L’antagoniste du super-vilain (ou de la « super-vilaine », en version féminine) est le super-héros (« super-héroïne » au féminin).
Le terme « super-vilain » est couramment employé pour désigner des personnages dotés de super-pouvoirs mais qui, à l'opposé des super-héros, utilisent leurs dons de manière égoïste pour commettre des crimes ou des actions néfastes. Néanmoins, le terme « super-vilain » s'est aussi étendu à tous les ennemis des super-héros, y compris ceux qui ne possèdent pas de pouvoirs surhumains.
Description
Dans les comics
En beaucoup de points, les super-vilains des comics les plus classiques sont semblables aux super-héros : ils possèdent comme eux des pouvoirs hors du commun, des costumes distinctifs, une double identité[c], etc. La seule différence majeure est, en général, que les super-vilains utilisent leurs pouvoirs pour faire le mal ou pour assouvir leur soif de pouvoir personnel.
Dans les premiers archétypes, les super-vilains se servaient usuellement de leurs dons pour commettre des vols ou des crimes d'ampleur, voire pour conquérir le monde s'ils étaient ambitieux. Ils sont souvent égocentriques et n'ont en règle générale guère de respect pour la vie humaine d'autrui. Par la suite, de nouvelles motivations sont ajoutées : le super-vilain peut être animé par un désir de vengeance (envers un héros ou une autre personne qui lui a fait du mal ou qui l'a ridiculisée), et même parfois agir pour une noble cause, bien qu'il la serve mal (à l'image du mutant Magnéto et de ses positions dogmatiques).
Le cas le plus typique concernant l'origine des pouvoirs surhumains des super-vilains consiste, à l'image des super-héros, en un accident (chimique, nucléaire ou génétique, comme avec le cas du Joker qui chuta dans une cuve de produits chimiques), ce qui engendre souvent la folie du personnage, en même temps qu'il lui confère ses pouvoirs. Cependant, les auteurs ont parfois créé d'autres cas, comme des origines mutantes, extra-terrestres, surnaturelles, etc.
Souvent, les super-vilains (surtout les principaux ennemis) ont des pouvoirs et des origines qui reflètent celles des super-héros qu'ils affrontent. Par exemple, le savant fou Victor Von Fatalis (le Docteur Fatalis) est l'antithèse du scientifique Red Richards (Mr Fantastique).
Dans les films sur l'agent secretJames Bond, son antagoniste le plus connu, l'archi-méchant Ernst Stavro Blofeld (qui apparaît fréquemment assis dans un fauteuil tout en caressant son chat, laissant souvent son visage invisible au spectateur lors de ses apparitions à l'écran) est devenu influent sur les références concernant les super-vilains dans le cinéma populaire.
Le personnage a notamment été parodié avec le méchant et son chat du chef du gang MAD dans la série animée Inspecteur Gadget, le personnage du Docteur Denfer(en) (Dr. Evil) et de son chat Mr. Bigglesworth de la série de films Austin Powers, ou le personnage du Dr. Blowhole de la série télévisée d'animation Les Pingouins de Madagascar.
Dans la littérature
Dans le documentaire A Study in Sherlock, les écrivains Stephen Moffat et Mark Gatiss ont déclaré qu'ils considéraient le personnage du Professeur Moriarty comme un super-vilain parce que lui aussi possédait une intelligence similaire à une génie et des pouvoirs d'observation et de déduction, le plaçant au-dessus des gens ordinaires au point où lui seul peut représenter une menace crédible pour le héros Sherlock Holmes.
Classement
À l'été 2009, le site web spécialisé IGN a réalisé un classement des 100 meilleurs Vilains (Méchants) des comics, sur une période de 75 années. Voici les 20 premiers et, en dessous, quelques autres notables de la liste[2] :
↑Le terme anglophone « supervillain » peut en effet se traduire en français par « super-scélérat », voire « super-méchant », mais le terme franglais — où l'on remplace l'anglais « villain » par le mot français « vilain », qui a un tout autre sens — semble plus courant.
↑Cette double identité suppose une identité secrète « civile », cachée au public et une identité « publique », connue de tous ; bien que, sur ce point, cette identité secrète soit souvent révélée aux autorités à la suite de l'arrestation des vilains.
(en) Peter Coogan (préf. Dennis O'Neil), Superhero : The Secret Origin of a Genre, Austin (Texas), MonkeyBrain Books, , VII-290 p. (ISBN978-1-932265-18-7), chap. 4 (« The Supervillain »), p. 61-115.
(en) Ben Dyer (dir.), Supervillains and Philosophy, Open Court Publishing Co, coll. « Popular Culture and Philosophy », , 288 p. (ISBN978-0-8126-9669-1).
(en) Lois H. Gresh et Robert Weinberg, The Science of Supervillains, Hoboken (New Jersey), John Wiley & Sons, , XI-212 p. (ISBN0-471-48205-6).
(en) Gina Misiroglu (éd.) et Michael Eury (éd.), The Supervillain Book : The Evil Side of Comics and Hollywood, Visible Ink Press, , 464 p. (ISBN978-1-57859-178-7, présentation en ligne).
(es) Francisco Rodríguez Luque, « El perfil psicológico de los grandes villanos del cómic de superhéroes », Boletín Millares Carlo, no 12, , p. 86-104 (ISSN0211-2140, lire en ligne).
(en) Robin S. Rosenberg, « Sorting Out Villainy : A Typology of Villains and Their Effects on Superheroes », dans Robin S. Rosenberg et Peter Coogan (dir.), What is a Superhero ?, Oxford, Oxford University Press, , XXI-175 p. (ISBN978-0-19979-527-7, présentation en ligne), p. 107-111.