L'autodétermination est le concept selon lequel, selon les mots du président des États-UnisWoodrow Wilson, aucun peuple ne doit être contraint à une souveraineté sous laquelle il ne souhaite pas vivre. La Transnistrie soutient que puisque la majorité des pays d'aujourd'hui ont été fondés sur le principe de l'autodétermination, ils ont eux aussi ce droit moral.
L'histoire distincte de la Transnistrie de la Moldavie fait référence au fait que la Transnistrie n'a jamais fait partie de la Principauté de Moldavie, mais de la Podolie, le fleuve Dniestr formant la frontière internationale entre les deux entités historiques. La Transnistrie soutient donc que la revendication de la Moldavie sur la Transnistrie n'est pas étayée par l'histoire.
La spécificité réelle consiste à démontrer que la Transnistrie, à majorité slave depuis plus d'un millénaire, a peu de choses en commun avec la Moldavie, à majorité latine[1],[2]. Les deux diffèrent également par les alphabets.
L'annulation du pacte Molotov-Ribbentrop est l'argument juridique selon lequel le seul lien entre la Moldavie et la Transnistrie serait l'annexion forcée de 1940 de la Moldavie orientale par l'URSS, mais que cette annexion a été déclarée nulle et non avenue par la Moldavie elle-même dans sa proclamation d'indépendance en 1990. Cela, fait valoir la Transnistrie, annule également toute revendication territoriale obtenue à la suite du pacte en raison du principe juridique du statu quo ante bellum : dans ce cas « frontière sur le Dniestr ».
Objections moldaves
Pour que le « principe d'autodétermination » s'applique selon le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et le droit moral, il faudrait qu'un référendum puisse avoir lieu non pas sous la « protection » russe et dans un système politique autoritaire comme cela a été le cas depuis trente ans[3],[4], mais dans une totale liberté d'expression et d'action de tous les citoyens, sous l'égide d'observateurs internationaux neutres délégués par l'ONU et sans pressions politiques ou économiques d'aucune sorte[5],[6].
La notion de « spécificité réelle » fait fi non seulement du point qui précède, mais aussi de l'identité religieuse entre les deux rives du Dniestr[8], de l'existence des Volochovènes aux XIe – XIIIe siècles[9], fruits d'une « osmose millénaire entre slaves et romans »[10], et également du destin commun des deux entités à l'époque soviétique[11].
↑(en) Giorgio Comai et Bernardo Venturi, « Language and education laws in multi-ethnic de facto states: the cases of Abkhazia and Transnistria », Nationalities Papers, (DOI10.1080/00905992.2015.1082996, lire en ligne, consulté le ).
↑(ru) Ivan Tynyaev, « Перепись населения ПМР » [« Recensement de la population de la RMP »] [archive], sur NewsPMR.Com, (consulté le ).
↑(en) Steven D. Roper, « Regionalism in Moldova: the case of Transnistria and Gagauzia », Regional & Federal Studies, vol. 11, no 3, , p. 101–122 (DOI10.1080/714004699, S2CID154516934, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Natalia Cojocaru, « Nationalism and identity in Transnistria », Innovation: The European Journal of Social Science Research, vol. 19, nos 3-4, , p. 261–272 (DOI10.1080/13511610601029813, S2CID53474094, lire en ligne, consulté le ).
↑Par exemple le moldave Pierre Movilă (1596-1646) fut métropolite de l'Ukraine : voir Michel Heller : Histoire de la Russie et de son Empire, chap. 10, 2015, Éd. Tempus Perrin, (ISBN978-2262051631).
↑Chronique d'Ipatiev, Saint-Pétersbourg, 1843, 392 pages (comprend également la Chronique de Goustynia) sur Googlebooks; 2e éd. Chroniques du manuscrit d'Ipatiev, 1871, 706 p.; Vol. 2, Chronique d'Ipatiev, 2e ed. Ed. Chakhmatov, Saint-Pétersbourg, 1908, Moscou, 1962, 3e éd, n° 1, Ed. Chakhmatov, Pétrograd, 1923 et avec une introduction de BM Kloss, ЯРК, Moscou, 1998, 648 p., (ISBN5-7859-0057-2), réimpression: Moscou 2001, 674 p.
↑Jean Gacon : En remontant le cours de l'histoire et Jacques Fournier : Au pays des vignobles in "France-U.R.S.S. Magazine" n° 132 (389), 1981.
↑Matei Cazacu et Nicolas Trifon (éds), La Moldavie ex-soviétique : histoire et enjeux actuels, éd. Acratie, Paris 1993
Florent Parmentier, « La Transnistrie Politique de légitimité d'un Etat de facto », Le Courrier des Pays de l'Est, vol. 2007/3, no 1061, , p. 69-75 (lire en ligne, consulté le ).