Robert DeleuseRobert Deleuse
Robert Deleuse, né au Cannet dans les Alpes-Maritimes, le et mort le à Vernante[1], est un romancier, nouvelliste, essayiste, adaptateur, traducteur, concepteur d'événements littéraires. BiographieNé au Cannet (dans les Alpes Maritimes, le 17 juillet 1950,Robert Deleuse passe l'essentiel de ses vingt premières années à Grasse où sa famille maternelle s'était installée depuis 1927, en provenance du Piémont. Élève au Collège National de garçons puis à l'Institut Fénelon, il poursuit ses études secondaires aux Cours Cannois et ses études supérieures à l'UER des Lettres et Sciences humaines de Nice où il obtient, sous l'autorité de Jean Poirier, une licence d'ethnosociologie et participe à la création et à la programmation de la Semaine du cinéma en sciences humaines fondée par Claude De Vos avec la collaboration de Jean-Antoine Gili. Sursitaire, il est appelé sous les drapeaux où, à la faveur d'une permission et en conformité avec ses engagements, il fausse compagnie à son régiment (le 33e régiment du génie, stationné en RFA) en et entre en clandestinité. Son père décède le de la même année. S'ensuivent six années partagées entre le souterrain et l'exil, entre la France (Marseille, Nîmes, Uzès, Lyon, Paris) et l'Europe (Gênes, Milan, Zürich, Turin, Aveiro, Lisbonne, Edinburgh) au cours desquelles il survit de métiers au noir : veilleur de nuit, documentaliste, manœuvre, précepteur... Amnistié après l'élection présidentielle de 1981, il se fixe à Paris à la remorque d'emplois intérimaires avant d'être engagé, en 1984, par la nouvelle Maison des écrivains, sous tutelle du ministère de la Culture, au poste de secrétaire administratif. Simultanément à ses fonctions, il conçoit et programme en 1987 pour cette même Maison des écrivains (sous la direction d'Hugues de Kerret) le Trans Polar Express, une semaine d'évènements multimédias disséminés à Paris, autour du roman policier hexagonal. Il réalise également un long entretien avec et sur l'écrivain François Coupry intitulé Le singe qui fait le singe, pour la revue Roman n° 20. Il quitte Paris pour Fontenay-sous-Bois. En 1988, le magazine Lire de Bernard Pivot le charge d'agencer le rayon « roman policier » de sa Bibliothèque idéale, publiée aux éditions Albin Michel et la revue littéraire Roman lui confie son numéro 24 consacré au roman policier, où figure la première étude sur le roman noir européen, intitulée Descente dans l'Europolar. En 1989, il retraduit puis coadapte La Vie que je t'ai donnée de Luigi Pirandello (Actes-Sud/Papiers), pièce créée au Théâtre Hébertot, dans une mise en scène de Michel Dumoulin, avec Maria Casarès, Catherine Rétoré, Monique Chaumette, Jean Pommier, Suzel Goffre... En 1990, il donne sa démission de la Maison des écrivains. En 1991, il est le conseiller artistique et l'un des deux concepteurs de La ville est un roman, évènement à caractère international, sur le cent-cinquantenaire du roman policier, produit par le Conseil Général de Seine-Saint-Denis et lors duquel sera inaugurée la première voie publique portant le nom de Dashiell Hammett, père du roman noir, victime du maccarthisme. La revue Nouvelles, Nouvelles (dirigée par Daniel Zimmermann et Claude Pujade-Renaud) lui confie son n° 22 sur le roman policier. Il publie son premier roman Retour de femme et Les Maîtres du roman policier, première encyclopédie mondiale sur le genre, traduite au Japon. En 1992, il publie son deuxième roman, Anatomie d'un suicide (dans lequel apparaît le néologisme "journal extime", abusivement attribué dix ans plus tard à Michel Tournier) et un essai remarqué : À la poursuite de James Hadley Chase. Jean-François Josselin lui consacre à cette occasion l'entière page de sa chronique dans Le Nouvel Observateur. Il écrit également un roman pour la jeunesse, Un pavé dans la mare et reprend pour La Revue nouvelle, en Belgique, son étude sur le roman noir européen (parue en 1988). Dans le cadre de Futurolire (fête du livre en Nord-Isère), il conçoit pour la ville de Bourgoin-Jallieu une enquête policière grandeur nature dont les investigateurs sont les habitants eux-mêmes. Il est également conseiller littéraire de