En mathématiques, le super nombre d'or (ou proportion super dorée, supergolden ratio en anglais) est une proportion géométrique proche de 85/58 . Sa valeur exacte est la solution réelle de l'équation .
L'appellation super nombre d'or résulte de l'analogie avec le nombre d'or, solution positive de l'équation .
Définition
Le super nombre d'or peut se définir comme le rapport a/b entre deux quantités strictement positives a et b vérifiant avec .
Ceci s'écrit , ou .
La notation choisie pour ce nombre est la même que celle du nombre plastique vérifiant, lui : .
Le super nombre d'or est donc le nombre algébrique de degré 3 unique racine réelle du polynôme .
D'après les relations entre coefficients et racines, les deux autres racines de sont vérifiant ; elles sont donc de module . Par l'équation caractéristique , on obtient .
Propriétés
Le super nombre d'or possède plusieurs propriétés similaires à celles du nombre d'or . Il s'exprime par exemple comme somme de série géométrique[3].
et
formules similaires à celle concernant le nombre d'or :
Remarquons que le développement de commence par une permutation des six premiers entiers naturels ; le terme suivant est égal à leur somme + 1.
Le super nombre d'or est le quatrième nombre de Pisot[5]. Puisque le module de ses conjugués algébriques est strictement inférieur à 1, les puissances de génèrent des nombres presque entiers. Par exemple: .
Suite de Narayana
La suite de Narayana est une suite récurrente issue d'un problème posé par le mathématicien indien du XIVe siècle Narayana Pandita[6], problème demandant de calculer le nombre de vaches et de veaux au bout de 20 ans, dans un troupeau où chaque vache donne naissance à un veau chaque année à partir de l'âge de trois ans, en débutant par une vache la première année.
La suite de Narayana joue un rôle important dans le codage des données, la cryptographie et la combinatoire. Par exemple, Le nombre de compositions de l'entier en sommants égaux à 1 ou 3 est égal au -ième nombre de Narayana.
La suite de Narayana est définie par la relation de récurrence linéaire du troisième ordre :
pour ,
avec les valeurs initiales :
.
Les premiers termes en sont 1, 1, 1, 2, 3, 4, 6, 9, 13, 19, 28, 41, 60, 88,... . Elle est répertoriée comme suite A000930 de l'OEIS. Le rapport limite entre deux termes consécutifs est le super nombre d'or.
Les 11 premiers indices pour lesquels est premier sont = 3, 4, 8, 9, 11, 16, 21, 25, 81, 6241, 25747, suite A170954 de l'OEIS. Le dernier nombre comporte 4274 chiffres décimaux.
La suite peut être étendue aux indices négatifs en utilisant la relation :
, avec réel, et complexes conjugués solutions de .
Comme , le nombre est l'entier le plus proche de , pour , avec 0,2846930799 75318 50274 74714....
Les nombres de Narayana sont obtenus par les puissances entières n > 3 de la matrice compagnon de l'équation caractéristique, de valeurs propres : [6] ; on a en effet :
.
La trace de est égale à , donnant une suite vérifiant la même relation de récurrence que la suite de Narayana, et liée à celle-ci par la relation .
Les premiers termes en sont 3, 1, 1, 4, 5, 6, 10, 15, 21, 31, 46, 67, 98, 144,... suite A001609 de l'OEIS ; où est l'entier le plus proche de , à partir de .
Cette suite sans nom particulier possède la propriété de Fermat : si est premier, (conséquence de la propriété : valable pour toute matrice à coefficients entiers[8]).
La réciproque est fausse, mais le petit nombre de nombres pseudo-premiers impairs vérifiant rend cette suite intéressante[9]. Les 8 nombres composés impairs inférieurs à passant le test sont = 1155, 552599, 2722611, 4822081, 10479787, 10620331, 16910355, 66342673.
et l'initiateur . La suite de mots produits en itérant cette substitution a la propriété que le nombre de c, de b et de a est égal aux nombres de Narayana successifs. Les longueurs de ces mots sont
On peut associer à ce processus de réécriture de chaîne un ensemble compact composé de tuiles auto-similaires appelé fractale de Rauzy. Il visualise les informations combinatoires contenues dans une suite de trois lettres à générations multiples[10].
Super rectangle d'or
Un super rectangle d'or est un rectangle dont les longueurs des côtés sont dans le rapport .
Par rapport au rectangle d'or, le super rectangle d'or présente un degré d'auto-similarité supplémentaire.
Un rectangle de largeur 1 et de longueur a pour longueur de diagonale (car ). Les triangles formés par la diagonale ont des hauteurs égales à chaque pied de ces hauteurs divise la diagonale dans le rapport .
Sur le côté gauche, découpez un carré de côté 1 et marquez l'intersection avec la diagonale descendante. Le rectangle restant a maintenant un rapport hauteur/largeur égal à (car ). Divisez le rectangle original en quatre parties par une deuxième coupe horizontale passant par le point d'intersection [11],[3]. Le rectangle sous la diagonale a un rapport hauteur/largeur . Les trois autres sont tous des super rectangles d'or, avec un quatrième entre les pieds des hauteurs. Le rectangle parent et les quatre copies mises à l'échelle ont des tailles linéaires dans les rapports les aires des rectangles opposés à la diagonale sont toutes deux égales à .
Dans le super rectangle d'or au-dessus de la diagonale, le processus est répété à une échelle de .
Super spirale d'or
Une super spirale d'or est une spirale logarithmique dont la distance au centre augmente d'un facteur à chaque quart de tour. Elle a pour équation polaire avec un rayon initial et un paramètre Si on la trace dans un super rectangle d'or, la super spirale d'or a son pôle au pied de la hauteur d'un triangle sur la diagonale et passe par les sommets de rectangles de rapport hauteur/largeur qui sont alignés orthogonalement et mis à l'échelle successivement d'un facteur .
↑Studied together with the Perrin sequence in: Adams et Shanks, « Strong primality tests that are not sufficient », Math. Comp., AMS, vol. 39, no 159, , p. 255–300 (DOI10.2307/2007637, JSTOR2007637)
↑Siegel et Thuswaldner, « Topological properties of Rauzy fractals », Mémoires de la Société Mathématique de France, 2e série, vol. 118, , p. 1–140 (DOI10.24033/msmf.430, lire en ligne)