Philippe GuioniePhilippe Guionie
Philippe Guionie, né en 1972, est un photographe français. BiographieHistorien de formation, Philippe Guionie revendique une photographie documentaire autour des thèmes de la mémoire et des constructions identitaires. Son mode principal de figuration est le portrait. Son postulat photographique : poser des visages sur des mémoires humaines qui n'en ont pas, en associant souvent photographies et enregistrements sonores. Photographe engagé, Philippe Guionie écrit en photographie une histoire humaine et l’inscrit dans le temps, celui de la mémoire partagée et celui du temps présent. Il collabore régulièrement avec l’ensemble de la presse française. Auteur de plusieurs ouvrages - Anciens combattants africains, Un petit coin de paradis (Les Imaginayres/Diaphane éditions, 2006), Africa-America (Diaphane Éditions, 2012). Ses sujets personnels sont présentés dans des galeries et festivals, en France et à l’étranger (Rencontres d'Arles, festival Images singulières à Sète, galerie du Château d'Eau à Toulouse, galerie Polka à Paris, instituts culturels français en Afrique et en Amérique du Sud…). Lauréat de plusieurs prix et bourses photographiques dont le prix Roger-Pic 2008 (Société civile des auteurs multimédia) pour la série Le tirailleur et les trois fleuves. Il est chargé des cours de sémiologie de l’image à l’école de formation de la photographie et du multimédia (ETPA) à Toulouse. Membre de l’agence MYOP (2009-2018), il est actuellement représenté par la galerie Polka depuis 2011. Philippe Guionie est maître de stage aux Rencontres d'Arles depuis 2012. En 2015, il est commissaire de l'exposition "Koudjina en héritages" (en hommage au photographe Philippe Koudjina) aux Rencontres de la photographie africaine à Bamako. Philippe Guionie a parrainé la candidature de Grégoire Eloy, lauréat du Prix Niépce en 2021. Depuis 2015, il est directeur artistique de la Résidence 1+2 (à Toulouse, en lien avec deux autres villes européennes). Résidence 1+2La Résidence 1+2 est un programme culturel ancré à Toulouse et créé fin 2015. Elle cherche à impulser un dialogue entre des personnes qui n’avaient à priori aucune chance d’échanger ensemble. Entre création et partage de savoirs, elle allie la photographie et les sciences, produit, valorise et promeut une photographie d’auteur en liens intimes avec un patrimoine scientifique grandiose présent à Toulouse, en Haute-Garonne et en Occitanie[1]. La Résidence 1+2 accueille des photographes en résidence qui, dans une dynamique pluridisciplinaire, créent des œuvres inédites qui ont vocation à être restituées sous des formes variées (film de format 26 minutes, livre, colloque national, exposition…). Ils.elles sont accompagné.e.s dans leur travail par des institutions et des scientifiques ancrés sur le territoire métropolitain, départemental et régional. Dans une relecture assumée du réel, ils.elles nous offrent leur subjectivité sur des surfaces sensibles multiples et renouvelées, telles que les photographies, les détournements d’images, les fictions, les dessins, les écritures et les installations. La Résidence 1+2 a ainsi vocation à créer, dans un esprit collaboratif et participatif, les conditions parfaites favorisant la fabrication de contenus sensibles[1]. Plus précisément, la Résidence 1+2 met en place trois programmes particuliers. Le premier est celui dont l’association tire son nom, la Résidence 1+2 « Photographie et Sciences ». Il consiste en un rassemblement de trois photographes (un photographe de renom et deux photographes émergents) au sein d’une résidence d’artistes de deux mois. Durant cette période, les photographes vivent ensemble et créent ensemble une œuvre personnelle et inédite, accompagné.e.s par des scientifiques de la région Occitanie. Deux autres programmes de résidences photographiques sont également mis en œuvre par la Résidence 1+2 : le « 1+2 Factory » implique la focalisation du.de la photographe sur une institution, un territoire ou une entreprise et le « 1+2 Hors les murs » se déroule sur un territoire précis et défini en Occitanie. Chaque dispositif donne lieu à une restitution particulière comme le Colloque national pour la Résidence 1+2 « Photographie et Sciences »[1]. Finalement, l’objectif de la Résidence 1+2 est de créer un échange entre artistes et scientifiques afin d’impulser de nouvelles réflexions pour de nouvelles pratiques. Autrement dit, la Résidence 1+2 tend à questionner chaque citoyen sur des sujets actuels comme la protection environnementale et l’égalité des genres à travers une collaboration étroite entre deux disciplines qui paraissent, à première vue, très éloignées. « Il est vrai qu’à première vue, tout oppose photographie et science : elles n’ont ni le même objet, ni les mêmes méthodes et finalités. Si la première convoque le sensible et les imaginaires, la seconde s’inscrit dans la raison et la réalité. Et pourtant, à y regarder de plus près, elles ont en commun de questionner le monde en rendant visible l’invisible, repoussant les frontières de la connaissance, donnant à voir autrement. » Philippe Guionie, directeur de la Résidence 1+2[1]. Principales sériesAfrica-AmericaSérie photographique et sonore sur les diasporas noires dans les Andes. À partir du XVIe siècle, l’économie de plantation en Amérique espagnole se développe sur les côtes atlantique et pacifique avec l’importation massive d’esclaves venus des côtes africaines. Aujourd’hui, ces diasporas noires expriment un syncrétisme culturel original et revendiquent leurs identités plurielles avec la volonté affirmée de trouver leur place dans des États où elles restent minoritaires. Le tirailleur et les trois fleuvesVedette de la publicité et figure incontournable de l’imaginaire francophone, le tirailleur est un personnage historique complexe aux multiples lectures. Depuis 1998, en associant portraits et enregistrements sonores réalisés en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, cette série pose un regard contemporain sur la mémoire oubliée ou méconnue du tirailleur, devenu le témoin privilégié des relations entre la France et l’Afrique. Cette valorisation d’un patrimoine humain prend également une acuité particulière, à l’heure où se manifeste la nécessité d’ancrer l’immigration dans la mémoire collective et de lui rendre sa juste place dans une perspective d’histoire commune et partagée. Swimming in the black seaEn 1883, Jules Verne publie Kéraban le têtu, un roman racontant les tribulations d’un riche négociant turc. Kéraban, refuse d’acquitter une taxe imposée par le sultan pour la traversée du Bosphore et décide de faire le tour de la Mer noire. Cette histoire romanesque est en filigrane de ce regard photographique contemporain sur la mer noire, le mythique « Pont-Euxin » des Grecs devenu la nouvelle frontière du continent européen. Swimming in the black sea est un carnet de voyages intime autour de la mer noire réalisé en polaroïd couleur. Rivages urbainsLa mer est là, ouverte… Lieux d’intimité et de sociabilité, ces espaces de bord de mer européens apparaissent comme l’expression tangible d’une intention humaine. Une forme, une couleur, une ligne d’horizon. Autant d’éléments d’un voyage immobile qui déclenchent le regard, puis le sentiment. Cette série de photographies est autant le portrait de lieux que des gens qui y vivent. Elle définit des contextes de vie, des fragments du temps : intenses ou immobiles. Les hommes passent, les lieux restent. DélestageLa série "Délestage" est l'évocation poétique de ces coupures d'électricité intempestives qui rythment le quotidien des habitants de ce quartier populaire de la capitale tchadienne et au-delà la vie de millions d'Africains. (2011-2012) Prix et bourses
Principales expositions et projections
Résidences d'artiste
Bibliographie
Collections
Film documentaire
Enseignement et conférences
Masterclass
Articles et critiques
Notes et références
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