Rue des Lombards
La rue des Lombards est une voie piétonne, ancienne, située dans les premier et quatrième arrondissements de Paris. Situation et accèsCette voie se trouvant entre la rue de Rivoli au sud, le centre Pompidou au nord, le quartier des Halles à l'ouest et celui du Marais à l'est, est l'une des plus anciennes et des plus vivantes de Paris. Elle accueille notamment plusieurs clubs de jazz. La rue des Lombards permet de rejoindre la rue Sainte-Opportune depuis le boulevard de Sébastopol. Autrement dit, elle permet de rejoindre le cœur du quartier des Halles. À son autre extrémité, elle trouve son prolongement naturel dans la rue de la Verrerie, et ensuite dans la rue du Roi-de-Sicile, traversant ainsi de part en part le quartier du Marais et ses bars. Tout comme le quartier où elle se situe, la rue est extrêmement animée et hétéroclite. On y trouve des bars en tout genre : gays, hard-rock-métal, clubs de jazz, pubs anglo-saxons, bistrots auvergnats, bars à chichas, etc. Le Sunset-Sunside, le Baiser Salé et le Duc des Lombards rappellent qu'elle fut une des rues où se concentrait l'animation jazz des nuits parisiennes. Elle est de nos jours un des hauts lieux de la vie gay parisienne. Elle est accessible par les lignes 1, 4, 7, 11 et 14 à la station Châtelet et par les lignes 1 et 11 à la station Hôtel de Ville, par la gare RER Châtelet - Les Halles (lignes A, B et D), ainsi que par de nombreux bus. Origine du nomElle tire son nom des changeurs lombards qui s'y étaient établis au XIIIe siècle. HistoriqueLa rue qui faisait partie d'un axe est-ouest prolongé par la rue de la Verrerie et la Rue du Roi-de-Sicile antérieur à la création de l'enceinte de Philippe-Auguste vers 1200, qui s'embranchait à la rue Saint-Antoine est une des plus anciennes de Paris. Elle est située à l'intérieur de la première enceinte de la rive droite datant du Xe ou du XIe siècle[1]. Cette rue était complètement bâtie en 1250. En 1300, elle portait le nom de « rue de la Buffeterie ». Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous le nom de « rue de la Buffeterie » ; « buffetier » signifiant, en vieux français, marchand de vins[2]. Son nom actuel lui fut donné en 1322, date à laquelle les Lombards, commerçants, banquiers et usuriers, s'installent dans le quartier, dont notamment la famille des Tolomei. Les Lombards étant connus pour leur sens du commerce, ce terme était devenu synonyme d'usurier :
— Gabriel Meurier, Trésor des Sentences, XVIe siècle. De 1612 à 1636, elle est appelée « rue de la Pourpointerie[3] ». Les pourpointiers confectionnaient des pourpoints, un habillement masculin. Elle est citée sous le nom de « rue de la Pourpointerie » dans un manuscrit de 1636. En 1702, la rue, qui fait partie du quartier de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, comporte 61 maisons et 10 lanternes[4]. En 1877, la rue de l'Aiguillerie, située entre la rue Saint-Denis et la rue Sainte-Opportune[5], est annexée à la rue des Lombards. Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI () signée Letourneux fixe la moindre largeur de cette voie publique à 10 mètres[3]. Cette largeur est portée à 13 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du . Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Maison du poids du RoiCette maison, qui était située rue des Lombards, existait encore au début du XVIIIe siècle. On y déposait les étalons ou modèles des poids et mesures. Jusqu'au règne de Louis VII, les rois de France étaient les seuls propriétaires de cet établissement et des privilèges qui y étaient attachés[10]. La propriété fut ensuite cédée à diverses personnes avant d'être acquise définitivement par le chapitre de Notre-Dame qui l'a conservée jusqu'à la Révolution. En 1321, le prévôt de Paris, sur l'ordre qu'il en reçut du parlement de Paris, fit ajuster les poids à la Monnaie, alors située rue de la Vieille-Monnaie. Il fut fait trois étalons dont l'un fut remis aux épiciers, et les deux autres déposés à la Monnaie et au poids du roi. En 1484, ce droit leur fut conféré par de nouvelles ordonnances. Ils l'exerçaient à l'égard de toute espèce de marchands ; les orfèvres seuls relevaient directement de la Monnaie. Les épiciers étaient accompagnés, dans leurs visites, d'un juré-balancier nommé par le prévôt de Paris, sur leur présentation. Jusqu'en 1434, les poids dont on se servait n'étaient que des masses de pierre, façonnées et ajustées. Philippe V le Long, par son règlement de 1321, avait formé le dessein d'établir en France une seule et même mesure. Pour les frais de cette réforme, il proposa un subside mais l'impôt ne put être levé et l'ordonnance tomba dans l'oubli. Louis XI eut plus tard la même pensée : la noblesse s'opposa, ainsi que le clergé, à cette amélioration. Par un décret du , la Convention ordonna cette uniformité, et par la loi du 18 germinal an III () fixa l'époque où elle deviendrait obligatoire. C'est au savant Prieur de la Côte-d'Or qu'est due l'adoption de l'unification du système métrique et l'usage du calcul décimal. Dans la culture
Références
Bibliographie
Voir aussiArticle connexe
Lien externe
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