
« Un brouillard de traits, un brouillage d'identités... Il semble que toute l'œuvre de Tonia Cariffa ait le souci de rendre visible cette singulière jointure de l'être et du paysage, voire ces lieux indécis, ces figures troubles et ces moments crépusculaires où l'être même devient paysage. » - Jean-Michel Maulpoix[12]
« Venue progressivement, encouragée par Árpàd Szenes, à l'abstraction lyrique, elle aborde d'abord le paysagisme abstrait, toujours caractéristique de son travail, pour diluer son inspiration au milieu des années soixante-dix dans des toiles presque monochromes où affleurent parfois des présences humaines, d'abord des visages, puis jusqu'à des foules noyées de brume. » - Dictionnaire Bénézit[7]
Robert Ganzo, Tonia Cariffa, Éditions de la Galerie Saint-Placide, Paris, 1955.
Bernard Pingaud, Tonia Cariffa, Éditions de la Galerie Bignou, Paris, 1961.
Max-Pol Fouchet, Tonia Cariffa, Éditions de la Galerie Bongers, Paris, 1975.
Jean-Michel Damian, Max-Pol Fouchet et Jean-Louis Pradel, Tonia Cariffa - Œuvres récentes, Éditions de la Galerie Horizon, Paris, 1977.
« Les rendez-vous manqués - Tonia Cariffa » dans Opus international, no 74, automne 1979.
Jean Burgos, Max-Pol Fouchet, Jean-Louis Pradel et Frédérick Tristan, Tonia Cariffa, Éditions de la Maison de la culture de Chambéry, 1988.
Jean-Michel Maulpoix, Tonia Cariffa, Éditions Porte du sud, Villeneuve-sur-Yonne, 1991.
Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœeglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
Lydia Harambourg, Index des peintres de l'Ecole de Paris, in L'Ecole de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, Editions Ides et Calendes, 1993.
Alain Pizerra, Tonia Cariffa, Éditions du Centre culturel du quatorzième arrondissement de Paris, 1994.
Anne Buttin et Sylvain Jacqueline, Les peintres de la Savoie, 1860-1960, Les éditions de l'amateur, 1997.
Pierre Boulais, Cariffa, une famille peintre, Savoie-Paris, Éditions 3 Cariffa, Chambéry, 1997.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
Lucien Paris, Nogent-sur-Marne (préface d'Hervé Lemoine, textes de Lydia Harambourg, Max-Pol Fouchet et Frédérick Tristan), Catalogue de la vente de l'atelier Tonia Cariffa, Hôtel Drouot-Richelieu, Paris, (consulter en ligne).