Le régiment de la Garde Pavlovski, (en langue russe : Павловский лейб-гвардии полк) fut créé le par Paul Ier de Russie.
Historique du régiment de la Garde Pavlovski
Le , Catherine II de Russie créa le bataillon d’infanterieTenginski, de nouvelles recrues, des soldats du rang des régiments de Moscou formèrent un régiment d’infanterie composé de quatre bataillons et de quatre compagnies. Le , il reçut le nom de régiment de Grenadiers (Grenaderski) de Moscou (Moskovski). Le , les deux bataillons, les deux compagnies de réserve du régiment de Moscou formèrent le régiment de grenadiers Pavlovski.
Le , le régiment de grenadiers se composa de deux bataillons déjà existants et d’un bataillon de réserve formé de deux compagnies.
Le , le régiment fut réorganisé en deux bataillons, chacun fut doté de grenadiers et de mousquetaires.
En 1798, Paul Ier de Russie renomma ce régiment, il porta le nom de son commandant le major-général Ivan Fiodorovitch Emme puis le , il prit le nom du major-général Henrik Petrovitch Kerbits. Le , Alexandre Ier de Russie le restaura dans son ancien nom[1].
Le régiment de la Garde Pavlovski reçut son baptême du feu au cours de la guerre de la Deuxième Coalition. Sous les ordres du lieutenant-général Herman il prit part à l’expédition russe en Hollande. En 1799, il fut engagé dans les batailles de Bergen, Castricum puis Batum le [1].
Le , sous les ordres du lieutenant-général et comte Alexandre Ostermann-Tolstoï, le Régiment fut engagé dans l’expédition de Hanovre. Le , les grenadiers du régiment Pavlovski engagèrent la bataille près du petit village de Czarnovo, le , ils s’illustrèrent à la bataille de Pułtusk[1].
Le , le régiment démontra sa vaillance lors de la bataille d'Eylau. En 1807, la 2e division du régiment s’illustra par sa bravoure au cours des combats de Lindenau, les batailles d’Heilsberg. Au cours des combats qui se déroulèrent pendant la bataille de Friedland, leur commandant, le major-général Nikolaï Nikolaïevitch Mazovski (1756-1807) fut mortellement blessé par des tirs de mitraille, avant de rendre son dernier soupir, ses dernières paroles furent « Amis, ne vous découragez pas ! »[2] En considération pour le comportement héroïque du régiment au cours de la bataille de Friedland, le , Alexandre Ier de Russie imposa au régiment le port de la mitre recouverte d’une plaque de cuivre criblée d’impacts de balles et de mitrailles reçus au cours de cette bataille de la Campagne de Prusse, ces mitres subsistèrent jusqu’en 1914, en effet, 532 d’entre elles préservées de l’usure du temps furent encore portées par les grenadiers du régiment de la Garde Pavlvoski au début de la Première Guerre mondiale[3].
Le de la même année, le patronyme de chacun de ces héroïques grenadiers fut inscrit sur la plaque cuivrée de sa mitre.
Dans les rangs du 1er corps d’Armée placé sous le commandement du maréchal Pierre Wittgenstein, le , le régiment s’illustra à la Borodino. Les grenadiers de la garde disposés a Outitza, bourgade située sur la route de Smolensk engagèrent le combat contre la Ve Armée commandée par le maréchalJózef Antoni Poniatowski. Nikolaï Alexeïevitch Toutchkov, commandant ses valeureux grenadiers russes fut atteint d’une balle en pleine poitrine, après trois semaines d’agonie, il décèdera des suites de sa blessure[3]. Entre le 15 novembre et le , à Krasnoï, le régiment de la Garde Pavlovski placé sous les ordres du colonelIegor Khristoforovitch Richter remportèrent une nouvelle victoire sur la Grande Armée[1]. Le 2e bataillon s’illustra aux batailles de Kliastitsy, Polotsk, et la Bérézina.
En 1813, pour ses hauts faits d’armes, au cours d’une cérémonie, Alexandre Ier de Russie leur accorda le titre de régiment de la Garde Pavlovski.
La 2e brigade de la 2e division d’infanterie de la Garde rencontra l’Armée française à Lützen, le , ils furent défaits près de la ville saxonne de Bautzen. Le , ils furent de nouveau vaincus à Dresde. À Kulm, le , la 2e brigade remporta une victoire sur les Français. Au sein, de l’armée des Coalisés, elle remporta la grande victoire de Leipzig[3].
