Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Vis et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (les « gorges de la Vis et de la Virenque », le « causse du Larzac » et les « gorges de la Vis et cirque de Navacelles »), un espace protégé (le « Montcalm ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Saint-Maurice-Navacelles est une commune rurale qui compte 182 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 904 habitants en 1851. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Lodève.
Navacelles est un hameau situé au fond des gorges de la Vis qui tranche avec la platitude des causses. La vallée s'élargit près de ce lieu-dit pour former un cirque, trace d'un ancien méandre de la rivière.
Le cirque de Navacelles a été inscrit pour bénéficier de mesures de réhabilitation dans le cadre d'une opération Grand site national, conduite à l'initiative du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, en partenariat avec les responsables locaux, afin d'assurer la préservation de ce site exceptionnel, très fréquenté, et menacé de ce fait par l'afflux des touristes. L'écrivain Georgette Milhau, qui a consacré à ce monument de la nature un livre à la fois poétique, pratique et instructif en fait cette description :
« Cirque grandiose au cœur des gorges de la Vis qui séparent le causse du Larzac du causse de Blandas, Navacelle coupe le souffle à celui qui le découvre tout à coup, faille vertigineuse éventrant le causse silencieux et infini »
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 247 mm, avec 8,9 jours de précipitations en janvier et 3,9 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de La Vacquerie-et-Saint-Martin-de-Castries à 8 km à vol d'oiseau[3], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 302,2 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Un espace protégé est présent sur la commune :
le « Montcalm », un terrain acquis (ou assimilé) par un conservatoire d'espaces naturels, d'une superficie de 15,1 ha[9].
Un site Natura 2000 est défini sur la commune tant au titre de la directive oiseaux, que de la directive habitats, le « causse du Larzac »[11]. D'une superficie de 29 556 ha, il fait partie des causses méridionaux, un ensemble régional original unique en Europe. Il est le plus grand ensemble de formations herbeuses sèches semi-naturelles en France et abrite un grand nombre d’espèces endémiques. Ce site abrite 17 espèces d'oiseaux d'intérêt communautaire pour la plupart liées pour leur reproduction et/ou leur alimentation aux milieux ouverts (dont le Bruant ortolan, le Pipit rousseline, l'Alouette lulu, la Pie-grièche écorcheur, etc… en effectifs bien représentées par rapport à la moyenne nationale)[12],[13].
Un site relève de la directive habitats[11] : les « gorges de la Vis et de la Virenque », d'une superficie de 5 501 ha, un grand site régional qui entaille et sépare l'ensemble des grands causses méridionaux. Il présente deux intérêts majeurs : des habitats aquatiques et des ripisylves, avec six espèces de l'annexe II et des habitats de rochers avec des chauves-souris, les pentes avec de grands éboulis et des pentes boisées de hêtraie calcicole[14].
Un autre site relève de la directive oiseaux[11] : les « gorges de la Vis et cirque de Navacelles », d'une superficie de 20 277 ha, qui offrent aux oiseaux les milieux nécessaires à la reproduction, à l’hivernage ou au repos en phase migratoire. Il compte, à différentes périodes de l’année, un grand nombre d’espèces remarquables à l’échelle européenne[15].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[16] :
les « gorges de la Vis » (3 661 ha), couvrant 8 communes dont cinq dans le Gard et trois dans l'Hérault[17] et
la « plaine de la Barre » (1 135 ha), couvrant 2 communes du département[18]
et deux ZNIEFF de type 2[Note 3],[16] :
le « causse et contreforts du Larzac et montagne de la Séranne » (44 035 ha), couvrant 33 communes dont une dans l'Aveyron, deux dans le Gard et 30 dans l'Hérault[19] ;
les « gorges de la Vis et de la Virenque » (9 620 ha), couvrant 16 communes dont dix dans le Gard et six dans l'Hérault[20].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Saint-Maurice-Navacelles.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Saint-Maurice-Navacelles est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle est située hors unité urbaine[I 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lodève, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[I 2]. Cette aire, qui regroupe 19 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (87,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (85,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (57,9 %), forêts (28,4 %), prairies (9,7 %), zones agricoles hétérogènes (2,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,2 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Saint-Maurice-Navacelles est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité faible)[22]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[23].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Vis. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 2014 et 2015[24],[22].
