À son origine, la rue constituait une partie de l'ancienne voie gallo-romaine reliant Lutèce à Fontainebleau. Par la suite, elle correspondait au chemin que sainte Geneviève empruntait régulièrement pour aller prier au monastère des Saints-Apôtres, qui avait été fondé en 502 par Clovis et son épouse Clotilde et qui est devenu plus tard l’abbaye Sainte-Geneviève.
La rue telle qu'elle est de nos jours existe depuis le XIIIe siècle[1]. Elle a porté les noms de :
Elle est citée sous le nom de « Grand rue des Boucheries », pour une partie, et de « Rue de la Montagne Sainte Geneviefve », pour une partie, dans un manuscrit de 1636.
Quelques vues historiques
La partie basse de la rue en 1913.
La partie haute de la rue en 1924 (photographie d'Eugène Atget).
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Henry de Waroquier (1881-1970), artiste peintre, sculpteur et graveur, s'installe dans la rue en 1919.
No 2 : les philosophes Gaston et Suzanne Bachelard vécurent à cette adresse ; une plaque leur rend hommage.
No 4 : musée de la préfecture de police, hébergé depuis juin 1975[2] au troisième étage du bâtiment, inauguré en 1972, du commissariat de police du 5e arrondissement, qui est aussi depuis 2014 celui du 6e arrondissement[3] (André Bonnaud, architecte). Celui-ci est construit à l'emplacement de l'ancien marché couvert des Carmes (dit aussi marché Maubert) construit de 1813 à 1818 sur des plans de l’architecte Antoine Vaudoyer, lui-même ayant succédé sur ce site au carmel de la place Maubert — ou Monasterium de Mariae de Monte-Carmelo — construit au début du XIIIe siècle, fermé par la Constituante en 1790, puis totalement démoli en 1811[4].
No 19 : dans le bâtiment de l'ancien collège de la Marche est créé en 1797, sous la Révolution, une institution nationale des colonies destinée aux enfants noirs. Les enfants de plusieurs personnalités (Toussaint Louverture, Jean-Baptiste Belley) y étudièrent[5].
Du no 22 au no 32, les maisons abritaient, sous Louis XV, des étals de boucher, avec bouverie et bergerie dans les cours. La voie était appelée, alors, « rue des Boucheries »[6].
No 34 : le Dojo de la Montagne Sainte-Geneviève, un des plus anciens clubs d’arts martiaux d’Europe, fondé en 1953 par le maître Henry Plée. Derrière le vantail du XVIIIe siècle se trouve une cour pavée, longeant l'ancien séminaire des Trente-Trois. Datant de 1657, ce collège du Quartier latin accueillait trente-trois indigents ayant fait vœu d'entrer dans les ordres. Leur nombre fait évidemment référence à l'âge de Jésus au moment de sa crucifixion. Au fond de la cour, un passage était aménagé, à l'entresol, pour communiquer avec l'impasse des Bœufs.
No 52 : emplacement du séminaire des Trente-Trois, construit en 1654 et supprimé en 1792. C’est dans cet établissement que fut enseigné pour la première fois le système de Newton[10].