Les premier et deuxième bataillons du régiment de la Garde Pavlovski furent impliqués dans le conflit opposant la Russie à la Turquie. Le , ils mirent le siège sur le côté septentrional de la forteresse de Varna, en , ils engagèrent le combat contre les Turcs sur le côté sud de la forteresse. Le 3 octobre, ils reçurent la mission d’acheminer les prisonniers de l’Empire ottoman dans la ville de Varna, lieu de leur détention[4].
Le , pour le courage et la bravoure dont firent preuve les 1er et 3e bataillons du régiment de la Garde Pavlovski au cours de l’Insurrection de novembre 1830, les privilèges et les droits de la vieille garde furent accordés au régiment de la Garde Pavlovski.
En 1863, le régiment fut engagé dans la répression menée contre les rebelles polonais.
La Russie ayant déclaré la guerre à l’Empire ottoman le , l’Armée impériale de Russie se transporta en Roumanie. Le régiment de la Garde Pavlvoski avec une partie de l’armée embarqua à Galați, traversa le Danube et débarqua dans le port roumain de Brăila. Les grenadiers du régiment furent acheminés vers la région de Dobroudja où, le , ils prirent d’assaut le vallon occupé par les troupes turques. Sous le commandement du feld-maréchalIossif Vladimirovitch Gourko (1828-1901), le , près du village de Tachkisen (village de Bulgarie), dans une neige très profonde, le régiment engagea la bataille contre les Turcs, malgré de multiples obstacles, ils remportèrent une grande victoire sur l’Armée de l’Empire ottoman[5]. Lors de son raid à travers les Balkans, du 21 novembre au , dans les montagnes d’Arab-Konak et Chandornik, les grenadiers de la Garde s’illustrèrent lors de la prise de bastions alors occupés par les troupes turques[6]. Du 15 janvier au , le régiment de la Garde livra bataille dans les collines entourant la ville de Philippol en Roumélie orientale.
Le , certaines unités du régiment de la Garde Pavlovski prirent les armes contre les manifestants massés sur la Perspective Nevski. Ce jour-là, on ne déplora aucune victime. Ce même jour, vers trois heures, la 4e compagnie de grenadiers de la Garde se rendit à l’armurerie, se saisit des armes puis se mêla à la foule, les officiers du régiment tentèrent de ramener les hommes dans leur caserne, mais ce fut un échec. La compagnie, sous le commandement d’une enseigne se dirigea vers le canal Iekaterina où, s’unissant à la police commença à tirer. Possédant peu de munitions, ils durent se résoudre à regagner leur caserne. Aucune des unités du bataillon ne leur prêtant main-forte, la compagnie resta isolée, assiégés, les grenadiers de la 4e Compagnie furent contraints à rendre les armes. On procéda à l’arrestation de 19 soldats de cette compagnie. Encadrés par des hommes de troupes, ils furent amenés à la forteresse Troubetzkoy. Chacun des 19 soldats s’attendaient à une mort certaine, mais, le soulèvement du régiment de Volhynie ayant gagné certains bataillons de réserve de la Garde, ceux-ci eurent la vie sauve. Le colonel Eksten fut tué au cours de cette mutinerie[7].
Chronologie historique
: création par Catherine II de Russie du régiment d’infanterie Tenginski ;
: Paul Ier de Russie le nomma régiment de grenadiers de Moscou ;
: Paul Ier de Russie lui attribua le nom de régiment de grenadiers Pavlovski ;
: Paul Ier de Russie renomma ce régiment du nom de son commandant, Régiment du major-général Ivan Fiodorovitch Emme ;
: renommé régiment du major-général Henrik Petrovitch Kerbits ;
1798-1800 : reçut son baptême du feu lors de l’expédition russe en Hollande (guerre de la Deuxième Coalition ;
24 février au : participa à la répression menée contre les travailleurs massés sur la perspective Nevski, mutinerie de la 4e compagnie de réserve du régiment, 19 hommes sont emprisonnés puis libérés grâce au soulèvement du régiment Volhynie ;
: dissolution du régiment de la Garde Pavlovski.
Récompenses et honneurs régimentaires
En 1813, le drapeau de Saint-Georges fut attribué à chaque bataillon du régiment de la Garde Pavlovski avec inscrit : En récompense pour la défaite et l’expulsion de l’ennemi hors de la Russie en 1812, en outre il reçut le ruban de l’ordre de Saint-André.