Saint-Maurice-Navacelles est exposée au risque de feu de forêt du fait de la présence sur son territoire. Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été approuvé en juin 2013 et court jusqu'en 2022, où il doit être renouvelé. Les mesures individuelles de prévention contre les incendies sont précisées par deux arrêtés préfectoraux et s’appliquent dans les zones exposées aux incendies de forêt et à moins de 200 mètres de celles-ci. L’arrêté du réglemente l'emploi du feu en interdisant notamment d’apporter du feu, de fumer et de jeter des mégots de cigarette dans les espaces sensibles et sur les voies qui les traversent sous peine de sanctions. L'arrêté du rend le débroussaillement obligatoire, incombant au propriétaire ou ayant droit[Note 5],[25].
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[26]. Cet aléa est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 12,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59,3 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 199 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 65 sont en aléa moyen ou fort, soit 33 %, à comparer aux 85 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[27],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[28].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1997[22].
Histoire
La seigneurie de Saint-Maurice-Navacelles était un fief de la maison de Ginestous.
Toponymie
Au cours de la Révolution française, la commune, alors nommée Saint-Maurice, porte le nom de Fontenille-de-Vis[29].
Le nom de Navacelles a été ajouté à celui de Saint-Maurice en 1938[30].
Politique et administration
Saint-Maurice-Navacelles est une commune héraultaise résultant de la fusion des trois communes de Saint-Maurice, Navacelles et Madières.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[32].
En 2021, la commune comptait 182 habitants[Note 6], en évolution de +5,81 % par rapport à 2015 (Hérault : +7,29 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 114 personnes, parmi lesquelles on compte 78,9 % d'actifs (64 % ayant un emploi et 14,9 % de chômeurs) et 21,1 % d'inactifs[Note 8],[I 7]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Lodève, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 10]. Elle compte 50 emplois en 2018, contre 43 en 2013 et 42 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 73, soit un indicateur de concentration d'emploi de 68,5 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 55,9 %[I 11].
Sur ces 73 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 36 travaillent dans la commune, soit 49 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 75,3 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 9,6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 15,1 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
17 établissements[Note 9] sont implantés à Saint-Maurice-Navacelles au [I 14].
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 47,1 % du nombre total d'établissements de la commune (8 sur les 17 entreprises implantées à Saint-Maurice-Navacelles), contre 28 % au niveau départemental[I 15].
Église Saint-Fulcran du Coulet. L'église du hameau du Coulet : édifice intéressant par sa simplicité faisant penser à une bergerie ; clocher-mur abritant une cloche ouvragée de 1768. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie[37].
Église de l'Assomption de Navacelles. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie[38].
G. Arnal et G. Milhau, « Le tumulus wisigothique du camp des Armes à Saint-Maurice-de-Navacelles », Gallia, nos 22-1, , p. 248-251 (lire en ligne).
Agnès Bergeret, Guergana Guionova, Vivien Vassal et Chloé Hauswirth, « L’habitat rural du haut Moyen Âge de Saint-Vincent de Soulages (Saint-Maurice-Navacelles, Hérault) », Archéologie du Midi Médiéval « Supplément n°9. L’habitat rural du haut Moyen Âge en France (Ve – XIe siècles) : Dynamiques du peuplement, formes, fonctions et statuts des établissements », , p. 381–387 (DOI10.3406/amime.2020.2231, lire en ligne).
Daniel Caumont, Le cirque de Navacelles, cardabelle des Causses, in "Gazette Economique et .Culturelle du Languedoc" n°21 - , 12 pages.
Albert Fabre, Histoire du Caylar : Le Cros, Les Rives, Pégairolles-de-l'Escalette, Saint-Félix-de-l'Héras, Saint-Maurice, Saint-Michel, Sorbs : communes du canton du Caylar ; suivie d'une notice sur La Couvertoirade (Aveyron), Montpellier, C. Boehm, , 212 p..
Foyer rural de Saint-Maurice-Navacelles, Saint-Maurice-Navacelles : une commune au passé simple, Lodève, Charte Lodévois-Larzac, , 93 p..
Gérard Mareau, « Étude préliminaire sur l'occupation préhistorique de l'aven n°1 des Besses Saint-Maurice de Navacelles (Hérault) », Archéologie en Languedoc, no 4, , p. 97-101.
Georgette Milhau, Navacelle, préface d'Adrienne Durand-Tullou, 96 pages, Les Presses du Languedoc, collection Environnement, Montpellier, 1998, (ISBN2-85998-196-9).
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[10].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Le débroussaillement s'applique notamment aux abords de constructions, chantiers, travaux ou installations sur une largeur de 50 mètres (selon un principe du droit des assurances, tout propriétaire est tenu d’assurer la protection de ses biens), et de 5 mètres de part et d’autre des voies privées y donnant accès.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[35].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )