La pierre de Faon ou pile de Marcé-sur-Esves ou fanum de Marcé-sur-Esves est un monument gallo-romain réduit à l'état de ruine situé à Marcé-sur-Esves dans le département français d'Indre-et-Loire.
Les vestiges de cette probable pile funéraire, bien que l'appellation « fanum » puisse prêter à confusion, sont inscrits comme monument historique en 1938.
Localisation
La pierre de Faon se situe au lieu-dit « la Pierre », à environ 1,7 km au nord du bourg de Marcé-sur-Esves[2], au sommet d'une légère ondulation de terrain[3], non loin de la limite communale avec Draché et Sepmes. La voie romaine Vendôme-Poitiers, dont le tracé est sensiblement repris à ce niveau par la D 336, passe à une centaine de mètres au nord-ouest du monument[4].
Historique
En l'absence de preuves directes mais par analogie architecturale avec des monuments comparables du sud-ouest de la France, la construction de la pierre de Faon paraît remonter au IIe ou IIIe siècle[3].
À une époque indéterminée, des fouilles archéologiques sauvages sont réalisées au pied du monument, ce qui a pour conséquence de déchausser le bloc de maçonnerie et de provoquer son basculement partiel[2].
La pierre de Faon fait l'objet d'une inscription comme monument historique par arrêté du [1].
La pierre de Faon se présente comme un bloc de maçonnerie en opus incertum composé de silex lié au mortier d'environ 3 à 4 m de côté et 2,50 m de haut. Plus aucun vestige du parement, sans doute en grand appareil, n'est visible. Le monument est partiellement déchaussé et a basculé vers le sud. Au début du XXe siècle, un autre bloc de maçonnerie représentant probablement la partie supérieure de la pile étaite encore visible, mais il a disparu depuis[3],[1].
Bien que la dénomination « pierre de Faon » évoque l'existence d'un fanum, avis que partagent plusieurs historiens après la Seconde Guerre mondiale[5],[6] même si l'hypothèse est déjà réfutée, cinquante ans plus tôt, par Louis-Auguste Bosseboeuf[7], il semble bien que ce monument à structure pleine soit le vestige du noyau maçonné d'une pile funéraire et cette hypothèse rallie les opinions les plus récentes[2],[8].
↑Pierre Audin, « La voie Vendôme-Poitiers en Touraine (de Saint-Nicolas-des-Motets à Port-de-Piles) », bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. LVIII, , p. 119.
↑Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, (réimpr. 1986), 3e éd., 733 p. (ISBN2-8555-4017-8), p. 469.
↑Jean-Mary Couderc (dir.), Dictionnaire des communes de Touraine, Chambray-lès-Tours, CLD, , 967 p. (ISBN2-8544-3136-7), p. 520.
Pascale Clauss-Balty (dir.), Les piles funéraires gallo-romaines du Sud-Ouest de la France, Pau, Presses Universitaires de Pau et des Pays de l'Adour, coll. « Archaia », , 231 p. (ISBN978-2-3531-1063-6).
Philippe Lauzun, « Inventaire général des piles gallo-romaines du sud-ouest de la France et plus particulièrement du département du Gers », Bulletin Monumental, Caen, Henri Delesques imprimeur-éditeur, t. LXIII, , p. 5-68 (DOI10.3406/bulmo.1898.11144).
Pierre Sillières et Georges Soukiassian, « Les piles funéraires gallo-romaines du sud-ouest de la France : état des recherches », Supplément à la Revue archéologique du Centre de la France, no 6 « Monde des morts, monde des vivants en Gaule rurale, Actes du Colloque ARCHEA/AGER (Orléans, 7-9 février 1992) », , p. 299-306 (lire en ligne).