L'Adagio« s'ouvre sereinement par quelques mesures qui s'amplifient rapidement dans un climat de mélancolie et d'émotion[6] » :
III. Menuetto. Allegro
Le menuet, « dynamique, contraste avec un délicieux trio dont les accords carillonnants semblent annoncer Oberon[6] ».
Guy Sacre voit dans ce troisième mouvement « le véritable joyau de l'œuvre[1] » : « Quel morceau ! un des plus saisissants de Weber. Un menuet ? plutôt un scherzo diabolique[7] ».
IV. Rondo. Presto
Le rondo« a fait le tour du monde sous le nom de Mouvement perpétuel ou Moto perpetuo, ou Perpetuum mobile. Le brio va croissant et déchaîne les bravos, car on a beau se dire qu'il y a peu de musique là-dedans, que les doigts y marchent tout seuls, on se laisse prendre à ces pirouettes d'acrobate sans filet[8] ».
Weber surnommait ce mouvement « l'Infatigable, qu'il transposait à toute allure en ut dièse, pour se dégourdir les doigts[9] ».
Postérité
Les sonates de Weber« n'ont pas eu la célébrité d'autres œuvres pour piano et, cependant, leur postérité n'a jamais été l'oubli : les grands romantiques, Chopin et Liszt, qui les jouaient souvent, mais aussi Mendelssohn, Schumann, Brahms et Grieg — pour ne citer que des compositeurs-pianistes — ont puisé dans le legs technique de Weber. Ils y ont ajouté, tout en lui rendant d'éclatants hommages[10] ».
Guy Sacre regrette « que la gloire, excessive, du Mouvement perpétuel de Weber ait nui à ses sonates. La plupart de ceux qui l'entendent, sinon de ceux qui le jouent, ignorent qu'il s'agit du finale de la première d'entre elles[11] ». En 1852, Johannes Brahms « s'amusa à transcrire le morceau en interchangeant le rôle des mains. Tchaïkovski en réalisa une version pour la main gauche seule, avec une main droite de son cru[8] ».
Les quatre Sonates de Weber, « lieu d'un conflit entre la forme classique et l'éclosion du mouvement romantique, méritent une attention renouvelée. Leur indéniable pouvoir de séduction et leur flamboyance dominent sans que l'on doive y rechercher une autre profondeur existant parfois chez certains de ses grands contemporains[12] ».
Discographie
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Guy Sacre, La musique pour piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. II (J-Z), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN978-2-221-08566-0), p. 2934-2950.