L'œuvre est en quatre mouvements[7]« bien équilibrés, dans lesquels le piano s'adjuge un rôle concertant des plus brillants[5] » :
Allegro con fuoco en si bémol majeur, à quatre temps (noté ), un premier mouvement qui « commence par le sujet principal, exposition vigoureuse au piano, auquel répondent les instruments à cordes. Une figure agitée mène ensuite au magnifique second sujet, qui est repris par les cordes tandis que le piano tisse autour de lui un motif charmant. Le développement est captivant et est suivi d'une très jolie mélodie d'alto, dont il n'est malheureusement plus fait usage par la suite[8] » ;
Adagio ma non troppo en mi bémol majeur à quatre temps (noté ), un adagio qui s'ouvre « dans une atmosphère sereine, mais le mouvement devient violent (più moto e con fuoco), avec des passages agités au violoncelle ; une atmosphère plus calme revient, à nouveau brisée par des passages agités dans la coda[8] » ;
Menuetto — Allegro en si bémol majeur, à , un menuet qui est « douloureusement agité ; le trio offre toutefois un soulagement lorsqu'on entend au violoncelle un air de danse paysanne[8] » ;
Finale — Presto en si bémol majeur, à deux temps (noté ), dont le début vigoureux est formé d'un « remarquable sujet fugué (utilisé comme fugue à la conclusion) », suivi « d'un thème très léger et capricieux, qui prend petit à petit le dessus ; une mélodie plus élégante lui succède. Dans l'ensemble, ce mouvement rappelle trop l'opéra et le pot-pourri, bien qu'il y ait une grâce salvatrice dans la fugue conclusive mentionnée plus haut[8] ».
Analyse
Pour Wilhelm Altmann, le Quatuor avec piano est « est essentiellement écrit dans une veine sereine et gaie[8] ».
François-René Tranchefort présente l'œuvre comme « une partition s'écoutant avec agrément, sans qu'il soit nécessaire d'y chercher une quelconque profondeur[5] ».
L'Adagio ma non troppo, « le cœur du quatuor », est « marqué par une grande tension et traversé par d'innombrables éclairs de génie[9] ». Le thème du Finale, « soumis à un fugato savant, évidemment non dénué de malice, d'une humeur ludique et exubérante » est « un parfait exemple de l'humour propre à Weber[4] ». John Warrack considère ce mouvement comme « véritablement excellent, d'une invention vive et très bien développé[2] » :
Wilhelm Altmann (trad. Marie-Stella Pâris), « Weber, Carl Maria Friedrich Ernst, Freiherr von », dans Walter Willson Cobbett (dir.), Dictionnaire encyclopédique de la musique de chambre, vol. II : K–Z, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN2-221-07848-9), p. 1575–1577.
(fr + en + de) Roman Hinke (trad. Elisabeth Rothmund), « Carl Maria von Weber, Six Sonates progressives, Quatuor avec piano », p. 2-4, Harmonia Mundi (HMC 902108), 2013 .
(en + fr + de) John Warrack, « Carl Maria von Weber, Musique de chambre », p. 9-12, Hyperion (CDA 67464), 2005 .