Polar en Seine, opération conçue et orchestrée par la vidéothèque de Paris. En 1994, il publie une biographie, Cartouche, prince des voleurs et son troisième roman, Vues sur guet-apens. Le Ministère des Affaires étrangères lui confie la rédaction d'un Livret sur les romans policier et noir français destiné aux bibliothèques d'ambassades, repris sur le site internet du Ministère. Il quitte Fontenay-sous-Bois et s'installe à La Rochelle. En 1996, il publie un roman, Monsieur Personne et est interviewé par le quotidien économique Les Échos sur la situation du roman noir. En 1997, il publie trois romans : Curriculum Vital, Une maison derrière la dune, La bête au bois dormant et réalise un long entretien avec et sur Didier Daeninckx intitulé Correspondances La revue Les Temps modernes fait appel à lui pour écrire (dans son numéro 595 dirigé par Jean Pons), une étude historique sur le roman noir français intitulée Petite histoire du roman noir français et la revue Atout lire pour une Invitation au roman italien (de Svevo à Pontiggia). Il signe deux scénarios radiophoniques L'inconnu du port de plaisance, Des mains pleines de doigts pour France Inter et rédige pour la revue Atout Lire une étude sur Le Roman noir hors la ville. Sa tétralogie noire intitulée Chroniques d'une ville exemplaire et composée de quatre romans (Retour de femme, Anatomie d'un suicide, Vues sur guet-apens, Curriculum Vital), publiée entre 1991 et 1997 aux éditions Denoël, est d'une grande originalité dans sa conception. Il s'est en effet agi pour l'auteur d'édifier une suite romanesque en quatre tableaux et à trois étages. Tout d'abord, faire d'une ville moyenne créée de toutes pièces le symbole d'un pays moyen à un instant déterminé de son Histoire et de ses actualités. Ensuite, conjuguer toutes les écoles du roman dit policier dans une forme plus ou moins subvertie : ainsi le roman noir classique (avec Retour de femme), le roman de procédure (avec Anatomie d'un suicide), le suspens croisé (avec Vues sur guet-apens), le thriller renversé (avec Curriculum Vital). Enfin, créer une architectonie personnalisée pour chacun d'eux (respectivement linéaire, segmentée, répartie, enchâssée) avec, à l'intérieur même de toute cette construction, des passerelles tendues vers des romans de l'Autre littérature... En 1998, il retourne à Cannes. En 1999, il publie deux romans : Un petit regain d'enfer et L'Epervier de Belsunce. Il signe un troisième scénario radiophonique, Confession au procureur de la République, pour France-Inter. Dans le cadre de Lire en Fête, il conçoit pour la ville de Grasse une semaine d'animations intitulée Un parfum de roman noir. En 2000, il publie un roman, La Mante des Grands-Carmes et participe à l'ouvrage collectif de nouvelles, Les Sept Familles du polar (publiées par le quotidien Libération) sous la direction de Jean-Bernard Pouy. Les deux romans (L'Epervier de Belsunce et La Mante des Grands-Carmes) publiés en 1999 et 2000 aux éditions du Seuil, constituent un diptyque marseillais dans lequel se croisent de nouveau l'Histoire et l'actualité. Là encore, l'auteur s'affranchit des codes du roman noir dès les coupures de presse placées en exergue et qui donnent d'emblée au lecteur une voire plusieurs clefs de l'enquête à venir. Par ailleurs aussi, les personnages centraux portent des patronymes qui font directement référence à des protagonistes de la littérature populaire du XIXe siècle, soit sous leur forme originale, soit sous une forme apocope ou anagrammique. Quant à la métropole phocéenne, protagoniste principale du diptyque, elle y est mise en relation avec d'autres villes européennes telles que Lisbonne et Edinburgh... En 2001, il est nommé sociétaire-adjoint de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques). En 2002, il participe au numéro spécial de la revue Autrement autour du service militaire, sous la direction de Marc Bessin. En 2003, il collabore au numéro spécial de la Quinzaine littéraire sur le roman policier et rédige pour le Dictionnaire des littératures policières, sous la direction de Claude Mesplède (Ed. Joseph K.), les articles sur Boileau-Narcejac, Alexandre Dumas, Paul Féval, Graham