Le génie du mal est un genre de personnage de fiction. Il désigne un antagoniste qui est doté d'une intelligence supérieure, dont il se sert pour élaborer et mettre à exécution des plans complexes et criminels afin de compromettre le héros ou dominer le monde.
Définition
Selon le Centre national de ressources textuelles et lexicales le « génie du mal » (associé au génie de l'amour, des arts, de la gloire) est « un être allégorique personnifiant un principe, une maladie, un fléau quelconque, une idée abstraite »[3].
Étude
Dans une étude scientifique intitulée « Génie du mal ? Comment la malhonnêteté peut mener à une plus grande créativité », publiée le dans la revue Psychological Science, les chercheurs Francesca Gino (université Harvard) et Scott Wiltermuth (université du Sud de la Californie), passionnés par « les comportements non éthiques », se sont demandé s'il existait un lien entre malhonnêteté et créativité, à l'image du banquier Bernard Madoff qui élabora un ingénieux système de Ponzi pour escroquer ses clients[4],[5].
Pour ce faire, les chercheurs ont élaboré cinq expériences différentes qu'ils ont testé sur près de 800 participants, les poussant à être malhonnêtes (comme mentir sur leurs performances lors d'un test afin d'obtenir une meilleure récompense) puis à tester leur créativité, tout en comparant les résultats avec un groupe témoin resté dans le « droit chemin ». À chaque fois, les personnes du groupe des « malhonnêtes » se sont montrées plus créatives que ceux du groupe des « honnêtes ». Pour les chercheurs, cette tendance s'expliquerait par le fait que, pour être inventif dans un domaine, il faut savoir « briser les codes » ou les règles, ce que favorise naturellement la malhonnêteté[4],[5].
Lucifer, l'ange déchu, quelquefois assimilé à Satan, est considéré dans la religion chrétienne comme le génie du mal absolu. La sculpture dénommée « Le Génie du Mal » est une œuvre religieuse de l'artiste belgeGuillaume Geefs. Cette sculpture est installée dans une niche à l'arrière de la chaire principale de la cathédrale.
Monsieur Ming, alias l'Ombre Jaune à la tête d'une organisation tentaculaire, est l'ennemi juré de Bob Morane dans les romans d'Henri Vernes et apparu dans le roman La Couronne de Golconde en 1959.
Le docteur Fu Manchu créé par le Britannique Sax Rohmer. Ce docteur d'origine asiatique a beaucoup contribué à la diffusion de ce stéréotype littéraire, lié à la crainte en Occident du « péril jaune ».
Le colonel Olrik, pire ennemi de Blake et Mortimer, qui apparaît dans presque toutes leurs aventures. C'est un bandit se mettant au service de différentes puissances criminelles et, plus rarement, œuvrant pour son propre compte. Son créateur, Edgar P. Jacobs, s'inspira de son propre physique pour dessiner ses traits[6].
Le cinéaste français Louis Feuillade a créé le personnage de Fantômas au cinéma avec l'acteur René Navarre dans le rôle titre, incarnant avant la première guerre l'archétype du génie maléfique. Grâce à ce succès, Feuillade a fondé sa propre marque de films[7].
Le Professeur Ratigan, ennemi de Basil de Baker Street qui tente de s'emparer du pouvoir en Angleterre dans le film Disney Basil, détective privé (1986). une chanson dénommée « le grand génie du mal » composée par Henry Mancini est interprétée pour ce film[8].
Jafar, le grand vizir d'Agrabah puis Génie d'une lampe apparu dans le film Disney Aladdin (1992) et sa suite Le Retour de Jafar (1994) et dans un film Aladdin de 2019, ou le personnage est interprété par Marwan Kenzari.
↑Marc Lits, Le roman policier : introduction à la théorie et à l'histoire d'un genre littéraire, Liège, Éditions du Céfal, coll. « Bibliothèque des Paralittératures » (no 4), , 2e éd., 208 p. (ISBN2-87130-065-8), p. 40.
↑Quentin Deluermoz (préf. Dominique Kalifa), Policiers dans la ville : la construction d'un ordre public à Paris, 1854-1914, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 71), , 408 p. (ISBN978-2-85944-698-7), p. 183.
↑ a et b(en) Francesca Gino et Scott S. Wiltermuth, « Evil Genius? How Dishonesty Can Lead to Greater Creativity », Psychological Science, vol. 25, no 4, , p. 973–981 (ISSN0956-7976, DOI10.1177/0956797614520714, lire en ligne)
↑Christophe Quillien et al., Méchants - Crapules et autres vilains de la bande dessinée, Huginn & Muninn, 2013.
(en) Tom Mack, « The Transmigrating Evil Genius : From Boothby to Rohmer to Fleming », Journal of Literature and Art Studies, El Monte, David Publishing Company, vol. 2, no 8, , p. 751-757 (ISSN2159-5836, e-ISSN2159-5844, lire en ligne).