En considération pour le comortement héroïque du régiment au cours des batailles de 1806 et 1807, le , Alexandre Ier de Russie imposa au régiment le port de la mitre recouverte d’une plaque de cuivre criblée d’impacts de balles et de mitrailles reçus au cours de la bataille de Friedland lors la campagne de Prusse. Ces mitres subsistèrent jusqu’en 1914, et 532 d’entre elles, préservées de l’usure du temps, furent encore portées par les grenadiers du régiment de la Garde Pavlvoski au début de la Première Guerre mondiale.
L’inscription sur la plaque de laiton recouvrant les mitres : Combats de la Montagne Doubniak, le .
Dédiée au régiment de la Garde Pavlsovski, l’église du Bienheureux prince Alexandre Nevski située au centre de Saint-Pétersbourg fut construite au début du XIXe siècle. À l’intérieur de cet édifice religieux sont conservés les uniformes d’Alexandre Ier de Russie, de son frère, l’empereur Nicolas Ier de Russie, d’Alexandre II de Russie et d’Alexandre III de Russie[8].
L’uniforme en 1802
La mitre, coiffure emblématique des grenadiers du régiment de la Garde Pavlovski se composait à l’avant d’une plaque de laiton avec, en son centre, l’étoile d’argent de l’ordre de Saint-André, au-dessus, l’aigle bicéphale et la devise du régiment gravés dans le cuivre Dieu avec nous. Au bas de la mitre, l’inscription Combats de la Montagne Doubniak, le . L’arrière de la mitre, se composait d’un bandeau orné de trois grenades de couleur or, d’une coiffe rouge le tout surmonté d’un pompon blanc[9].
la vareuse en drap vert foncé, le bonnet de police (dit à la dragonne), la culotte dont le tissu diffère selon la saison, en drap blanc pour la saison hivernale, en coton blanc pour l’été. Les bottes en cuir noir s’arrêtant sous le genou. La capote en drap écru.
Équipement
deux sangles de cuir destinées à porter la giberne, cette dernière est confectionnée dans un cuir de couleur noire, sur le dos du grenadier, le havresac en cuir noir, la bretelle du fusil de couleur rouge.
Armement
Le grenadier du régiment était armé d’un fusil du modèle 1796, d’une baïonnette, d’un sabre briquet accroché sur le côté gauche du soldat[3].
Les uniformes, l’armement et l’équipement évolueront au cours des années : 1807, 1808, 1813.
Particularismes régimentaires
À l’époque des guerres napoléoniennes, les cheveux des grenadiers de la Garde du régiment Pavlovski étaient liés au bas de la nuque par un ruban noir et cachés par le col de la vareuse de couleur verte. Ils se distinguaient par le port de la moustache et des rouflaquettes[3]. En hommage à Paul Ier de Russie, les hommes du rang formant le régiment de la Garde Pavlovski avaient un nez court et aplati comme l’empereur[10].
Le drapeau du régiment de la garde Pavlsovki se composait d’une croix orange sur fond blanc. En son centre un médaillon de couleur orange, à l’intérieur de celui-ci, l’aigle bicéphale noir surmonté de la couronne impériale de Russie[11].
Description de l’insigne régimentaire du régiment de la Garde Pavlovski
L’insigne du régiment de la Garde Pavlsovki fut une copie de la croix prussienne remise aux combattants ayant participé à la bataille d’Eylau. En son centre, l’inscription : La victoire d’Eylau le .
Chefs du régiment de la Garde Pavlovski
- : Fiodor Fiodorovitch Vadkovski ;
- : lieutenant-général Friedrich Karl Ludwig prince von Holstein-Beck ;
Konstantin Ivanovitch Gershelman : (1825-1898), général d’infanterie, il participa à l’expédition en Hongrie (1849), la guerre russo-turque de 1877-1878, en service dans le régiment de la Garde Pavlovski de 1844 à 1848 ;
Les ex-membres du régiment de la Garde Pavlsovski fondèrent l’Association du régiment, en 1951, on dénombrait 14 personnes[12].
Les officiers du régiment de la Garde Pavlovski tués au cours de la Première Guerre mondiale, la guerre civile russe ou victimes de la Terreur rouge
Les membres de la famille impériale en service dans les régiments de la Garde impériale ne sont pas comptabilisés dans le nombre d’officiers tués au cours ces périodes de guerre.