Greene, Patricia Highsmith, Sébastien Japrisot, Eugène Sue, Robert van Gulik. En 2004, il publie un roman, La Véritable affaire de la rue Morgue et participe à l'ouvrage collectif Trente-six nouvelles pour l'Humanité, dans le cadre du centenaire du quotidien fondé par Jean Jaurès. Sa mère décède le . En 2005, il publie un court roman, Fait d'hiver cours Saleya et participe à l'ouvrage collectif, Histoire et dictionnaire de la police à travers une étude intitulée Roman des policiers et policiers de romans.Il participe au recueil de nouvelles sur les discriminations, à l'initiative du MRAP, ouvrage qui parait aux éditions Syllepse. En 2006, il rédige pour la deuxième édition du Dictionnaire des littératures policières, sous la direction de Claude Mesplède (Ed. Joseph K.), quatre articles supplémentaires sur François Bon, Emmanuel Bove, Franco Vegliani, Remigio Zena. En 2007, il rédige pour l'Encyclopædia Universalis des articles sur Patricia Highsmisth, John Le Carré et Léo Malet. Une notice bio-bibliographique lui est consacrée dans le Dictionnaire des littératures policières. En 2011, il quitte Cannes et s'installe à Tende, un village du haut-pays azuréen. En 2012, il publie une version revue et amoindrie de son quatorzième roman intitulé Un dernier coup de théâtre qui plonge le lecteur dans une traversée inédite et dissidente du XXe siècle et qui lui aura coûté six ans de recherches et d'écriture. Cette somme romanesque peut être considérée à la fois comme une synthèse de tous ses travaux antérieurs mais aussi comme leur aboutissement dans la mesure où sa configuration architectonique est ici poussée jusqu'à une totale symétrie et où ses appels aux référents romanesques adoptent une grande multiplicité. Mais elle transgresse également les travaux précédents de l'auteur par son étendue temporelle (récits décalés d'un XXe siècle plus ou moins occulté) et littéraire puisqu'on peut lire cette somme comme une sorte de roman-feuilleton (historique, sentimental, politique, culturel) organisé autour d'une centaine de personnages et de figurants issus de la multitude anonyme. Cette même année, il adhère à Amnesty International et une fiche biobibliographique (complément de la présente) lui est consacrée sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature. En 2014, les éditions du Seuil rééditent son roman Un petit regain d'enfer (paru en 1999) qui se situe au sortir de la Première Guerre mondiale, tout en présentant une version à contre-pied de celle-ci, assortie d'événements peu connus ou non encore retenus par les historiens officiels. Il réalise également un entretien avec l'écrivain Georges-Olivier Châteaureynaud qui figure sur son site… En septembre 2019, il quitte le village de Tende, en France (dans la vallée de la Roya) pour la commune de Vernante, en Italie (dans le nord du Piémont), à une dizaine de kilomètres de Limone que ses grands-parents maternels (sa future mère, son futur oncle et une tante qu'il n'a pas connue) avaient dû quitter en 1927, sous le fascisme... Quelques romans de l'auteur vus par la critiqueÀ propos de Retour de femme
— Le Magazine littéraire
— Lire
— Les Lettres françaises À propos de Anatomie d'un suicide
— Le Méridional
— La Marseillaise
— L'Écho de la presqu'île À propos de Vues sur guet-apens
— Le Républicain lorrain
— Le Dauphiné libéré À propos de Curriculum Vital
— Panorama de France Culture
— La Liberté de Fribourg
— Le Républicain lorrain À propos de Monsieur Personne
— L'Humanité
— Atout lire
— Var Matin À propos d' Une maison derrière la dune
— Sud-Ouest
— Lire À propos d’Un petit regain d'enfer
— La Wallonie
— Luxemburger Wort
— Nice-Matin À propos de L'Épervier de Belsunce
— Verso
— Luxemburger Wort
— L'Humanité-Dimanche À propos de La Mante des Grands-Carmes
— Le Monde
— Nice-Matin
— Luxemburger Wort À propos d' Un dernier coup de théâtre
— Service littéraire
— L'Est-Eclair
— La Cause littéraire
— L'Humanité ŒuvreRomansSérie Chroniques d'une ville exemplaire
Série Mémoires d'une métropole
Autres romans
Essais
Scénarios radiophoniques
Traductions et adaptations
Liens externes
Notes et références
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