Rubroboletus legaliae

Bolet chicorée, Bolet de Le Gal

Rubroboletus legaliae
Description de cette image, également commentée ci-après
Bolet chicorée
Classification
Règne Fungi
Division Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Boletales
Famille Boletaceae
Genre Rubroboletus

Espèce

Rubroboletus legaliae
(Pilát & Dermek) Della Magg. & Trassin. (2015)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Rubroboletus legaliae, le Bolet chicorée, anciennement Boletus legaliae, est une espèce toxique de champignons (Fungi) basidiomycètes du genre Rubroboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son chapeau grisâtre rosâtre, son pied orné d'un fin réseau limité et son odeur de chicorée.

Taxonomie

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Rubroboletus legaliae (Pilát & Dermek) Della Magg. & Trassin.[1].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus legaliae Pilát & Dermek[1].

Deux sporophores de R. legaliae en Sardaigne.

Synonymes

Rubroboletus legaliae a pour synonymes[1] :

  • Boletus legaliae f. spinarii (Hlaváček) Janda
  • Boletus legaliae (Pilát & Dermek) Della Maggiora & Trassinelli
  • Boletus legaliae Pilát & Dermek
  • Boletus purpureus var. legaliae Pilát, 1961
  • Boletus satanoides Smotl., 1952
  • Boletus spinarii Hlaváček
  • Boletus splendidus subsp. moseri Singer & Kuthan
  • Boletus splendidus subsp. splendidus
  • Rubroboletus legaliae f. spinarii (Hlaváček) Mikšík

Phylogénie

Boletus splendidus tel que décrit par Charles-Edouard Martin en 1894 en est un synonyme. La description de Boletus satanoides était trop vague pour être attribuée à une espèce réelle. Boletus legaliae a été transféré au genre Rubroboletus en 2015 par Marco Della Maggiora et Renzo Trassinelli.

Étymologie

L'épithète spécifique legaliae a été attribué en hommage à la mycologue française Marcelle Le Gal[2].

M. Mikšík, P.-A. Moreau & B. Assyov préconisent l’écriture de l’adjectif spécifique « le-galiae »[3].

Noms vulgaires et vernaculaires

Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivant : Bolet chicorée, Bolet de Le Gal[4].

Description du sporophore

Les bolets sont des champignons dont l’hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de Rubroboletus legaliae sont les suivantes :

Son chapeau mesure 5 à 20 cm, il est d'abord brunâtre café-au-lait, puis envahit de rose ou de rose rougeâtre, vieux rose[5], rosissant à partir de la marge[6]. Au grattage, la cuticule dégage avec l'âge une odeur rappelant celle de la chicorée torréfiée[7].

L'hyménophore présente des pores d'abord jaunes évoluant vite vers le rouge orangé ou le rouge rose[5]. Les tubes sont concolores.

Son stipe mesure 5 à 15 cm x 1,5 à 5 cm, il est jaune à jaunâtre au sommet, plus rose en bas, avec un fin réseau rouge limité au sommet, se transformant en fines ponctuations en allant vers la base[7],[5].

La chair est jaunâtre, bleuissant assez fortement. Elle a une odeur typique de chicorée torréfiée, notamment avec l’âge[5]. Sa saveur est douce[6].

Caractéristiques microscopiques

Ses spores mesurent 10-15 x 4,5-6 μm[5].

Galerie

Variétés et formes

Habitat et distribution

C'est un champignon ectomycorhizien, poussant sous feuillus de plaine collinéens (surtout chênes (Quercus) et hêtres (Fagus)) ou sous conifères, à tendance neutro-acidocline, plutôt sur sol non-calcaire, dans les forêts ouvertes, les parcs bien ensoleillés et même parfois les pelouses des jardins[5],[6].

En République tchèque il est considéré comme vulnérable dû à sa rareté[9]. En Grande-Bretagne, tous les bolets du groupe de R. satanas sont soit très rares, soit menacés, soit éteints. On le trouve sinon en Europe ; en France, Italie, Allemagne, Slovaquie, sud de l'Angleterre.

Statut de conservation

Régional

Comestibilité

Le Bolet chicorée est classé comme toxique en France[6],[7], bien que certains auteurs d'Europe de l'Est rapportent qu'il serait inoffensif une fois bien cuit/avec pré-ébullition[14]. Un test de comestibilité du Bolet chicorée réalisé par le mycologue tchèque Pavel Špinar a abouti à de graves problèmes gastro-intestinaux (un petit morceau collecté le 18 septembre 1999 a suffi), qui se retrouvent généralement chez les espèces de Rubroboletus lorsqu'elles sont consommées crues[15]. Le Bolet chicorée ressemble beaucoup au nettement toxique Bolet Satan et a déjà été confondu avec lui. C'est pourquoi l'espèce est considérée par certains auteurs comme suspecte à toxique par prudence en plus de sa comestibilité douteuse. Sa consommation est déconseillée.

Confusions possibles

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

  1. a b et c GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 22 mars 2024
  2. « Femmes mycologues », sur mycostra.free.fr (consulté le )
  3. Documents Mycologiques, tome 36 (2015), p. 107
  4. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 22 mars 2024
  5. a b c d e et f « Mycocharentes - Rubroboletus legaliae »
  6. a b c et d « MycoDB : Fiche de Rubroboletus le-galiae », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  7. a b c et d Guillaume Eyssartier & Pierre Roux, Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  8. (en) Václav Janda, Martin Kříž, Tereza Michalová, « Macroscopic variability of Rubroboletus legaliae with special regard to Boletus spinarii, Jan Borovička » Accès libre [PDF], sur researchgate.net,
  9. Michal Mikšik, « Rare and Protected Species of Boletes of the Czech Republic », Field Mycology, vol. 13, no 1,‎ , p. 8–16 (ISSN 1468-1641, DOI 10.1016/j.fldmyc.2011.12.003, lire en ligne, consulté le )
  10. VAN VOOREN N., BIDAUD A., COCHARD H., FAVRE A., MOREAU P.-A. & RIVOIRE B, « LISTE ROUGE des champignons menacés d’Auvergne-Rhône-Alpe » Accès libre [PDF], sur biodiversite-auvergne-rhone-alpes.fr, Annemasse, (ISBN 978-2-900201-02-2)
  11. Corriol G. (Coord.), « Liste rouge des champignons de Midi-Pyrénées » Accès libre [PDF], sur cbnpmp.blogspot.com, 2014.
  12. « La Liste rouge des Champignons supérieurs menacés en Alsace » Accès libre [PDF], sur inpn.mnhn.fr,
  13. SUGNY D., BEIRNAERT P., BILLOT A., CAILLET M. & M., CHEVROLET J.P., GALLIOT L., HERBERT R., MOYNE G, « Liste rouge des champignons supérieurs de Franche-Comté. » Accès libre [PDF], sur /inpn.mnhn.fr,
  14. Dermek A., Pilat A., Poznajemy grzyby, A. Rymkiewicz (tłum.), Wrocław-Warszawa-Kraków-Gdańsk-Łódź: Zakład Narodowy im. Ossolińskich, 1991, s. 85, (ISBN 83-04-02963-4)
  15. Václav Janda et al.: „Macroscopic variability of Rubroboletus legaliae with special regard to Boletus spinarii”, în: „Czech Mycology”, vol. 69, nr. 1, Praga 2017, p. 36