Théorème d'Artin-WedderburnEn mathématiques et plus particulièrement en algèbre, le théorème d'Artin-Wedderburn traite de la structure d'algèbre ou d'anneau semi-simple. Il correspond au théorème fondamental des structures semi-simples et permet d'expliciter exactement leur nature. Elles correspondent à des produits d'algèbres des endomorphismes de modules sur des corps non nécessairement commutatifs. Il est démontré une première fois dans le cadre des algèbres sur un corps commutatif par Joseph Wedderburn en 1907[1] puis généralisé par Emil Artin sur les anneaux pour trouver sa forme définitive en 1927[2]. Ce théorème est au cœur de plusieurs théories, on peut citer les représentations d'un groupe fini ou non, la théorie des anneaux où il permet par exemple de construire des corps non commutatifs et encore celle des structures semi-simples en général. ÉnoncésCe théorème a connu plusieurs versions au cours de son histoire, voici les trois principales : La première version correspond au théorème de Burnside, elle ne traite que du cas d'une algèbre simple :
Ce deuxième théorème correspond, en termes actuels, au théorème de Wedderburn, il traite des algèbres sur un corps commutatif :
La troisième version s'exprime en matière d'anneau, elle porte maintenant le nom de théorème d'Artin-Wedderburn :
Les corps dont il est question ici sont a priori des corps gauches, c'est-à-dire non commutatifs. L'article sur les algèbres semi-simples montre que la version d'Artin se généralise immédiatement aux algèbres. DémonstrationsDéfinitionsTout au long de ce paragraphe, les notations suivantes sont utilisées : K désigne un corps commutatif, L une algèbre sur K et E un espace vectoriel sur K. Plusieurs définitions sont utilisées pour exprimer le théorème. Les modules sur un anneau ne disposent pas de la notion de dimension que possèdent les espaces vectoriels. Elle est remplacée par la définition suivante :
Sa structure est alors connue :
Avec les définitions suivantes :
L'algèbre L est aussi un module sur l'anneau L. Comme L opère à droite et à gauche sur le module, un sous-module est un idéal bilatère. On suppose ici que L est une algèbre semi-simple, ce qui correspond à la définition suivante :
Dans tout le paragraphe concernant les démonstrations, les composantes isotypiques sont notés Siαi, leur nombre n et Di désigne la K-algèbre associative à division opposée de celle des endomorphismes du L-module simple Si. Démonstration de Burnside
Soit f un endomorphisme non nul. Montrons que le plus petit idéal bilatère contenant f est l'algèbre entière. f étant non nul, il existe un élément e1 de E n'appartenant pas au noyau de f. Notons a l'image de e1 par f. Complétons e1 en une base (ei) de E. Pour tout i et j variant de 1 à n, notons pj l'application linéaire nulle sur la base sauf sur ej qui a pour image e1, et soit qi une application linéaire telle que l'image de a est égale à ei. Alors la famille des qi ∘ f ∘ pj est incluse dans l'idéal engendré par f. De plus, cette famille est génératrice de L(E), ce qui termine la démonstration. Cette démonstration s'étend aussi au cas des modules sur un corps gauche. Ce cas est important car, dans le cas des algèbres semi-simples, il établit la réciproque du théorème d'Artin-Wedderburn. Démonstration d'ArtinLe théorème de Wedderburn est clairement un cas particulier de celui d'Artin.
Démontrons d'abord deux lemmes :
Pour conclure, il suffit d'utiliser l'isomorphisme entre l'algèbre opposée de L et celle des L-endomorphismes de L. Références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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